Les réserves de Maxime Bernier sur la nomination de Michael Robinson à titre de vérificateur
Il y a un peu plus de deux semaines, le député-ministre Maxime Bernier endossait catégoriquement l’embauche de Michael Robinson, unilingue anglophone à la position de vérificateur général. Hier, on apprenait dans les médias qu’il avait maintenant des réserves que le candidat ne soit pas bilingue.
Selon le Journal la Presse, ses mots sont toutefois venus de son porte-parole, Scott French. Ce dernier aurait dit à l'agence Postmedia News que le ministre Bernier « aurait préféré que le candidat choisi pour la position de vérificateur général soit déjà bilingue ».
Pour le bénéfice des internautes, voilà la position différente du ministre lorsqu’interviewé au sujet de la nomination de M. Robinson il y a deçà deux semaines. M. Bernier soutenait que la Loi sur les langues officielles soit qu’un Canadien doit pouvoir se faire servir dans sa langue serait respectée par ce dernier.
« Dans ce cas, le vérificateur va être capable de donner des services aux gens. Son rôle est de vérifier les comptes publics du Canada et d’aller vérifier dans les différents ministères si les dépenses du gouvernement ont été bien établies selon les loiset les décrets. Il va être capable de faire ce travail-là. Si un fonctionnaire veut communiquer avec le vérificateur général, il va être en mesure de le faire (en français) ou bien par l'intermédiaire de l'un de ses adjoints. De plus, il y aura toujours l’option d’avoir de la traduction simultanément », indiquait ce dernier.
Dans ce même article dans la Presse, M. Bernier a toutefois réitéré sa confiance à l’ancien vérificateur du Nouveau-Brunswick qui souhaite parfaire son français. Il soutient aussi qu’il demeure la personne la plus compétente pour occuper le poste de vérificateur. C'est ce qu'il avait toutefois confié à EnBeauce.com. « Si vous regardez le CV de cet homme-là et l’expérience qu’il a, nous avons cru que c’est la meilleure personne pour être à sa position là. Si nous avions eu un candidat francophone avec ces mêmes qualifications, il aurait eu un avantage, c’est certain, commente M. Bernier. Je suis heureux que nous ayons nommé un homme compétent à cette position. »
Soulignons que les partis de l'opposition ont rejeté la nomination de l’ancien vérificateur général du Nouveau-Brunswick. Le Nouveau Parti démocratique et le Parti libéral ont porté plainte au commissaire aux langues officielles.
Bernier critiqué localement
Cette nomination a été décriée par les représentants des partis de l’opposition en Beauce soit André Côté, du Bloc Québécois , et Serge Bergeron du NPD, qui a été l’opposant de Bernier aux dernières élections fédérales. Ce dernier en avait long à dire sur le processus de sélection qui a mené à la nomination de Michael Ferguson au poste de vérificateur général ainsi que de Michael Moldaver au poste de juge à la Cour suprême, tous deux unilingues anglophones.
Dans une lettre adressée aux médias, M. Bergeron a rappelé une intervention controversée à la radio d’Halifax, où il soutenait que le Québec n’avait pas besoin de la Loi 101 tout en soulevant l’importance du bilinguisme. « À ce temps-là, M. Bernier prônait le bilinguisme en se servant même de l’exemple de ses enfants et aujourd’hui il en est rendu à l’unilinguisme anglophone. Allez-vous être toujours d’accord avec votre chef, M. Bernier ? Au détriment des Beaucerons », se demande ce dernier.
Bergeron va plus loin
Dans sa lettre d’opinion envoyée aux médias intitulée « Où sont les promesses de Maxime Bernier ? », Serge Bergeron va plus loin. Il souligne que le député beauceron n’a pas rempli sa promesse de défendre tous les Beaucerons quelle que soit leur classe dans le cadre du projet de loi controversé C-19 sur la destruction du registre d’armes à feu d’épaule. M. Bergeron lui rappelle que les groupes, comme le Havre l’Éclaircie, la maison d’hébergement pour les femmes et les enfants victimes de violence conjugale et le Centre-femmes de Beauce s’unissent pour dénoncer ce projet de loi.
Aux dires de ce dernier, M. Bernier a déjà exprimé que « les Beaucerons sont pour l’abolition des armes à feu, les armes de chasse. C’est d’ailleurs ma position personnelle et la position de mon parti ». « Faux monsieur Bernier », rétorque M. Bergeron.
Plus loin dans cette même lettre, M. Bergeron a réagi aussi sur les nouvelles prévisions du ministre des Finances, Jim Flaherty. Ce dernier indiquait cette semaine que retour à l'équilibre budgétaire aura lieu en 2015-16 et peut-être même en 2017 plutôt qu'en 2014-15. « Une autre promesse rompue. Et pour comble, malgré les pressions exercées par les partis d'opposition, le gouvernement Harper persiste à consentir des réductions d'impôts aux grandes entreprises », indique l'ancien candidat du NPD.
« Ce n’est pas dans les festivals où vous paradez ou encore dans vos visites de soirées dansantes d’âge d’or ou de Cercles quelconques que vous trouverez les préoccupations des gens, et les gens ne trouveront pas leurs réponses en écoutant Laflaque », critique Serge Bergeron faisant allusion au personnage « bébête » de Maxime Bernier ayant fait son apparition récemment dans l’émission Dieu créa Laflaque.
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