Une nouvelle directive recommande de dépister la dépression en cas de fausse couche


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Par La Presse Canadienne, 2024
MONTRÉAL — Une nouvelle ligne directrice clinique sur la perte de grossesse précoce de la Société des obstétriciens et gynécologues du Canada (SOGC) suggère que les femmes qui font une fausse couche devraient systématiquement faire l'objet d'un dépistage de la dépression. La mifépristone et le misoprostol — des médicaments utilisés pour l'avortement — devraient par ailleurs être offerts gratuitement à toutes les patientes qui choisissent une prise en charge médicale de leur perte de grossesse.
Ce sont là quelques recommandations phares de la nouvelle ligne directrice clinique publiée dans le Journal d'obstétrique et de gynécologie du Canada. Contrairement aux directives précédentes, qui se concentraient sur des conseils cliniques aux professionnels de la santé, les nouvelles recommandations appellent à prendre des mesures concrètes pour des soins plus réactifs et compatissants pour les patientes.
Les fausses couches sont malheureusement assez fréquentes. On parle de fausse couche lorsqu'une interruption de grossesse spontanée survient avant la 20e semaine. Au Québec, chaque année, plus de 20 000 femmes enceintes font une fausse couche. Elles surviennent dans environ 15 % des cas, et jusqu'à 30 % des femmes qui le vivent auront des effets négatifs sur leur santé mentale, parfois assez sévères, comme un syndrome de stress post-traumatique (SSPT).
Les femmes se sentent souvent coupables et l'auto-accusation est chose courante, souligne la SOGC dans un communiqué diffusé lundi. Elle conseille aux professionnels de la santé d'aborder la perte qu'elles ont subie avec compassion et d'orienter les patientes qui auront été préalablement dépistées pour la dépression ou pour un SSPT vers un professionnel de la santé mentale.
Les cliniciens doivent également jouer un rôle pour rassurer la patiente, notamment en l'informant que la plupart des fausses couches ne sont pas évitables ni traitables.
La Société des obstétriciens et gynécologues demande également qu'il y ait un plus grand nombre de cliniques d'évaluation des grossesses précoces au pays.
«Les cliniciens doivent développer des trajectoires de soins locales pour améliorer la qualité des soins et services et les délais d’attente pour les prises en charge médicales et chirurgicales des pertes de grossesses précoces. Ces cliniques améliorent la standardisation des soins et diminuent les visites répétées à l’urgence», peut-on lire dans la publication du Journal d'obstétrique et de gynécologie du Canada.
La SOGC met de l'avant l'exemple du Royaume-Uni, où ces cliniques ont d'abord été implantées. Cela a permis d'améliorer les soins, réduire le temps d'attente ainsi que les coûts, affirme l'organisation médicale canadienne. Elle souligne qu'il s'agit aussi d'une alternative à l'urgence pour les femmes qui ont des symptômes de perte de grossesse.
La directive clinique sur la perte de grossesse précoce sera présentée lors du Congrès clinique et scientifique annuel de la SOGC qui aura lieu du 17 au 20 juin à Whistler, en Colombie-Britannique.
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Katrine Desautels, La Presse Canadienne