La SGBF s’oppose au développement d’érablières sur le territoire de la zec Jaro
La Société beauceronne de gestion faunique gestionnaire du territoire de la zec Jaro en Beauce est en profond désaccord avec les projets d’agrandissement et d’exploitation des érablières sur la zec Jaro à l’automne 2010, parrainé par le Ministère des Ressources naturelles et de la Faune du Québec. La Société réclame un moratoire et des études d’impacts pour déterminer l’impact du développement et des activités commerciales et les correctifs sur la gestion des peuplements d’érablières faisant actuellement l’objet de baux d’exploitation sur la zec Jaro.
Aux yeux de Gilles Paquet directeur général de la Zec depuis 28 ans, ce « développement sauvage » est totalement incohérent. Cela va totalement à l’encontre de l’essence même du protocole d’entente établi par le MRNF pour la gestion d’un territoire de zec établi il y a deçà 32 ans. Dans ce même protocole, le Ministère accordait aussi à la Société, le mandat de s’assurer qu’il n’y ait « pas de faits et gestes ou de pratiques allant à l’encontre de la conservation de la faune et de son habitat édicté ». Cette situation soulève un tollé de protestations parmi les 750 membres de la ZEC et parmi les 3000 utilisateurs (chasseurs, pêcheurs et villégiateurs).
Malgré de nombreuses représentations depuis quatre ans, l’organisme à but non lucratif déplore que le MRNF fasse toujours la sourde oreille, et ce, de façon unilatérale. C’est pourquoi aujourd’hui, la Société réalise une sortie publique pour dénoncer l’exploitation de 33 nouveaux hectares de territoire supplémentaires sur la zec Jaro. Les représentants gestionnaires bénévoles de la SBGF mettent ainsi en doute les motifs du MRNF de vouloir développer rapidement, et ce, sans analyse sérieuse. Ils attestent que ce cette formule de gestion est contradictoire à la conservation des habitats naturels de la zec Jaro et qui restreignent le développement durable d’un établissement communautaire qui existent depuis 32 ans.
Déjà, les travaux d’installation d’infrastructures sur les deux nouvelles parcelles d’érablières sont en cours sur son territoire. Pourtant en 2007, la SBGF avait clairement énoncé sa position aux dirigeants du MRNF par une résolution émise sur www.zecjaro.qc.ca et déposée sur le comité d’harmonisation des différents usages de la zec Jaro créé spécifiquement par le Ministère. En dépit de cela, les projets d’agrandissement se sont succédé. Désormais, le développement de la commercialisation des peuplements d’érablières couvre 14 % de la superficie totale du territoire de la zec Jaro.
Des impacts sur la biodiversité
Ces projets de développement comportent des droits autorisant le développement d’infrastructures (bâtiments), de réseaux de chemins et de tubulures dénaturant ainsi la qualité des activités de chasse et de villégiature d’après l’ensemble des membres de la zec Jaro. Un sondage maison de la zec Jaro donne un appui de 99 % à la SGBF dans ce dossier.
Sur le plan environnemental, M. Paquet déplore que ces permis autorisent l’enlèvement de 90 % des espèces compagnes aux érables (bouleaux, sapins, épinettes) ainsi qu’une gestion stricte liquidant presque la végétation sous-jacente. Selon ce dernier, créer des peuplements d’érablières pures contribuera à l’acidification des sols, favorisant par la même occasion le dépérissement à moyen terme du peuplement. De plus, l’enlèvement à grande échelle (90 %) des espèces compagnes, limite l’accès à la portion d’habitat que représentent les peuplements d’érablières pour le cerf de Virginie en période hivernale et contribue à modifier de façon négative l’habitat du gros gibier sur la zec Jaro. Du côté de la SGBF, on souhaite que ce territoire reconnu à haute densité en potentiel gros gibier le demeure pour les années à venir. Pour ce faire, cela implique un habitat faunique et forestier de qualité.
Aux dires de M. Paquet, «le territoire de la zec Jaro représente une valeur faunique inestimable pour la région de Chaudière-Appalaches. Au fil des ans, les gestionnaires y ont façonné une formule de gestion reconnue au Québec, dans le plus grand respect de la faune en favorisant une exploitation rationnelle et un développement durable de la ressource faunique».
« Nous avons une belle zec générant près d’un demi-million de dollars en retombées directes. Nous sommes reconnus dans grand. Nous avons la plus petite des 72 zecs au Québec, et c’est la plus rentable au kilomètre carré », ajoute M. Paquet.
Finalement, les représentants de la SBGF croient que la cohabitation des différents usages (exploitation d’érablières, exploitation forestière, exploitation faunique) est possible à condition qu’il soit harmonisé de façon à respecter la nature même du territoire qui a été créé en 1978 par le gouvernement du Québec.
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