Yellowknife se transforme en ville fantôme à cause des feux de forêt


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Par La Presse Canadienne, 2023
Yellowknife est devenue une ville fantôme en raison des feux de forêt qui s'approchent de ses limites, vendredi. Rebecca Alty, la mairesse de la capitale des Territoires du Nord-Ouest, a exhorté les habitants à partir et à ne pas craindre le pillage.
«Les épiceries ne sont pas ouvertes. Il n'y a pas de services ici en ville. La fumée va s'épaissir, ce qui encourage vraiment les gens à partir maintenant », a déclaré Mme Alty à CBC News, vendredi matin.
«S'il vous plaît, ne répandez pas de rumeurs. Il n'y a pas de pillage à Yellowknife, a ajouté l'élue. La GRC patrouille dans les quartiers. Je l'ai contactée ce matin. J'ai vu [des agents] en allant au travail.»
L'évacuation de Yellowknife a été ordonnée tard mercredi, et des gicleurs, des canons à eau et des pare-feu ont été installés.
Jeudi, en plus des avions commerciaux, environ 1500 personnes sont parties sur des vols d'évacuation. Les responsables ont déclaré que d'autres vols sont prévus vendredi, ce qui permettrait d'évacuer environ 1800 personnes supplémentaires de la ville.
Des milliers d'habitants de la ville de 20 000 habitants ont continué de partir par avion ou par route avant l'heure limite de départ à midi. L'objectif est d'avoir évacué tout le monde au cas où l'incendie, qui brûle à environ 15 kilomètres de la ville, progresse et coupe l'accès à la municipalité.
Les responsables ont déclaré que les routes resteraient ouvertes et que les vols continueraient au-delà de la date limite tant que cela serait sûr.
À Yellowknife et dans les collectivités environnantes, des rues autrefois très fréquentées ont été vidées, des magasins et des entreprises ont été fermés.
«C'est une ville fantôme», témoigne Kieron Testart, qui faisait du porte-à-porte dans les communautés voisines de Dettah et NDilo par une matinée froide, enfumée et venteuse pour surveiller les gens.
«C'est en quelque sorte le jour J pour l'effort d'incendie. Si ça va mal tourner, ça va mal tourner aujourd'hui», croit-il.
À Yellowknife, les stations-service — si elles avaient du carburant — fonctionnaient toujours vendredi matin. Une épicerie et une pharmacie sont restées ouvertes, tout comme un bar, où les travailleurs épuisés se rassemblaient à la fin de longs quarts de travail.
«C'est un peu comme avoir une pinte au bout du monde», illustre M. Testart, décrivant l'évacuation comme ordonnée.
Les gens partent pour la plupart, relate-t-il, bien que certains membres des Premières Nations aient choisi de se réfugier dans des cabanes ou des camps sur le terrain.
L'agent d'information sur les incendies, Mike Westwick, indique que les travaux se poursuivaient pour lutter contre les flammes.
Jours pénibles à prévoir
Au total, 11 avions-citernes sont en activité, avec un autre avion larguant un ignifuge. Une ligne d'incendie de 10 kilomètres avait été creusée, renforcée par 20 kilomètres de tuyaux et une pléthore de pompes. Il s'agit de «l'opération d'eau lourde la plus importante que nous ayons jamais vue sur le territoire», témoigne M. Westwick.
Des vents du nord et du nord-ouest étaient prévus pour vendredi et samedi, menaçant de faire des ravages. De plus, la pluie espérée ne s'est pas matérialisée du jour au lendemain, avec à peine un millimètre de précipitations.
«Nous avons encore des jours très difficiles à venir», reconnaît M. Westwick.
Plusieurs autres communautés du territoire, dont la ville de Hay River, ont aussi ordonné aux résidents de sortir plus tôt cette semaine.
On dénombre 236 incendies qui brûlent sur le territoire.
Bob Weber, La Presse Canadienne