Beauce-Sartigan souhaite éliminer les barrières de l’entrepreneuriat féminin
Pas facile de se lancer en affaires? Il semble que ce soit, encore aujourd’hui, un peu plus difficile pour les femmes de le faire que les hommes. Plusieurs obstacles semblent freiner les femmes à se lancer en affaires, notamment la pénurie de réseaux d’entraide, la double tâche de l’entreprise et des responsabilités familiales et l’accès au financement. Ces problématiques ont été au cœur des discussions du colloque «Osez entreprendre», organisé par Vision Femmes Beauce-Sartigan, qui s’est tenu mercredi à l’Auberge Benedict Arnold.
Près de 75 personnes, majoritairement des femmes, ont répondu à l’invitation. Les entrepreneures de la région se sont concertées afin de trouver des pistes de solutions pour faciliter les démarches entrepreneuriales des femmes. Le colloque était organisé afin de promouvoir l’entrepreneuriat féminin et sensibiliser le milieu aux réalités des femmes d’affaires.
Le tiers des entrepreneurs sont des femmes au Québec et leur taux de croissance est plus important que celui des hommes. Le secteur d’affaires des Québécoises se concentre principalement dans la vente aux détails et les services. Encore aujourd’hui, être une femme en affaires demeure plus difficile qu’un homme. Selon la conférencière-invitée Joni Simpson, qui est directrice de la Compagnie F de Montréal, «les difficultés sont surtout que les femmes sentent souvent qu’elles ne sont pas prises au sérieux» et cela complique le financement de leur entreprise. On dénombre 10 000 femmes entrepreneures dans la région de Chaudière-Appalaches.
De 2004 à 2006, huit femmes ont fait une demande d’aide financière au Centre local de développement de Beauce-Sartigan sur 49 demandes au total. Le taux de réussite pour ces demandes a été de 100 %, puisque les huit femmes ont reçu un soutien financier. Dans des programmes comme Jeunes volontaires et Soutien aux travailleurs autonomes, Léo Boulanger d’Emploi-Québec et Jean Breton du CLD ont mentionné qu’ils comptaient plusieurs femmes.
Traditionnellement, le milieu des affaires était perçu comme un monde d’hommes, a rappelé la conférencière Joni Simpson. Elle a également soulevé le fait qu’il n’y a pas que le capital financier qui compte, mais aussi le capital humain, social, physique et la durabilité du projet. Dans sa compagnie, qui a comme mission l’atteinte de l’autonomie financière des femmes par le moyen de l’entrepreneurship, un système sera bientôt implanté pour calculer et la rentabilité économique, mais en prenant en considération la rentabilité sociale. Les données comme la conciliation travail-famille, les horaires flexibles seront comptabilisées.
Témoignages
Les participants au colloque ont découvert le parcours de trois entrepreneures beauceronnes qui ont réussi malgré les obstacles à l’entrepreneuriat féminin. Barbara Paquet de la Ferme Rocket, Claire Boutin d’Acrylique Lebeau et Louise Vachon de Parfume ta vie ont témoigné de leur expérience personnelle dans leur secteur respectif, soit le primaire, le secondaire et le tertiaire. Les participantes avaient ensuite à choisir un atelier. Les thèmes proposés provenaient des obstacles souvent mentionnés dans un sondage réalisé dans la région en 2004, Besoin d’elles, soit l’accès au financement, la conciliation travail-famille et le réseautage.
Recommandations
Une plénière a été organisée pour faire le retour sur chaque thème des ateliers. L’accès au financement est un peu plus difficile pour les femmes entrepreneures. Le sondage, Besoin d’elles, réalisé en 2004, expose cette réalité puisque 53 % des femmes interrogées en Beauce-Sartigan ont rencontré des difficultés dans le démarrage de leur entreprise. Ce qui a été expliqué est toutefois qu’elles réussissent à obtenir le financement, mais qu’au départ, elles ne savent pas où se diriger. Le manque de confiance en soi est un autre facteur qui a été décrit comme un obstacle pour plusieurs femmes, pour chercher du financement, mais aussi, plus largement, pour se lancer en affaires. L’information sur les organismes de soutien aux entreprises devrait être plus facilement accessible, selon les participantes.
Une meilleure visibilité des organismes de soutien aux entrepreneurs est souhaitable, selon les participantes, tout comme le développement d’une culture entrepreneuriale féminine. Pour favoriser la conciliation travail-famille, les participantes ont suggéré des horaires plus souples, des heures d’ouverture des garderies plus flexibles, de dresser un agenda familial, de partager les ressources pour la garde des enfants et de se discipliner.
La difficulté de trouver une place en garderie et les horaires peu flexibles de celles-ci sont apparues comme deux problèmes majeurs pour concilier le travail et la famille.
Quant au réseautage, il semble que 70 % des femmes interrogées dans le sondage Besoin d’elles en 2004 n’ont jamais fait partie d’un groupe de réseautage. Plusieurs ont mentionné cette initiative pour se faire connaître et développer des contacts. Le mentorat d’affaires et le réseautage via des regroupements et associations d’entrepreneurs comme Vision Femmes Beauce-Sartigan sont perçus comme des solutions à l’isolement souvent vécu par les entrepreneures.
L’importance de l’entrepreneuriat au féminin pour le développement économique d’une région a été démontrée lors du colloque. Plusieurs intervenants des milieux économiques étaient sur place et ont pu être sensibilisés aux réalités des femmes entrepreneures.
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