Une transmission accrue des virus respiratoires lors du retour à l'école


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Par La Presse Canadienne, 2025
MONTRÉAL — Après plusieurs rentrées scolaires à être sur ses gardes en raison de la COVID-19, il ne faut pas oublier qu'il y a aussi d'autres virus respiratoires qui circulent au fur et à mesure que les froides températures s'installent et que les élèves se retrouvent près les uns des autres en classe. La vaccination est un moyen efficace de se protéger de l'influenza, mais les taux de vaccination sont à la baisse au Canada.
Au cours de la saison grippale 2024-2025, le tiers des adultes ont reçu un vaccin contre la grippe, ce qui est inférieur aux saisons précédentes. On observe la même tendance chez les enfants, alors que 31 % des jeunes âgés de 6 mois à 17 ans ont reçu un vaccin antigrippal pour la saison 2023-2024 contre 34 % la saison précédente.
Le Dr Jesse Papenburg, pédiatre, infectiologue et microbiologiste à l'Hôpital de Montréal pour enfants du Centre universitaire de santé McGill, confirme que certaines études démontrent qu'il y a une baisse de la vaccination autant pour les adultes que chez les jeunes enfants.
«On sait que pour les différents virus respiratoires, dont la grippe et aussi le virus respiratoire syncytial qui est une cause importante d'hospitalisation chez les tout-petits en bas de 1 an — ces virus circulent plus durant l'hiver dans notre climat, entre autres à cause de facteurs environnementaux, explique le Dr Papenburg. On parle de l'humidité, la température, la quantité de rayons ultraviolets, donc la quantité de lumière qu'on a avec le soleil. Ces choses-là changent avec les saisons et favorisent la circulation durant l'hiver de ces virus respiratoires.»
Dr Papenburg souligne que le comportement humain y est aussi pour quelque chose. «Les contacts humains ont beaucoup plus lieu à l'intérieur dans des endroits clos, tels que les garderies, les écoles, au bureau pour les adultes, à la maison, à l'intérieur. C'est pour ça aussi qu'on demande aux familles quand elles ont un enfant qui fait de la fièvre et qui tousse, de le garder à la maison pour qu'il ne propage pas la chaîne de transmission à l'école ou à la garderie», rappelle le pédiatre.
Plus de 25 500 hospitalisations l'an dernier
La campagne de vaccination contre l'influenza ne commence pas dès la rentrée scolaire, mais elle ne tarde pas trop à être lancée afin que le plus de personnes possible soient protégées avant le début de l'hiver. Règle générale, le pic de la saison de la grippe se déroule entre le mois de novembre et mars. Certaines années peuvent connaître un pic tardif ou hâtif, comme en 2022-2023, où il y a avait eu un très grand nombre de transmissions dès le début du mois de novembre.
La plupart des provinces canadiennes vont commencer leur campagne de vaccination contre l'influenza vers le mois d'octobre. L'an dernier, le Québec a lancé la sienne à la mi-octobre.
La vaccination contre la grippe est gratuite au Canada pour toute personne âgée de 6 mois et plus.
Les personnes qui ont des maladies chroniques, des maladies sous-jacentes, cardiaques, respiratoires, rénales, etc, sont plus à risque de complications liées à l'influenza. Les extrémités de l'âge, soit les bambins de 5 ans et moins et les aînés de 65 ans et plus, sont aussi plus susceptibles de développer des complications pouvant mener à une hospitalisation ou même à un décès.
L'an dernier, Santé Canada a recensé plus de 25 500 hospitalisations et 689 décès associés à la grippe. Chez les enfants seulement, plus de 1100 hospitalisations pédiatriques associées à la grippe ont été signalées. «Ce chiffre est une sous-estimation du nombre total d'hospitalisations en pédiatrie, nuance le Dr Papenburg, parce qu'il y a beaucoup d'enfants qui sont hospitalisés dans des hôpitaux communautaires.»
«C'est sûr que moins il y a de gens qui se font vacciner, effectivement, plus il risque d'y avoir des hospitalisations dues à la grippe parce qu'on sait que le vaccin est un moyen efficace à prévenir les hospitalisations», souligne le pédiatre. Il indique qu'un individu qui se fait vacciner va réduire environ de moitié son risque de consulter un médecin, de se rendre aux urgences ou d'être hospitalisé.
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Katrine Desautels, La Presse Canadienne