Un débat animé au Cégep Beauce-Appalaches
Hier après-midi, le débat électoral organisé par l’Association générale étudiante du Cégep Beauce-Appalaches a donné lieu à des échanges un peu plus musclés entre les cinq candidats en lice pour le poste de député de la Beauce. Près d’une centaine d’étudiants sont venus entendre ce qu’avait à dire les politiciens dans l’arène du l’auditorium du cégep.
Les candidats présents, Serge Bergeron, Maxime Bernier, Étienne Doyon-Lessard Sylvio Morin, et Claude Morin ont dû apprivoiser une formule différente pour ce troisième débat regroupant tous les candidats. Après une première question sur les études postsecondaires, il a fallu une intervention pour l’animatrice du débat et ex-journaliste, Suzanne Bougie, pour que les candidats soient plus animés.
D’ailleurs, le débat s’est enflammé sur des sujets tels que l’endettement, et l’environnement. Le député Maxime Bernier, s’est fait même interrompre par un spectateur le traitant de « menteur » alors qu’il signifiait sa fierté que son gouvernement avait ratifié le traité de Copenhague pour réduire les émissions à gaz à effet de serre. Les autres candidats ont profité de cette lancée pour accuser le gouvernement conservateur de ne pas avoir fait suffisamment en la matière. « Cela fait dur », a pu s’exprimer Étienne Doyon Lessard. D’ailleurs, le sujet a tourné grandement envers les crédits d’impôt accordés à outrance aux pétrolières.
Cependant, le ton est monté davantage concernant la protection des particularités culturelles du Québec dont Maxime Bernier a eu à se défendre sur son intervention sur la Loi 101. Toutefois, ce qui a retenu l’attention de ce débat a été la prise de bec entre l’imposant bloquiste Sylvio Morin et le candidat libéral, Claude Morin concernant une question hypothétique sur la souveraineté. Sylvio Morin a pu faire part de son dégoût pour des « claques sur la gueule » encaissés par le Québec au fil des dernières années par les partis fédéralistes. Malgré de bons échanges, le débat est tombé un peu à plat lors de la dernière question touchant la protection du Grand Nord canadien. Un sujet loin des priorités régionales, mais qui préoccupaient les jeunes étudiants selon Mme Bougie.
Puisque l’exercice était d’aider les jeunes électeurs à se faire une idée pour qui voter le 2 mai, chacun des candidats a pu vendre leur salade à la fin du débat. Le néo-démocrate, Serge Bergeron, a demandé aux électeurs qu’ils donnent la chance au NPD et à Jack Layton de faire ses preuves stipulant qu’il ne pouvait faire mieux que les « vieux partis ».
Quant au libéral, Claude Morin, il estime qu’il est le plus apte combattre les intérêts de la Beauce grâce à son expérience de député provincial dans Beauce-Sud et d’officier dans les forces armées canadiennes.
Le bloquiste, Sylvio Morin, qui a reçu le plus d’applaudissements lors du débat, a voulu s’attirer la faveur des élèves avec une blague. « C’est le temps qu’il y ait du gros changement en Beauce », ironise Sylvio Morin qui a une stature imposante. Plus sérieusement, il a appelé les jeunes à ne pas voter par réflexe pour les vieux partis ou encore en fonction d’une dynastie, mais plutôt à faire un vote historique en faveur de ce dernier et du Bloc québécois pour défendre leurs intérêts à Ottawa.
Le député sortant, Maxime Bernier, a répété aux jeunes présents d’aller voter pour le meilleur candidat. Il a profité de la tribune que la carte de crédit du Canada est pleine. « C’est le temps de rembourser la dette. Je ne veux pas que ce soit à vous, chers étudiants, de rembourser la liste d’épicerie que certains font aujourd’hui. C’est pour cela que je ne peux pas faire de promesse, c’est pour cela que je fais de la politique autrement et pour cela que je vous dis des choses dont vous ne voulez pas entendre. L’important, c’est de préparer l’avenir qui commence dès aujourd'hui », invitant les jeunes à s’informer sur les autres partis afin de prendre une décision éclairée le 2 mai.
Finalement, le candidat vert, Étienne Doyon, qui en était à son premier débat, a d’ailleurs demandé aux étudiants de voter pour leur conscience puisque la voie verte est celle de l’avenir. Soulignons que M. Doyon-Lessard n’a pu cacher sa grande nervosité pendant tout le débat. Il a éprouvé des difficultés à se faire entendre et surtout se faire comprendre malgré quelques encouragements de la foule. Néanmoins, les autres candidats, plus expérimentés, l’ont laissé s’exprimer et n’ont pas voulu lui couper la parole.
Soulignons que les candidats ont pu échanger ensuite quelque temps avec les jeunes à l’Entrecours, où un goûter était également servi pour les étudiants.
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