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Un ordre du jour chargé pour la brève visite de Joe Biden à Ottawa

durée 04h00
24 mars 2023
La Presse Canadienne, 2023
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Temps de lecture   :  

3 minutes

Par La Presse Canadienne, 2023

OTTAWA — Le faste et le caractère solennel d'une visite présidentielle laisseront place vendredi à une série de discussions sur l'énergie verte, la migration et Haïti, alors que le président américain Joe Biden se rendra sur la colline du Parlement.

Le premier ministre Justin Trudeau doit accueillir M. Biden vendredi avant-midi à l'édifice de l'Ouest.

Des dignitaires de la Chambre des communes et du Sénat, y compris les présidents de chaque chambre et les chefs de chaque parti élu et de la plupart des groupes du Sénat, devraient se joindre à eux.

MM. Biden et Trudeau prévoient d'avoir ensuite une réunion bilatérale au bureau du premier ministre.

Cela doit être suivi d'une longue conversation entre M. Biden et les principaux ministres du cabinet Trudeau dans la salle où ils discutent généralement de décisions politiques majeures. Il est possible que certains des ministres du cabinet de M. Biden se joignent à la discussion.

Le vol présidentiel comprenait au moins 18 responsables et conseillers, dont le secrétaire d'État Antony Blinken, la secrétaire à l'Énergie Jennifer Granholm et le conseiller à la sécurité nationale Jake Sullivan.

Peu avant 14h00 (heure de l'Est), M. Biden doit s'adresser à la Chambre des communes, en présence de nombreuses personnalités canadiennes.

MM. Biden et Trudeau doivent ensuite traverser la rue devant la colline du Parlement et tenir une conférence de presse à l'édifice Sir John A. Macdonald.

De hauts responsables de l'administration américaine ont également déclaré que M. Biden prévoyait d'avoir ce que l'on appelle une conversation «à l'écart» avec le chef conservateur Pierre Poilievre et d'échanger quelques mots avec d'autres chefs de parti. On ne sait pas quand cela pourrait se produire.

La première dame Jill Biden aura un programme distinct aux côtés de l'épouse du premier ministre, Sophie Grégoire Trudeau.

Dans la soirée, les Biden devraient rejoindre les Trudeau et d'autres invités de marque pour un repas au Musée de l'aviation et de l'espace du Canada.

La brève visite entraîne une sécurité à plusieurs niveaux dans toute la capitale, avec la GRC, les services secrets américains et la police provinciale installés dans l'enceinte parlementaire et autour des deux aéroports les plus proches de la ville.

Les routes sont fermées et des avions officiels ont survolé la ville en vue d'une visite éclair de 27 heures avec de nombreux programmes bilatéraux.

«Buy American», Haïti et Roxham

Le Canada fait pression pour que M. Biden reconsidère la doctrine «Buy American», dans laquelle Washington adopte des politiques visant à renforcer l'industrie nationale au détriment des entreprises étrangères, y compris celles liées par l'accord Canada-États-Unis-Mexique qui a remplacé l'ALENA.

Les deux dirigeants discuteront également de l'énergie verte et de la collaboration sur des projets comme les véhicules électriques, alors qu'un programme massif de dépenses des États-Unis fait pression sur les libéraux pour qu'ils mettent en place des subventions coûteuses aux entreprises.

Les deux parties disent qu'elles veulent également discuter de la crise des bandes armées en Haïti. L'administration Biden a déclaré que le Canada devrait examiner la demande du gouvernement de facto d'Haïti de mener une intervention militaire pour éliminer les gangs, mais M. Trudeau a fait valoir que les déploiements militaires passés n'avaient pas endigué la violence dans le pays.

Après des mois de pression auprès des Nations unies pour une force multinationale, les responsables américains ont déclaré cette semaine que ce n'était peut-être pas ce dont Haïti avait besoin.

Pendant ce temps, un haut responsable du gouvernement à Ottawa a déclaré que le Canada et les États-Unis étaient parvenus à un accord de principe qui pourrait voir les demandeurs d'asile refoulés aux passages frontaliers irréguliers, colmatant une brèche qui voit environ 130 personnes entrer au Canada chaque jour par le chemin Roxham, au Québec.

La source a parlé sous le couvert de l'anonymat pour discuter d'éléments qui n'ont pas encore été rendus publics.

L'accord signifierait que les migrants qui continuent de traverser là-bas, ou à tout autre point de passage non officiel, seraient traités comme s'ils traversaient à un point de contrôle frontalier officiel et seraient renvoyés aux États-Unis pour y déposer une demande d'asile.

Cette modification de ce qu'on appelle l'Entente sur les tiers pays sûrs ne fermerait pas physiquement le passage non officiel du chemin Roxham, mais découragerait le passage à cet endroit et sur les 8900 kilomètres de la frontière commune.

Dylan Robertson, La Presse Canadienne