Saint-Théophile adoptera son propre règlement contre les gaz de schiste
Roland Boucher (à gauche) a été préoccupé par les craintes des citoyens.
Roland Boucher et Claude Lachapelle portent un toast pour l'aboutissement à un règlement municipal.
Gilles Blancher, membre du comité local, souligne que la lutte ne fait que commencer.
Claude Lachapelle adresse la parole au conseil municipal de Saint-Théophile.
Ils étaient près d'une cinquantaine hier à la rencontre.
Après Saint-Gédéon, Saint-Ludger et Saint-Côme, c’est au tour du conseil municipal de Saint-Théophile de voter une règlementation de protéger leur eau face à l’industrie des gaz de schiste. Hier soir en séance extraordinaire, les membres du conseil municipal ont présenté le projet de résolution devant des citoyens rassurés d’avoir l’appui de la Municipalité dans ce dossier.
Selon le maire Roland Boucher, la municipalité se devait de passer à l’acte suite à une rencontre mouvementée du 6 juin dernier. « Ce qui m’a préoccupé le plus, c’est la volonté des citoyens qui sont venus pour se faire entendre. Ils avaient une crainte », explique le maire.
M. Boucher dit même avoir a sondé la population avant d’en arriver à la conclusion que le conseil se devait d’approuver un règlement pour se protéger de cette industrie aux conséquences lourdes pour l’environnement. « Pour le moment, c’était la bonne chose à faire pour notre municipalité, pense ce dernier. Nous autres, on ne veut pas avoir cela dans nos municipalités. Toutes les municipalités devraient adhérer à cela. »
Certes, le projet de résolution devra être présenté pour adoption à la séance du 3 juillet prochain. Cette résolution est en quelque sorte un règlement adapté aux réalités de Saint-Théophile qui s’inspire de ceux de Wickham et de Saint-Gédéon.
Bien entendu, M. Boucher est conscient que le règlement n’est un atout dans le jeu de la municipalité pour se défendre contre l’arrivée des gazières.
Le dialogue maintenu
Le dialogue a été maintenu après cette rencontre tumultueuse entre le conseil et les militants pour arriver à une fin heureuse. « C’est un bon dénouement tant pour les citoyens que pour nous. Après cette rencontre-là, tant les conseillers que les citoyens, ils ont vu que le dossier devait être traité avec respect. C’est correct d’avoir des convictions pour faire avancer les choses, mais le tout doit se faire dans le respect. Cela a resserré les liens des citoyens avec le conseil. Je pense que cela va nous faire grandir », croit le conseiller Mickaël Poulin.
« C’est important que les municipalités comprennent que c’est dans l’intérêt de leurs citoyens de protéger leur eau. C’est pourquoi nous avons fait ce travail ensemble », mentionne Claude Lachapelle, un des grands militants de la coalition gaz de schiste en Beauce-Sartigan.
Protéger notre eau
Le leitmotiv du conseil municipal est bien évidemment de protéger l’eau de la municipalité. « Il faut protéger notre eau potable. L’eau et les égouts, c’est ce qui coûte le plus cher à une municipalité. Si nous devions perdre un puits, où devoir trouver de l’eau, cela coûterait des fortunes. C’est surtout pour cela que nous voulons protéger l’eau et les nappes phréatiques », a mentionné M. Boucher.
Les commentaires du conseiller Poulin allaient dans le même sens. « Le réseau, ce sont les citoyens qui l’ont payé avec leurs taxes. Si une gazière s’implante ici, ils vont vouloir exploiter notre eau potable sans pour autant défrayer les coûts que cela représente. Je trouve que c’est un non-sens pour les citoyens », indique M. Poulin qui rappelle que l'eau, c'est la vie.
Claude Lachapelle et la cinquantaine de citoyens ont salué et surtout applaudi le geste de la municipalité. « Cette ouverture que donne M. Boucher fera comprendre aux autres maires que c’est impérial de protéger leur eau, et ce, avant qu’il ne soit trop tard. C’est arrivé dans d’autres municipalités au Québec soit La Présentation et Leclercville. Les gazières se sont installées et contaminent éventuellement », soutient M. Lachapelle rappelant que les deux tiers des puits implantés au Québec comportent des fuites.
Le mouvement prend de l’ampleur
Il y a désormais 18 comités locaux de vigilance en Beauce-Sartigan pour la lutte contre cette industrie polluante. « C’est très considérable. Fort heureusement, les citoyens se prennent en main », mentionne M. Lachapelle.
Les actions du comité de citoyen se poursuivent afin d’inciter d’autres municipalités à emboîter le pas. « La lutte continue, cela fait juste commencer. On se bat contre le gouvernement », a laissé savoir un Gilles Blanchet, soulagé de voir sa localité aller de l’avant avec un règlement. Ce dernier est responsable du comité vigilance de Saint-Théophile et membre de la coalition citoyenne gaz de schiste en Beauce-Sartigan.
1 commentaires
Pour partager votre opinion vous devez être connecté.