Chirurgies psychotiques : le journal intime d’un être en évolution
On dit souvent que l’écriture est un exutoire. Cela a été grandement le cas d’un jeune auteur de 21 ans de Saint-Georges, Étienne Rousseau. Publiée aux Éditions du Mécène, sa première œuvre, Chirurgies psychotiques, a été lancée le 22 mars dernier au Resto-Bar Le Sabreur devant parents et amis. Ce livre raconte la tourmente de ce jeune homme au passé difficile.
Il s’agit du premier recueil de poésie pour ce jeune auteur qui a surmonté les épreuves de la vie. « J’ai exposé mes difficultés, mes peurs et mes questionnements sous forme de poèmes, de dessins et de textes racontant des expériences de ma vie… Ce livre est essentiel pour ma survie », soulignait l’auteur sur la page arrière de son œuvre.
Il a commencé à écrire dès l’âge de 18 ans. « Il y a eu comme un déclenchement où j’étais écœuré de tout. J’avais des idées suicidaires. Il fallait que j’écrive. C’était un exutoire », lance ce dernier.
Lors du lancement, il a lu cet extrait révélateur des pensées qui ont traversé son esprit. « Le but de la vie est de trouver une seule loi qui les réunit tous… Plusieurs sont morts fous en essayant de les trouver… plusieurs sont fous de ne pas la chercher », cite-t-on dans le livre.
Au moment d’écrire ces lignes, il a avoué qu’il ne comprenait pas le sens de toutes ses phrases. Aujourd’hui avec du recul, il a appris à mieux se connaître par l’écriture et comprend aujourd’hui le sens et la portée de ses mots. « Je veux aider les gens avec ce livre là », ajoute Étienne, qui s’est aidé lui-même avant de pouvoir aider les autres.
Selon lui, bien des gens ont des problèmes, mais ne connaissent pas la nature de ceux-ci. C’est donc pourquoi il est impossible d’en arriver à une solution.
Un récit bouleversant
Jacques Bernard, président fondateur de la maison des Éditions du Mécène, a présenté ce jeune homme qui l’a littéralement bouleversé. « Cette œuvre est loin d’être un roman à l'eau de rose », avait-il averti.
M. Bernard qui a voulu exposer la vision sombre du jeune homme. « Il y a une expression de beaucoup de souffrance, mais en même temps une lueur d’espoir qui jaillit de tout cet aspect sombre », mentionne-t-il.
Pour les Éditions du Mécène s’agissait du quatrième lancement de l'année 2009.
Chacun fait son enfer
Il est bon de dire que le jeune homme a connu une adolescence mouvementée surtout depuis la deuxième secondaire alors qu’il vivait à Québec. « J’ai fait un burnout de la vie », raconte ce dernier.
Cette période aura duré quelques années ou il a sombré notamment dans la drogue. Il ne renie pas son passé. Au contraire, il assume ce qu’il a fait et dit avoir appris de ses erreurs. « C’est ce qui fait avancer, sinon tu refais les mêmes erreurs », partage le jeune homme.
« J’aime bien le mot enfer, puisque tout le monde fait son propre enfer. Je pense que, la vision de ma vie avant, c’était l’enfer. Dans le fond, je ne savais pas comment réagir face à tout ce qui m’est arrivé. Que ce soit mes déceptions au niveau scolaire ou au niveau de ma famille aussi! Peut-être que c’est encore un enfer, mais je le vois d’une façon plus sereine? », songe ce dernier.
Lorsqu’il éprouvait des difficultés, Étienne souhaitait tant voir la lumière au bout du tunnel. « J’ai été obligé d’aller voir la noirceur pour vraiment savoir ce que la lumière », mentionne le jeune auteur.
L’écriture s’est avérée un moyen pour lui de prouver qu’il voulait s’en sortir. « Maintenant, c’est le temps que je grandisse et c’est le temps que j’évolue. Avec ce livre, j’ai voulu m’assumer même si je n’ai pas fait des choses correctes dans la vie », indique le jeune auteur.
« Si vous lisez mon livre, vous n’êtes pas obligés d’être d’accord avec ce que j’ai dit. C’est un peu le principe de l’individualiste. Ma solution n’est pas la bonne pour tout le monde. J’explique cependant que c’est la bonne pour moi », explique-t-il.
Par son œuvre, il veut aider les gens à se questionner. « Je veux inciter les gens à faire face à eux-mêmes. Les problèmes sont là, mais il y a une façon de les voir. Lorsque tu te rends compte de cela, tu peux changer la vision des choses. Des problèmes, il y en aura toujours. Je vais en vivre des problèmes toute ma vie et comme tout le monde. N’essaie pas de garder cela en dedans. Si tu as à t’exprimer, fais-le sans violence. Fais-le en écrivant », s’exprime Étienne.
Le heavy métal un bien
Dans son livre, Étienne explique le bien que lui a procuré la musique heavy mentale. Pour lui, c’est une façon de canaliser son énergie et de se défouler. « C’est un défoulement », lance ce dernier.
Toujours selon lui, ce n’est pas une musique violente incitant les gens à la violence. « Ça me fait un peu chier, ce sont les caves qui disent que le heavy métal peut être dangereux pour les jeunes. Je ne comprends pas. C’est vraiment un exutoire », poursuit-il.
« D’après moi, il n’y a rien de mal à comprendre la violence et ce qui se passe autour. Il ne faut pas avoir peur de regarder la noirceur, elle sera là toute votre vie », conclut ce dernier.
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