Gaz de schiste : Le Québec peut-il s’en passer ?
Lors de sa conférence au Georgesville hier dans le cadre des Midi-Rencontre, André Caillé, président de l’Association pétrolière et gazière du Québec. Malgré les risques résiduels de cette nouvelle industrie, il se demande si le Québec peut se priver de cette énergie alors qu’on connaît la santé financière actuelle de la province avec ses budgets déficitaires, la péréquation et sa dette...
En plus, il insiste pour dire que le gaz naturel est absolument nécessaire pour l’industrialisation et la société québécoise, qui en consomme annuellement plus de 200 milliards de pieds cubes. « L’an prochain, l’économie québécoise fera une série de chèques de 2 G$ venant des consommateurs. L’argent s’en va et ne reste pas au Québec. Ils se la partagent le long du pipeline et en Alberta », illustre le conférencier.
Le conférencier Caillé a donc fait miroiter le rêve qu’un jour la nation québécoise serait indépendante énergétiquement. « L’énergie est un métier québécois. Si on réussit à produire notre gaz. Si on devenait indépendant énergétiquement, cela ferait quelle différence ? Le gaz, ce serait 14 % de moins sur notre bilan énergétique soit plus de 2 milliards $ de chèques de moins à faire aux autres. Le pétrole, c’est quoi ? Un peu plus de 40 % de notre bilan. C’est 10 milliards de plus, ce serait-il dommageable pour le Québec ? Est-ce qu’aujourd’hui, on ne serait pas capable de le faire bien ? Ils le font au Moyen-Orient, en Europe et font aux États-Unis. Est-ce qu’il y a eu des accidents ? Oui, mais est-ce qu’on est moins bon ici ? Non, on est aussi bon que les autres. Ce n’est pas vrai qu’on est condamné à faire des chèques », pense ce dernier rappelant qu’on ne pourrait pas se passer des revenus d’Hydro-Québec.
L’APGQ stipule dans l’une de ses études que les compagnies impliquées dans l'exploration des shales gazéifères ont investi au Québec plus de 100 millions $. À la phase d'exploitation, et ce, en cas de succès commercial, plusieurs milliards de dollars seraient investis de façon annuelle durant la vie des projets. Cela engendrait des retombées économiques énormes générant jusqu’à 13 000 emplois et des centaines de millions de revenus supplémentaires dans les coffres du gouvernement estime l’Association.
Ces pays devancent le Québec
Le Québec peut aussi entrer dans la danse comme d’autres provinces canadiennes le font déjà. Il cite que l'exploration va bon train au Nouveau-Brunswick et que l’Alberta cherche à trouver d'autres sources de gaz alors que la Colombie-Britannique a aussi pris une nette avance sur le Québec en cette matière.
Sur le globe, l’Agence internationale de l’énergie a même stipulé dans son rapport annuel que l’avenir appartient au gaz naturel dont de shale. M. Caillé cite qu’il s’agit du combustible fossile connu le moins dommageable. La Chine, l’Inde, l’Angleterre, la Pologne, la Hongrie, et le Maroc sont parmi les pays les plus actifs en cette matière souligne l’ancien président du Conseil d’énergie mondiale.
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