Un juge ordonne le suspect de l'attaque à Vancouver de subir un examen psychiatrique

Un juge a ordonné que des professionnels de la santé mentale évaluent si le suspect de l'attaque à la voiture-bélier survenue samedi dernier lors du festival de rue de Vancouver, qui a fait 11 morts, est apte à subir son procès.

Adam Kai-Ji Lo, 30 ans, qui fait face à huit chefs d'accusation de meurtre au deuxième degré, a comparu devant la cour provinciale de Vancouver en ce jour de deuil en Colombie-Britannique pour les victimes de l'attaque à la voiture-bélier survenue samedi dernier lors du festival Lapu-Lapu Day, organisé par la communauté philippine.

Il a comparu par vidéo, vêtu d'un treillis rouge et assis sur un divan bleu dans une cellule de détention en briques blanches.

Le juge Reg Harris a fixé la prochaine comparution de M. Lo au 30 mai.

L'audience de vendredi et l'affaire sont assujetties à une interdiction de publication générale qui, selon le juge Harris, vise à «protéger l'équité du procès».

M. Harris affirme que l'interdiction ne vise pas à restreindre l'information publique, mais à «protéger le processus à l'avenir».

M. Lo est resté assis la plupart du temps, immobile, les bras le long du corps, mais il lui est arrivé de se ronger les ongles et de gigoter en attendant le début de l'audience.

Son avocat, Mark Swartz, qui a également comparu par liaison vidéo, n'a pas répondu aux demandes d'entrevue.

La comparution devant le tribunal a eu lieu le jour officiel de deuil pour les personnes tuées lorsqu'un VUS a traversé le festival.

Les commémorations comprendront une messe commémorative à la cathédrale du Saint-Rosaire de Vancouver.

Le premier ministre David Eby a affirmé vendredi qu'il était temps pour la Colombie-Britannique de redonner à la communauté philippine en ce jour de commémoration et de «prendre des mesures pour qu'une telle atrocité ne se reproduise plus jamais».

M. Eby a déclaré dans un communiqué que c'était une journée de rassemblement pour pleurer les victimes, réconforter les blessés et soutenir les témoins «dont la vie ne sera plus jamais la même après avoir été témoins de cette attaque choquante».

Un porte-parole de la communauté a reconnu que la journée officielle de deuil faisait partie du processus de guérison, mais qu'elle n'était «certainement pas la fin du processus».

RJ Aquino, de Filipino BC, le groupe organisateur de la Journée Lapu-Lapu, a expliqué que la désignation de cette journée de deuil par le gouvernement témoignait de l'importance de cette tragédie dans l'histoire de la province et de la ville.

M. Aquino a indiqué que la communauté recevait du soutien du monde entier, alors que les monuments commémoratifs en hommage aux victimes et aux dizaines de blessés continuaient de s'amplifier.

Il a ajouté qu'un soutien supplémentaire de la Ville de Vancouver, ainsi que des gouvernements provincial et fédéral, serait nécessaire pour contrer l'impact de l'attaque.

Le maire de Vancouver, Ken Sim, a indiqué que l'attaque représentait «l'un des jours les plus sombres de l'histoire de notre ville».

«Une célébration censée élever la communauté, la culture et la fierté a été brisée par un acte de violence impensable, a-t-il écrit dans un communiqué vendredi pour souligner la journée de deuil. La douleur causée par cette tragédie a été ressentie bien au-delà du festival, touchant les familles, les amis et les proches à Vancouver et dans toute la Colombie-Britannique. Nous sommes dévastés. Nous avons le cœur brisé. Et nous sommes unis dans le deuil et la solidarité.»

M. Eby, qui devrait prendre la parole lors de la messe, a indiqué que ce jour de deuil donne aux résidents de la Colombie-Britannique le temps de se souvenir des personnes décédées ou blessées et de manifester leur solidarité avec la communauté philippine.

Prendre le temps de se recueillir

Les écoles et autres bureaux publics sont restés ouverts, mais M. Eby a déclaré qu'il s'attendait à ce que les employeurs fassent preuve de compréhension si les gens souhaitent assister aux événements ou souligner la journée à leur manière.

Il a expliqué dans sa déclaration qu'il est «difficile pour quiconque en Colombie-Britannique de ne pas avoir été touché d'une manière ou d'une autre par un membre de la communauté philippine canadienne».

«Les Canadiens d'origine philippine ont une réputation bien méritée de communauté généreuse. C'est maintenant à notre tour de redonner. D'offrir des soins. D'offrir du réconfort. D'offrir des câlins et du soutien. De prendre des mesures pour qu'une telle atrocité ne se reproduise plus jamais», a-t-il affirmé.

«Cet attentat n'empêchera pas les habitants de Vancouver et de la Colombie-Britannique de se rassembler. Nous continuerons de célébrer la richesse de nos cultures, de nos religions et de nos patrimoines. Ces festivals sont des moments forts de la vie dans notre province multiculturelle et une expression profonde de qui nous sommes.»

Il a ajouté que la Colombie-Britannique est solidaire de la communauté philippino-canadienne en deuil.

«Je sais que cette communauté et notre province sortiront plus fortes que jamais de cet horrible événement.»

Le Service des poursuites de la Colombie-Britannique a indiqué que la comparution de vendredi avait eu lieu après que l'avocat de M. Lo eut demandé que la comparution soit avancée, initialement prévue le 26 mai.

La police a expliqué que d'autres accusations étaient attendues contre M. Lo.

Darryl Greer et Wolfgang Depner, La Presse Canadienne