La Chambre de commerce salue l'initiative mais pas le maire
Heures d'ouverture prolongées des commerces: Saint-Georges dans le projet pilote
Saint-Georges fait partie des trois villes du Québec pour mettre en place un projet pilote visant à prolonger les heures d'ouverture de certains établissements commerciaux.
C'est le ministre délégué à l'Économie, Christopher Skeete, et le député de Beauce-Sud, Samuel Poulin, qui en ont fait l'annonce ce matin aux médias régionaux, lors d'une conférence de presse en ligne.
Sur une base volontaire, les commerces de détail non alimentaires situés dans les trois villes — Gatineau et Laval sont les deux autres endroits où le projet pilote sera déployé, pourront ouvrir leurs portes au public jusqu'à 20 h les samedis et dimanches.
L'objectif est d'évaluer, à petite échelle, les répercussions liées à la modification des heures d'ouverture sur les travailleurs et les consommateurs ainsi que sur l'accroissement de la compétitivité du commerce de détail, surtout vis-à-vis l'achat en ligne, a indiqué le ministre Skeete.
L'implantation se fera vers la fin de l'été 2025, après les délais de publication dans la Gazette officielle du Québec. Le règlement sera en vigueur pour une période d'un an.
Christopher Skeete a expliqué que Saint-Georges avait été sélectionné en raison de son caractère rural et sa situation frontalière avec les États-Unis. «Je suis ravi que Saint-Georges fasse partie du projet [en raison de] votre positionnement qui va nous permettre d'analyser ces deux aspects», a-t-il dit en substance.
Pour sa part, le député de Beauce-Sud, Samuel Poulin, estime que cela permettra, entre autres, de diminuer les fuites commerciales vers les grands centres que sont Québec et Lévis, alors que les entreprises et les commerces de la Beauce vivent actuellement «des soubresauts économiques» avec le voisin du Sud.
Il insiste que cela donnera une plus grande «liberté» et une «plus grande flexibilité» aux commerçants d'établir leur fonctionnement, tenant compte de la clientèle qu'ils desservent et des périodes de l'année. L'élu de Beauce-Sud a indiqué que la Chambre de commerce de Saint-Georges, ainsi que le Conseil économique de Beauce avaient été consultés avant l'adoption du projet de règlement.
Par ailleurs, le ministre Skeete a voulu défaire le «mythe» que sont les grosses bannières qui vont profiter du projet pilote, parce qu'ils disposent de la main d'oeuvre. «Ces commerces peuvent déjà ouvrir 24 heures, mais ils ne le font pas», a-t-il fait remarquer. Il croit qu'en bout de piste, il y aura un mouvement des heures d'ouverture plutôt qu'un prolongement.
Au terme des projets pilotes dans les trois cités, un rapport sera publié afin d'en présenter les résultats et de déterminer s'il y a lieu d'adopter des mesures permanentes, lesquelles seraient implantées partout au Québec le cas échéant.
Bonne idée
«C'est une super bonne idée», a commenté à EnBeauce.com le directrice générale de la Chambre de commerce de Saint-Georges, Annie Gilbert. «Voilà une belle occasion de moderniser nos façons de faire [...] Avec la pandémie, les clients ont pris l'habitude de l'achat en ligne [...] Ça (le projet pilote) peut être un moyen de les ramener dans les magasins.»
Son organisation avait été avisée par le gouvernement du Québec sur la possibilité que Saint-Georges fasse partie de l'initiative. «On a consulté nos membres, et la nouvelle a été bien accueillie», a fait savoir Mme Gilbert.
Sans présumer des conclusions du rapport dans un an, elle croit que cette démarche aura des effets positifs. «Faut l'essayer pour le voir», a-t-elle conclu.
«Inutile»
Joint à son tour par EnBeauce.com, le maire de Saint-Georges, Claude Morin, n'a manifesté aucun enthousiasme devant la mise en place de la mesure.
«Je ne vois pas la plus-value de cette décision. En plus, les commerces manquent de personnel, ils ont de la grande difficulté à recruter, surtout pour les fins de semaine. C'est totalement inutile», a déclaré le maire au téléphone.
Les quelques commerçants qu'il avait lui-même consulté sur la question lui ont tous répondu qu'ils n'embarqueraient pas dans le projet. «On fait déjà assez d'heures, qu'ils m'ont dit», rapporte le premier magistrat.
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