La ministre responsable des Aînés, Marguerite Blais, a annoncé le 28 octobre dernier le versement à la Conférence régionale des élus (CRÉ) de la Chaudière-Appalaches d'une somme de 595 000 $ sur cinq ans pour investissement dans les services ou les infrastructures offerts aux aînés.

L'annonce s'est faite en présence du président de la CRÉ de la Chaudière-Appalaches, Réal Laverdière. La CRÉ ajoutera 232 000 $ à cette somme, et la Table de concertation des aînés 45 000 $, pour un total de 872 000 $. « Ce sont les partenaires les mieux placés pour adapter les milieux de vie aux besoins des aînés de leur territoire et contribuer par le fait même à l'amélioration de leurs conditions de vie », a déclaré la ministre.

Trois volets en priorité
L'entente avec la CRÉ de la Chaudière-Appalaches permettra notamment de mettre en place un carrefour d'information à l'intention des aînés, de favoriser le développement du loisir actif pour les personnes aînées ainsi que de favoriser le développement du bénévolat et de valoriser la contribution des personnes aînées.

Le président de la CRÉ a tenu à souligner le travail de concertation qui a permis d'élaborer l'entente ainsi que la contribution des aînés au développement de la région. « La CRÉ salue la mise en œuvre de cette entente spécifique, qui encore une fois, vient témoigner du dynamisme et de l'engagement des partenaires de la Chaudière-Appalaches, et plus particulièrement, aujourd'hui, de la Table de concertation des aînés. Je suis persuadé que cette initiative répondra par des actions concrètes à des besoins réels et bien identifiés des aînés de la région », a indiqué M. Laverdière.
    
Pour un regard nouveau
Lors de la conférence de presse, la ministre a insisté sur le nombre grandissant et l'importance des personnes âgées au Québec et sur son désir de faire en sorte de développer une société où il fait bon vieillir. « Il faut commencer à jeter un regard absolument neuf sur la contribution exceptionnelle des personnes âgées à la société. Au Japon, on dit que les aînés font partie du trésor national du pays. Bien j'aimerais ça qu'on commence à penser comme ça au Québec. Il n'en reste qu'à nous de travailler main dans la main pour bâtir ce genre de société qui a une attitude positive face aux aînés, plutôt que de voir nos personnes âgées comme des clients potentiels aux agences de santé et comme étant un fardeau pour la société », a souligné Mme Blais.

M. Laverdière en a rajouté en mettant en lumière le potentiel des aînés. « Moi, je vous dirais que le pouvoir gris est un des plus importants et un des plus mal exploités présentement au Québec. Il y a là un potentiel très important et dans un contexte de pénurie de main-d'oeuvre et d'employés tel que nous le vivons actuellement, je crois qu'il faudra faciliter l'accès au travail des personnes d'un certain âge », a déclaré le président de la CRÉ, en amenant qu'il faudrait adapter aussi les services et les infrastructures à leurs besoins.

Les doutes du milieu privé
Déplorant le fait qu'il n'y ait pas assez de partenariats publics privés en Beauce, Marie-Hélène Lepage, directrice à l'assurance qualité au centre d'hébergement L'Oiseau bleu, se questionne sur le concret des investissements annoncés. « Je trouve que ce sont de beaux projets, mais il faudrait partir des milieux pour les bâtir, pas de bureaux où les gens qui prennent les décisions ne sont pas nécessairement au courant de ce qu'on fait. Utilisons donc les ressources de notre région! », a amené Mme Lepage.

Celle-ci se demande aussi comment le gouvernement et ses partenaires comptent utiliser cet argent et si l'enveloppe annoncée suffira pour combler les besoins réels. « Je trouve ça bien de vouloir développer le volet du maintien à domicile, mais est-ce que le gouvernement est conscient du coût relié à ça? Dans un contexte où on a une ressource comme la nôtre en région, pourquoi ne pas l'utiliser et travailler avec nous pour améliorer la qualité de vie des aînés », a-t-elle continué.

Travailler main dans la main
Loin d'être contre cette bonne nouvelle pour l'amélioration de la qualité de vie des aînés, Mme Lepage demande donc aux organismes publics d'en référer davantage aux institutions privées dans l'élaboration de leurs stratégies. « Ma perception, c'est qu'on a une clientèle commune, mais on a des budgets qui sont différents. Si on alliait nos forces, on pourrait développer quelque chose de mieux pour notre clientèle. J'aimerais ça qu'on travaille ensemble, le privé et le public. Ensemble, on pourrait faire beaucoup plus et beaucoup mieux », a soutenu Mme Lepage.

Maurice Boulet, le président de la Table de concertation des aînés de Chaudière-Appalaches, mise pour sa part sur le volet information pour diffuser les idées et créer des partenariats concluants. « Lorsque les gens sont bien informés, ils peuvent utiliser des bons services et savoir à quelles portes frapper pour avoir ces services. Il faut développer un sentiment d'appartenance, il y a des belles choses qui se font en Chaudière-Appalaches. Il y a des choses qui devraient être améliorées, et cela, toujours dans l'optique de donner de meilleurs services aux personnes aînées. En fait, c'est une culture qu'on veut développer », a fait valoir M. Boulet.

Se servir de nos acquis
À ce chapitre, ce dernier semble prêt à utiliser les ressources déjà en place. « Il y a des types d'activités qu'on pourra développer dans des centres d'hébergement pour personnes âgées. Ce qu'on veut, c'est que ça fasse boule de neige », a mentionné M. Boulet.

Mme Lepage de L'Oiseau bleu est même prête à offrir des locaux pour faire, entre autres, un centre d'information tel que voulu par la Table de concertation. Elle est consciente que les places sont limitées dans son institution, mais propose à tout le moins une utilisation commune des infrastructures privées et publiques. « On les a les ressources! Ce que je demande, c'est qu'on se parle », a scandé Mme Lepage.