Une tribune sociale consacrée à la politique chez les jeunes

Par Philippe Morin, Journaliste
Ce jeudi 14 avril, une trentaine d’étudiants se sont regroupés à l’Entrecours du Cégep Beauce-Appalaches pour discuter de politique avec les enseignants Marcel Cloutier, Patrick Nlep et le directeur adjoint de la ville de Saint-Georges, Claude Poulin. Le sujet étant les jeunes et la participation citoyenne, la discussion s’est déroulée autour des sujets des élections prochaines, le droit de vote des jeunes et le devoir qu’ils ont envers la société et les générations futures.
La première question abordée lors de la rencontre était : est-ce que les jeunes participent à la vie sociale et politique de leur milieu ? Les jeunes étant les 18-25 ans. Malheureusement, on peut constater que peu de jeunes accordent de l’importance à la politique. Cette tranche de la population sera les dirigeants de demain et il est alarmant de constater que généralement, seulement 40 % des 18-25 ans vont voter.
Patrick Nlep, enseignant en sociologie, veut faire comprendre le rôle vital que les jeunes doivent jouer. « Chaque citoyen est un acteur qui a un rôle à jouer dans la construction de la société. Il faut que les jeunes assument leur rôle », explique l’enseignant. Marcel Cloutier, enseignant en science politique, exprime que « la pire catastrophe, c’est quand les jeunes sont absents. Ne pas voter, c’est dramatique. On en subit les conséquences », explique-t-il. « Ne pas voter, c’est accepter », a-t-il rajouté. Qui ne dit mot consent.
Lors de la tribune, les gens présents ont essayé d’expliquer ce manque d’intérêt des jeunes pour la politique. Claude Poulin raconte que « nous sommes dans un point de vue individualiste et nous ne réalisons pas le pouvoir que l’on peut avoir ensemble. » Pour expliquer ce mouvement individualiste, on peut jeter une bonne partie du blâme sur les médias. M. Cloutier illustre bien le phénomène : « Dans les médias, la politique ressemble de plus en plus au monde du spectacle ». M. Poulin renchérit en montrant que « l’on met l’emphase sur les scandales puisque la bonne nouvelle ne vend pas ».
M. Nlep a profité de la tribune pour faire un lien avec la crise qui se produit dans le monde arabe. « Les mouvements en Tunisie, en Égypte et au Yémen sont partis du ras-le-bol des jeunes. Les jeunes ici doivent prendre conscience qu’ils ont un rôle à jouer, une place à occuper », commente-t-il. Le désintérêt de la population, surtout des jeunes, encourage les politiciens à faire ce qu’ils veulent. M. Poulin souligne la chance que nous avons de vivre en démocratie plutôt que sous la dictature d’un tyran.
À la fin de la rencontre, on en a profité pour souligner qu’il n’y a pas si longtemps, jamais on n’avait changé la date d’un débat à cause d’une partie de hockey… Une situation qui illustre bien le problème. M. Nlep a aussi cité Saint-Éxupéry : « On n’hérite pas de la terre de nos parents. On l’emprunte à nos enfants». Comme quoi ce sont les générations futures qui subiront les gestes posés aujourd’hui.
Le 27 avril prochain, en après-midi, les candidats de la région seront à l’auditorium du Cégep Beauce-Appalaches pour un débat devant les jeunes. Ce sera le moment parfait pour ceux-ci de faire leur part dans leur milieu. Les billets seront distribués au bureau de l’Association générale étudiante au premier étage du Cégep.
Pour partager votre opinion vous devez être connecté.