Explications par Yvan Poulin
Meurtre ou accident ? Devenez juré dans l’affaire Maggie Smith
Plongez au cœur d’une enquête judiciaire dans le tout nouveau théâtre immersif présenté sur le site historique de Cumberland, Le procès dans l’affaire Maggie Smith, écrit et mis en scène par Yvan Poulin.
Tous les vendredis soirs de juillet et août, découvrez la véritable histoire de Maggie Smith et endossez le rôle de juré pour faire la lumière sur le mystère entourant son décès survenu le 11 avril 1944.
L'événement théâtrale s’ouvre dans la nouvelle construction, la Halte Expérientielle Desjardins où cinq écrans sont dissimulés sur un mur noir. Un acteur, qui incarne le journaliste de Radio-Canada Daniel Lessard, présente un bulletin de nouvelles radiophonique dans lequel est annoncé la mort de Maggie. Pour mieux comprendre, il cherche à rencontrer les personnes impliquées. Avec un carnet et un crayon, il interroge cinq personnes. Cependant, elles ont toutes une opinion très différente et sème la confusion dans l’esprit du spectateur.
Par la suite, une meneuse de jeu emmène les spectateurs sur le site fictif du drame où l'on rencontre un témoin, Rosario Fortin, un des seuls catholique français de ce coin anglophone et protestant. Le public se sépare alors en deux groupes pour marcher dans le bois et ramasser des pièces à conviction.
Le restant de la prestation se déroule dans l’Église Saint-Paul, qui devient la cour du district de Beauce, pour procéder au procès qui a lieu un mois après la mort de Maggie. Juge et avocats sont sur place, puis le juge va choisir son jury parmi l’audience. Pour finir, tous les spectateurs pourront donner leur avis sur leur billet prévu à cet effet.
« On voulait se démarquer. C’est du théâtre d'été oui, mais ce n'est pas conventionnel. Ce ne sera pas du burlesque, c'est un procès donc les gens ne viendront pas là pour se bidonner de rire. Il va y avoir des séquences où on peut se dérider, mais c'est quand même plus sérieux. Ce qui se démarque des autres théâtres, c'est vraiment l'effet immersif », a expliqué l’écrivain.
Rester fidèle à la réalité
L’histoire de Maggie Smith a toujours intrigué Yvan Poulin. Lui-même natif de Cumberland, il se souvient encore de sa mère qui parlait d’elle et de la légende. « Alors j’ai cherché des gens pour essayer de connaître l’histoire de la femme qui est morte dans le puits, mais personne ne voulait en parler. J'en apprenais quand même toujours un peu plus. »
Au fil du temps, il a fait d’importantes recherches, jusqu’au Pavillon Louis-Jacques-Casault (CSL) - Université Laval, où il a sorti toutes les enquêtes du coroner de la Beauce. « J'ai réussi à trouver, dans la banque des enquêtes du coroner, le document de la constatation de décès du médecin. Donc là ce n’était plus une histoire ou une légende, c’est devenu un fait réel avec des preuves, se remémore-t-il avec enthousiasme. Ce document répertorie qui étaient présents, pourquoi, comment ça s’est passé, etc. Il y a des détails. Cependant, le dossier a été classé en accident. Mais c'est après, quand tu trouves l'autopsie, que tu te dis ‘’Mais ça ne se peut pas. Ça ne se peut pas que ça soit fermé comme ça.” »
À cette époque, il n’y avait pas de policier en milieu rural et c’est le rapport du coroner qui faisait foi. Puisque ce dernier a classé l’affaire comme accident, alors il n’y a jamais eu de procès.
En lisant ces documents, Yvan a décidé de se lancer dans la rédaction du procès qui aurait dû/pu avoir lieu en reprenant les témoignages et les faits du dossier. Il s’est aussi formé en procédure judiciaire pour garder une cohérence. « C'est pas un roman, c'est vraiment basé sur les faits réels, mais vu qu’il n’y a jamais eu de procès, on en fait un. Ce qui est intéressant c’est que le public va prendre possession de la fin. Ce sera différent à chaque représentation. »
D’ailleurs, tous les documents qu’Yvan a trouvé à ce sujet, seront affichés sur place et les spectateurs pourront les consulter.
Les avocats et le juge ont les noms des vrais avocats et du juge qui pratiquaient en 1944. De plus, dans la pièce il y a toujours une petite nuance entre les catholiques et les protestants comme à l’époque. « C'est très subtil, mais j'aimerais que les gens s'en rendent compte. Il y a également l’échelle sociale entre l’avocat et le médecin. »
« Les gens quand ils sortent de là, ils vont se dire “Est-ce possible que ça se soit passé comme ça ? Pourquoi personne n'a réagi avant ça”. Si ces questions-là se posent, j’aurais réussi. »
Allier culture et technologie
Le plus gros défi pour la réalisation de ce projet a été de lier la culture avec la technologie. Il a fallu trouver une idée nouvelle et originale. C’est suite à une représentation en France que le Beauceron a eu l’idée d’allier les écrans à sa création.
Par exemple, dans l'église, il y a un écran de sept pieds où apparaissent tous les témoins qui ont été préalablement filmés. Et les avocats, présents dans la salle, interagissent avec les enregistrements à l’écran.
Yvan Poulin s’appuie sur un casting de 25 comédiens de la Beauce et de la région de Québec, dont les mots d’ordres sont : émotion, conviction et diction.
Si les représentations de cet été sont un succès, la pièce pourrait revenir à raison de deux fois par semaine à l’été 2026.
Pour acheter vos billets, rendez-vous ici: https://www.visitecumberland.com/event-details/le-proces-de-maggie
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