Fermeture du Barrage Mégantic : «temps de réaction approprié»
Le sous-ministre adjoint à l’Environnement, Michel Rousseau, juge le délai de treize heures entre le déversement de pétrole et la fermeture du Barrage Mégantic, en amont du lac, «tout à fait raisonnable» considérant les conditions exceptionnelles de la tragédie.
«Quand on arrive sur une urgence d’une telle ampleur, nos premières assistances concernent les dangers immédiats. Notre priorité est de protéger les gens dont la santé est directement menacée. Du point de vue environnemental, l’eau potable est une préoccupation principale, mais la qualité atmosphérique prime.»
Urgence-Environnement, l’équipe dépêchée lors des situations qui menacent la qualité de l’eau, de l’air ou du sol, est arrivée au centre-ville de Lac-Mégantic vers six heures du matin.
C’est le chef de pompier de la municipalité de Mégantic qui l’a alerté lorsqu’il a constaté que l’accident aurait des effets néfastes sur le milieu naturel. Les premières actions de type environnemental ont également été entreprises par le Service d’incendie de Mégantic, avant même l’arrivée d’Urgence-Environnement: «Malgré la situation de crise dans laquelle ils se trouvaient, les pompiers ont quand même eu le bon réflexe de boucher les égouts pluviaux, pour éviter que le gaz ne se propage dans la rivière.», soutient M. Fournier.
Une fois l’équipe sur place, elle a poursuivit le travail amorcé tout en continuant à collaborer avec les pompiers sur la méthode la plus efficace et écologique de combattre l’incendie, de façon à réduire l’émission de fumée toxique.
Pendant ce temps, les spécialistes s’affairaient aussi à coordonner l’évacuation et à faire venir les équipements nécessaires au pompage de l’eau contaminée. Ces équipements peuvent se trouver à Montréal, à Toronto ou à Québec, ce qui a considérablement retardé la tâche. À 10h, un laboratoire mobile, capable d’analyser la qualité de l’air par secteur, est arrivé sur les lieux. Celui-ci a sillonné les rues afin de détecter dans l’atmosphère des traces de gaz toxique. C’est entre autres grâce à cet outil que les résidents de la rue Fatima ont été évacués à temps.
Alors que le pompage et l’évacuation s’effectuaient, les spécialistes en gestion de barrage du CEHQ (Centre d'expertise hydrique du Québec) ont été appelés pour venir fermer le barrage : «Le Centre a envoyé un intervenant rapidement, mais la fermeture d’un barrage est une opération qui demande un certain temps. Ce n’est pas comme fermé une porte». Finalement, sur le coup de 14h, les vannes de celui-ci étaient fermées à son minimum (3,3 mètres cubes/seconde).
Bilan positif
Michel Rousseau se dit satisfait du travail accompli par les intervenants lors des événements de Mégantic et ne croit pas que le protocole en place doit être revu afin d'améliorer le temps de réaction: «On a fait un bilan avec les acteurs concernés, et je ne vois vraiment pas qu’est-ce qui aurait pu être fait différemment pour améliorer, compte tenu de l’ampleur de la situation. Pour preuve, personne n’a été intoxiqué. Il y a de moins en moins de traces d’hydrocarbures dans la rivière Chaudière. Toutes les mesures à notre disposition pour préserver l’environnement ont été entreprises. Je ne vois aucun raté.»
M. Rousseau ne croit pas non plus qu'un manque de ressource au Ministère n'ait retardé l'endiguement: «Il n'y a pas eu de délai indu. Le Ministère dispose de toutes les ressources naturelles et humaines nécessaire au bon accomplissement de ses tâches.»
«Il faut comprendre une chose: sur le terrain, ça prend des gens qui font bien les choses, calmement, et sans courir. C'est grâce à leur façon de réagir que l'impact environnemental a été limité.»
Pour partager votre opinion vous devez être connecté.