Maxime Bernier s’enflamme contre l’inflation à Saint-Georges
Rarement que l’on a vu un Maxime Bernier en Beauce aussi convaincant et convaincu sur un sujet. Le député de Beauce a livré un discours pour le moins enflammé devant les siens ce 27 janvier pour dénoncer les politiques monétaires de la Banque canadienne et les effets pervers de l’inflation sur notre monnaie et notre pouvoir d’achat.
Le député Bernier n’en est pas à sa première sortie contre les politiques monétaires des banques centrales, en particulier celle du Canada qui aurait créé 45 % d’inflation depuis 1990. En effet, il a livré un discours similaire que celui donné au Economic Club de Toronto au printemps dernier.
Cette fois, son intervention sur ce sujet « compliqué » voire impopulaire se voulait de faire prendre conscience des impacts pervers de l’inflation à la centaine de personnes réunies dans le cadre du Midi-rencontre Desjardins de la Chambre de commerce de Saint-Georges. Après tout, si on se fie à l’estimation du député Bernier, notre dollar d’aujourd’hui vaudrait moins de 70 cents si on le compare à celui de 1990.
Pour la déflation
Contrairement aux économistes du pays, M. Bernier voit plus du bien dans la déflation qui entraînerait une diminution des prix, donc améliorait le pouvoir d’achat des consommateurs. Une situation semblable s’était produite 19e siècle à l’ère de l’industrialisation comme on vit aujourd’hui dans le secteur informatique. « L’histoire économique nous démontre que la déflation n’est pas une menace pour notre prospérité, mais au contraire le résultat de notre prospérité. Cela n’a rient à voir avec la quantité d’argent qu’on possède, mais plutôt avec la quantité de biens qu’on peut se procurer avec cet argent », commente-t-il.
M. Bernier critique notamment les interventions des banques centrales qui empêchent une baisse de prix avec des cibles d’inflation qui est en quelque sorte une taxe dite insidieuse... « Pour relancer leur économie, pratiquement toutes les banques centrales du monde créent aujourd’hui beaucoup trop d’argent et essaient de dévaluer leur monnaie. C’est la pire solution à adopter », pense M. Bernier.
« En créant de la monnaie à partir de rien, en maintenant les taux d’intérêt artificiellement bas à près de 0 %, en essayant de dévaluer la monnaie pour soutenir artificiellement les exportations et la demande, on ne rend pas notre économie plus forte. On encourage simplement l’inflation, et donc l’appauvrissement des gens, l’endettement et l’émergence de nouvelles bulles qui vont provoquer d’autres crises. »
Une monnaie forte bonne pour la Beauce
Le député a même affirmé qu’« une monnaie forte attire les investisseurs étrangers, une monnaie forte nous permet d’en avoir plus pour notre argent quand on voyage hors du pays. Une monnaie forte signifie que nos importations coûtent moins chères et donc que notre niveau de vie augmente ».
Il ne partage pas non plus l’avis que le dollar doit être faible pour faire croître le niveau d’exportation des entreprises beauceronnes. « Avec un dollar canadien fort, les entreprises peuvent par exemple acheter de la machinerie aux États-Unis pour beaucoup moins cher. Investir et devenir plus productif. Le prix des matières premières qu’elles payent en dollars américains comme le pétrole diminue, lance M. Bernier. Les entreprises obtiennent plus facilement du capital. Tout cela fait en sorte qu’elles sont mieux équipées pour affronter les marchés étrangers même si notre monnaie s’apprécie par rapport au dollar américain.»
M. Bernier soutient qu’il n’existe aucun lien entre une monnaie faible et le lien d’exportation ni au Canada ni à l’étranger. « L’Allemagne a toujours été un géant de l’exportation manufacturière même avec une monnaie forte. »
Il souhaite que son ministre des Finances, Jim Flaherty, négocie une entente plus avantageuse pour le Canada avec la Banque centrale du Canada d’ici le 31 décembre. Le député conservateur, lui prône une monnaie forte et surtout faire passer la cible d’inflation 2 % à 0 % annuellement. « En agissant ainsi, il ne pourrait plus y avoir de taux d’intérêt réel négatif, cela préserverait notre pouvoir d’achat et préviendraient les cycles de booms artificiels et de récessions réels », pense le député de Beauce.
Retour à l’étalon-or?
Le député Bernier va même jusqu’à prôner un retour à l’étalon-or qui selon lui a toujours été à travers l’histoire le garant d’une monnaie forte. « Ce n’est pas une coïncidence si le prix de l’or a fortement augmenté ces dernières années à mesure que toutes les monnaies de papier étaient dévaluées. L’or est une valeur refuge naturelle ».
Notons que le Canada a cessé l’impression de monnaie étalon-or après la Première Guerre mondiale.
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