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Un autre crime allégué trois heures après sa libération dans l'attente de sa peine

durée 18h34
15 juillet 2025
La Presse Canadienne, 2025
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Temps de lecture   :  

5 minutes

Par La Presse Canadienne, 2025

Lorsque James Plover a été reconnu coupable, le 4 juillet, d'avoir étranglé quelqu'un et proféré des menaces, dans un accès de rage qui l'a également conduit à détruire une table à coups de machette, son avocat et le procureur n'ont pas contesté le report de la détermination de sa peine jusqu'à 10 semaines, dans l'attente d'un rapport psychiatrique.

Entre-temps, l'ancien gardien de prison devait être libéré. L'enregistrement de l'audience devant un tribunal provincial de Kelowna, en Colombie-Britannique, suggère qu'il n'y a eu aucune discussion, compte tenu de sa condamnation, sur les risques qu'il représentait hors de détention.

L'homme avait déjà été libéré contre une caution de 500 $, assortie de conditions, avant son audience.

Moins de trois heures après l'ajournement de l'audience, la police a été appelée sur un terrain de stationnement à environ quatre kilomètres du palais de justice, où l'ex-épouse de Plover, Bailey McCourt, a été grièvement blessée lors d'une agression.

Elle est décédée plus tard et Plover a cette fois été accusé de meurtre au deuxième degré.

L'identité des victimes dans la précédente affaire de James Plover fait l'objet d'une ordonnance de non-publication.

La mort de Mme McCourt lors de l'attaque dans un stationnement, qui a également grièvement blessé une autre femme, a galvanisé les défenseurs d'une réforme de la libération sous caution et d'une meilleure protection des victimes de violence conjugale.

Des manifestants, dont la mère de Bailey McCourt, se sont rassemblés devant le palais de justice de Kelowna la semaine dernière, le jour de la comparution de Plover pour meurtre.

Une relation «tumultueuse»

Dans l'enregistrement de l'audience du 4 juillet, consulté par La Presse Canadienne, le juge de la cour provinciale, David Ruse, affirme que la relation de Plover avec la victime de l'étranglement s'était détériorée en juin 2024 et avait été «décrite comme terrible, tumultueuse et stressante».

Le juge Ruse a relaté que Plover et la victime se sont retrouvés mêlés à une violente dispute, et qu'il a étranglé la personne plaignante, comme en témoignent les ecchymoses au cou visibles sur les photographies présentées au tribunal.

Le magistrat a rapporté que l'accusé avait nié avoir menacé de tuer quelqu'un d'autre que lui-même et qu'il avait tenté de se suicider après la violente altercation.

Plover s'était emparé d'une machette et avait détruit une table de salle à manger et d'autres objets ayant une «valeur émotionnelle» pour la victime, a exposé le juge, puis avait appelé ses parents, à qui il avait exprimé des «idées suicidaires».

Le juge a précisé que la mère de Plover s'était rendue sur les lieux et avait servi d'«intermédiaire» entre lui et la police avant son arrestation.

David Ruse a ajouté que Plover avait témoigné que l'étouffement était un acte de «légitime défense» et qu'il avait été «mortifié» par ses actes au point de vouloir se suicider.

Le juge n'a pas retenu le témoignage de James Plover.

«Ce dégoût de soi pour ses propres actes est incompatible avec la destruction d'objets qu'il savait précieux» pour la personne plaignante, a souligné l'homme de loi. «Ces actes de destruction sont cohérents avec la colère dirigée contre (la personne plaignante).»

M. Ruse a déclaré que la victime avait parfois exagéré, notamment en déclarant que 30 voitures de police étaient intervenues sur les lieux, alors que le juge avait estimé qu'il y en avait une douzaine.

Cependant, il a accepté le témoignage de la personne plaignante et a conclu que la Couronne avait prouvé hors de tout doute raisonnable que Plover avait proféré des menaces «compatibles avec une intention de manipuler ou de contrôler» cette personne.

Un report de condamnation pour évaluation psychiatrique

L'audience du 4 juillet a porté sur la question d'un rapport présentenciel concernant James Plover après la présentation des motifs du juge Ruse. L'avocat de la défense, Cory Armour, a déclaré que lui et la procureure de la Couronne, Catherine Rezansoff, avaient convenu qu'il serait «avantageux» que Plover subisse une évaluation psychiatrique.

Me Rezansoff a informé le tribunal d'une possible attente de plusieurs semaines pour le rapport en raison d'un «arriéré», et Me Armour a affirmé qu'un délai pouvant aller jusqu'à dix semaines avant le prononcé de la peine contre son client ne posait aucun problème. Le tribunal a fixé la prochaine comparution de Plover à la mi-septembre, et l'audience a été ajournée vers 9 h 56.

La Gendarmerie royale du Canada (GRC) de Kelowna a indiqué, concernant l'agression contre Bailey McCourt et l'autre femme, avoir reçu, peu avant 13 h, un rapport concernant une agression armée. Plover a été arrêté et accusé de meurtre au deuxième degré le lendemain.

L'avocat de la défense n'a pas répondu à une demande de commentaires.

Un curriculum vitae en ligne indique que James Plover a précédemment travaillé comme gardien de prison pour la Ville de Kelowna et pour Penticton, et qu'il est titulaire d'un diplôme d'associé en justice pénale du Collège Okanagan.

La Ville de Kelowna et la GRC de Kelowna ont confirmé par courriel que Plover était employé par les Commissionnaires, une entreprise sous contrat avec les services de garde de la prison de la Ville.

«Il a travaillé comme gardien de cellule au détachement de la GRC de Kelowna entre juin 2017 et novembre 2018 », indique le communiqué de la Ville.

Commissionnaires BC a écrit dans une déclaration envoyée par courriel que Plover avait travaillé pour eux entre 2016 et 2018 avant de démissionner.

«Pendant son mandat chez nous, M. Plover détenait une cote de fiabilité approfondie, une cote de sécurité fédérale exigeant des vérifications approfondies de ses antécédents, notamment des références morales, des antécédents professionnels, de l'intégrité financière et du casier judiciaire», a indiqué Commissionnaires BC.

«Ce niveau d'autorisation n'est accordé qu'aux personnes qui répondent à des normes rigoureuses de crédibilité et de fiabilité, et il est surveillé tout au long de l'emploi.»

«Nous condamnons catégoriquement toute forme de harcèlement, de violence et de violence conjugale», a ajouté l'ancien employeur du meurtrier.

Plus récemment, M. Plover a travaillé comme gérant dans un Boston Pizza de Kelowna, notamment la veille de l'attentat de 2024. Les propriétaires du restaurant, mentionnés comme références sur le CV, ont refusé de commenter la période de travail de M. Plover.

Le CV de M. Plover mentionne notamment la «gestion des conflits».

Darryl Greer, La Presse Canadienne

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