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Malgré les tensions politiques

Voyages en autocar : une entrepreneure de la Beauce reste fidèle aux États-Unis

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11 juin 2025
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Germain Chartier
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Par Germain Chartier, Journaliste

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Tandis que la guerre commerciale entre les États-Unis et le Canada incite plusieurs Québécois à revoir leurs plans de vacances, l’entreprise familiale Jaimontour, appartenant à la Beauceronne Rachel Poulin, continue de miser sur les circuits en autocar vers les grandes villes américaines.

Malgré les tensions politiques, la clientèle est toujours au rendez-vous sur les derniers mois, même si une légère baisse s'est faite sentir, après l'élection de Donald Trump.

« On a eu beaucoup d’annulations en février et mars, surtout de la part de clients plus âgés, au moment où Trump a commencé à parler ouvertement de tarifs douaniers et à tenir des propos déplaisants envers les Canadiens, reconnaît la propriétaire. Mais pour les 40-45 ans et moins, ça se passe vraiment bien. »

Installée à Québec mais solidement enracinée en Beauce, l’entreprise se spécialise dans les forfaits en autocar vers des destinations comme New York, Boston, Washington ou Chicago. Chaque année, elle fait voyager environ 20 000 Québécois, principalement sur des circuits de quelques jours.

Contrairement à une agence de voyages traditionnelle, Jaimontour conçoit ses propres itinéraires, vendus à la fois en ligne, par téléphone et via des agences partenaires — au même prix. « Il n’y a pas de frais supplémentaires, que vous réserviez avec une conseillère, sur notre site ou par une agence. On ne veut pas pénaliser ceux qui préfèrent être accompagnés dans leur choix », a insisté Rachel Poulin.

Les États-Unis, malgré tout

Si la période hivernale a été marquée par une baisse des réservations, la situation semble s’être stabilisée depuis. « Ce n’est pas une baisse d’intérêt qu’on a observée au départ. On avait le même engouement que d’habitude. Mais quand la tension politique a grimpé, les gens ont commencé à annuler en précisant que c’était à cause de Trump », a-t-elle ajouté.

Pour autant, elle refuse d’abandonner ce marché. « Le président, ce n’est pas les Américains, et les Américains, ne sont pas le président. Nos partenaires là-bas, eux aussi, vivent les contrecoups. Ils sont solidaires. Plusieurs m’ont dit à quel point c’est dur de perdre le tourisme canadien. »

Pourquoi pas le Québec?

Face aux appels à favoriser le tourisme local, Rachel Poulin est catégorique : « Aller à Montréal ou Ottawa, ça se fait en voiture. Les gens n’ont pas besoin de moi pour ça. Et les vacances au Québec sont souvent plus chères que mes forfaits vers les États-Unis. »

Elle évoque aussi des enjeux logistiques : peu d’hôtels québécois peuvent accueillir des groupes de 50 personnes avec un bon service. Et puis, il y a la mission de son entreprise : offrir des escapades abordables. « J’ai bâti une offre autour de week-ends de rêve accessibles. Si je me tournais vers le Québec, je sortirais de cet engagement. »

Un service qui ne bouge pas

Malgré le taux de change défavorable et la volatilité du contexte politique, les prix des forfaits 2025 sont restés les mêmes que ceux lancés à l’automne dernier. « Je ne suis pas du genre à jouer avec les tarifs en fonction de l’actualité. J’ai choisi mon produit, je l’assume, même si je perds de l’argent à cause du taux de change. »

Préparés en amont, les circuits sont sécurisés, organisés de A à Z, et accompagnés d’un guide professionnel. « C’est beaucoup moins stressant pour les clients. Tout est réservé, payé, planifié. Et en ce moment, il y a moins de monde dans les villes comme New York. C’est le moment parfait pour visiter. »

Un appel à la nuance

Selon Rachel Poulin, la réaction d’une partie de la clientèle québécoise est alimentée par une couverture médiatique trop unilatérale. « Il faut diversifier ses sources. C’est important d’aller voir ce qui se dit ailleurs, notamment dans les médias américains. On se rend vite compte que le climat est bien moins dramatique qu’on le pense ici. »

Elle invite les gens à oser voyager à nouveau, dans un cadre structuré et sécuritaire. « Mon taux de récurrence dépasse 35 %. Ceux qui essaient reviennent. On fait découvrir le monde en français, à prix juste, et sans tracas. »

Et surtout, elle rappelle que Jaimontour est une entreprise 100 % québécoise, enracinée dans la Beauce, qui fait vivre 50 familles. « Quand les gens choisissent de voyager avec nous, ils encouragent une entreprise d’ici. »

Vous pouvez écouter l'intégralité de notre entrevue avec Rachel Poulin ci-dessus.

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