Capitale culturelle du Canada en 2006, la municipalité de Saint-Joseph revêt d’un cachet particulier. La Commission des lieux historiques du Canada a reconnu l’importance historique nationale de l’Ensemble institutionnel de Saint-Joseph par une plaque commémorative. Elle a été dévoilée ce matin en présence des représentants régionaux et locaux à la sacristie de l’église de Saint-Joseph.

Cela fait suite à la demande de la Société du patrimoine des Beaucerons que la Commission a décidé de procéder à la désignation de l’ensemble institutionnel paroissial comprenant l’église (1865-1876), le presbytère (1890-1892), le couvent (1887-1888), l’orphelinat (1907-1908) et l’école Lambert (le couvent) (1911). Cet ensemble figure parmi les plus importants au Québec par sa taille et par le grand nombre de fonctions qui y sont concentrées. Il prouve l’importance des institutions développées autour de l’église, point central des villages québécois à majorité catholique et française.

Daniel Carrier, directeur de la Société a raconté avec passion l’histoire de ces édifices ayant marqué la communauté beauceronne et son paysage aux abords de la rivière Chaudière. Il nous a rappelé qu’à l’époque, on voulait y construire l’archevêché de la Beauce tel qu’avait promis le cardinal Taschereau, originaire de Sainte-Marie. « Comme Sainte-Marie était trop près de Québec et que Saint-Joseph venait de s’enrichir du Palais de justice avait des espoirs. Ils y sont construits une grosse église et un palais épiscopal…Un orphelinat a ensuite été construit puisqu’il y avait trop d’orphelins de la Beauce à Québec. On a construit le collège en 1911, puis agrandi en 1947 puis à nouveau en 1994 », relate M. Carrier.

Il est à noter que les Sœurs de la Charité ont assuré l’éducation et la direction du premier couvent et de l’orphelinat. Au couvent, 3600 pensionnaires et 9000 autres ont fréquenté cette institution. L’orphelinat construit pour rapatrier en Beauce les orphelins a accueilli pendant 60 ans d’activité près de 2500 enfants pauvres ou orphelins. Les Frères Maristes ont assuré la direction du Collège et seuls les garçons ont pu faire leur école primaire.

Pendant la conférence de presse, le maire Michel Cliche a d’abord rendu hommage à la volonté et persévérance du clergé, des communautés religieuses, des notables et des paroissiens ayant joué un rôle majeur pour le développement de la communauté, la construction de ces bâtiments et l’éducation de la population. « C’est une reconnaissance de la préservation de nos bâtiments de notre ensemble institutionnel et de l’architecture, mais également de l’histoire qui a animé autrefois ces lieux. Cette plaque commémorative est précieuse puisqu’elle rappellera aux générations futures les valeurs qu’ont orientées le développement de notre localité », a lancé ce dernier. Établi en 1737, la municipalité de Saint-Joseph est, selon le maire, la plus culturelle de toutes les localités beauceronnes.

Pendant son allocution, le président de la Société du patrimoine, Rolland Bouffard, a effectué une série de remerciements pour les artisans de ce projet. Il a aussi remercié  tous ceux qui font la préservation des ensembles architecturaux de nos régions. Tout en soulignant l’importance de cette désignation pour Saint-Joseph, M. Bouffard a fait le parallèle entre le travail d’un briqueteur et d’un historien pour préserver ses édifices. D'abord, le briqueteur embellit un immeuble par ses briques et le protège des intempéries. Le travail d’un historien permet aussi d’embellir l’édifice en faisant découvrir son passé, ses détails architecturaux et surtout de le protéger de l’oubli. « Le pire ennemi des édifices outre le temps, sont les intempéries et l’oubli. Pour cette raison, le travail des historiens est important », indique M. Bouffard.

Maxime Bernier, député de Beauce, était présent à cette conférence au nom de Jim Prentice, ministre canadien de l’Environnement et ministre responsable de Parcs Canada, et la Commission des lieux et monuments historiques du Canada. Le député de Beauce a félicité les gens qui ont fait en sorte que les générations futures n’oublient pas que Saint-Joseph est un site historique . Il a aussi rendu hommage aux corvées beauceronnes qui ont donné naissance à  ces édifices qui ont rayonné localement et régionalement sur les plans religieux ou éducatifs. « Vous avez fait preuve après toutes ces années de solidarité beauceronne exemplaire », a qualifié ce dernier.

Soulignons que Claude Drouin, ancien député de Beauce, était présent lors de ce dévoilement de cette plaque ayant contribué notamment au projet de Capitale culturelle Canada.

Marc-André Bérubé a interprété quelques morceaux pour divertir les invités, mais il a aussi interprété l’hymne national.