Le Groupe RGR fermera ses installations à l'été
Le Groupe RGR a annoncé à ses employés hier qu’il fermera ses installations d’ici les vacances du 15 juillet. Cette nouvelle touchera près de 300 employés répartis dans cinq usines de la Beauce, dont trois à Saint-Georges, une à Saint-Joseph et l’autre à Saint-Honoré.
Pour un entrepreneur de la trempe de Rolland Veilleux, président fondateur, la tâche d’annoncer cette fort mauvaise nouvelle à ses employés a été particulièrement ardue. « Cela a été excessivement difficile », partage M. Veilleux.
Toutefois, il s’est dit grandement surpris d’avoir été applaudi par ses employés. Ceux-ci ont voulu le remercier de leur avoir offert de l’emploi pendant près de 38 ans, et ce, malgré les conflits monétaires ou autres ayant pu ponctuer la vie du Groupe RGR. Toujours ému de cette réaction de ses employés, M. Veilleux lors de l’entretien avec EnBeauce.com n’a pas hésité à louanger à son tour le bon travail effectué par ses employés au fil des ans.
La raison de la cession des activités du Groupe RGR s’explique par une récente augmentation de coton ayant un impact d’environ deux à trois dollars de plus pour produire une paire de pantalons. À ce moment, M. Veilleux savait qu’il ne pouvait plus rivaliser pour le coût de production. Il n’avait donc plus le choix de cesser l’opération de ses manufactures en Beauce.
Certes, les fermetures seront graduelles à mesure que le Groupe aura rempli ses engagements. L’entreprise oeuvrera avec Emploi-Québec et le syndicat afin d’aider les employés dont la moyenne d’âge avoisine les 50 ans à se reclasser sur le marché du travail.
La fin d'un imposant groupe
Cette compagnie a pris naissance en 1974 lors de la fondation de la compagnie Vêtements de Sport R.G.R. par Rolland Veilleux, Guy Couture et Roger Veilleux. Après deux années difficiles, l’entreprise s’était alors tournée vers la production de pantalon en denim, puis elle a connu une croissance fulgurante dans les années 1980 et 1990. De sorte qu'en 1999, l’entreprise comptait plus de 1800 employés et de nombreuses usines autour de Saint-Georges et même à l’extérieur de la région.
Aux débuts des années 2000, la mondialisation frappe de plein fouet l'industrie textile ainsi que le Groupe RGR également. Une minime partie de la production a été déménagée au Viet Nam, mais l'expérience a achoppé depuis. La restructuration du groupe amène au fil des ans plusieurs fermetures. Les deux plus récentes ont eu lieu à Saint-Prosper. Les deux bâtisses sont inoccupées depuis près de deux ans.
D’autres choses à venir
L’homme d'affaires réputé, impliqué dans plus d’une vingtaine de compagnies, dont Vêtements de sport RGR, avoue qu’il est un peu tôt pour discuter de l’avenir, mais il soutient que d’autres projets sont dans l’air et que son fils est toujours très intéressé par l’entrepreneuriat. « Les bâtisses vides, ce n’est pas payant », raconte M. Veilleux.
Un déclin prévisible
Il y a près de dix ans, Rolland Veilleux, avait avisé le comité paritaire de l’industrie du vêtement que la mondialisation détruirait l’industrie du vêtement. « On m’a ignoré », se rappelle-t-il. Au cours de la dernière décennie, l’industrie du textile au Québec et particulièrement en Beauce a vu ses entreprises jadis florissantes, fermées les unes après les autres. L’expertise du vêtement disparaît peu à peu du paysage québécois.
De l’avis de M. Veilleux, l’industrie textile est le résultat des réactions québécoises d’un « peuple gâté ». Ce même peuple qui ne veut ni de gaz de schiste ni d’éolienne dans sa cour. « On vient de trouver du gaz sous l’île d’Anticosti, dans pas très long on va voir les gens protester »
« Où est-ce qu’on s’en va? Qu’est-ce qu’on va produire au Québec bientôt », se demande M. Veilleux.
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