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Encore difficile de parler de suicide en 2009 !

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11 février 2009
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Organisée dans le cadre de la Semaine de prévention du suicide qui s'est terminée il y a quelques jours, une activité visant la participation des étudiants du Cégep Beauce-Appalaches n'aura réuni qu'une poignée de participants. Qui a dit qu'il était facile d'aborder ce sujet en 2009?

Pourtant, la Beauce est toujours une des régions du Québec les plus touchées par ce grave phénomène et plusieurs jeunes auraient pu bénéficier d'une belle occasion d'en apprendre un peu plus, que ce soit à leur propre profit ou bien pour celui d'un ami ou d'un parent.

Devant la dizaine de personnes ayant répondu à l'appel, Véronique Quirion, intervenante de milieu au Cégep, déplorait le manque de participation des jeunes. « Je trouve ça inconcevable! Je trouve que le monde ne s'est pas mobilisé et ça me déçoit beaucoup, a lancé Mme Quirion. Il faut aller rejoindre les jeunes sur le terrain, sinon ils ne viennent pas à nous ».

Le suicide encore tabou?
L'activité avait été organisée conjointement avec le Centre d'écoute et de prévention du suicide (CEPS) de Saint-Georges. Renaud Fortier, directeur du CEPS, voulait entre autres mentionner aux gens que 1080 personnes se sont enlevées la vie l'an dernier au Québec. « Pensez-y, c'est presque toute la population du Cégep qui disparaît en un an! », compare M. Fortier.

Malgré une diminution du taux de suicide dans les dernières années, le Québec demeure la province canadienne la plus affectée par cette tragédie et un des endroits dans le monde le plus touché par ce phénomène. Le plus difficile et troublant, c'est que selon les spécialistes rencontrés, il n'y a pas d'explication à cela. « Il y a trop d'hypothèses et de causes probables, on n'arrive pas à mettre le doigt sur un point en particulier », explique Jocelyn Deblois, répondant en prévention du suicide au CLSC Beauce-Sartigan.

Ce dernier avait sa petite idée sur l'absence de réponse des jeunes à l'invitation qui leur avait été lancée. « Je crois que, lors de telles activités, les jeunes ont peur d'être identifiés. Il y a encore des tabous et des mythes qui entourent la question du suicide », a-t-il déclaré.

Pendant que les recherches continuent, l'approche de cette problématique se fait maintenant davantage en prévention et de manière à ratisser plus large, jusqu'à l'entourage des suicidaires. Pour illustrer cela, l'intervenant compare le phénomène du suicide à un feu que des pompiers auraient à éteindre. « Pourquoi ne pas aller convaincre les gens de mettre des batteries dans leurs détecteurs de fumée d'abord », compare M. Deblois.

Aller chercher de l'aide
Ce dernier a d'ailleurs tenu à mentionner que les ressources sont nombreuses et qu'il ne faut pas hésiter à s'en servir. « Quand tu en arrives au suicide, c'est comme si tu avais des lunettes fumées dans la noirceur. Tu n'as plus une perception logique de ce qui arrive. Tu ne veux pas mourir, tu veux juste arrêter de souffrir! Il est alors important de demander de l’aide le plus tôt possible. Le suicide est un geste fatal qui peut être prévenu », insiste M. Deblois. Ce dernier ajoute que « le suicide concerne chacun et chacune d’entre nous, d’une façon individuelle autant que collective ».

L'intervenant a aussi mis en lumière le coût social du phénomène. « Bien souvent, les gens pensent au suicide pour libérer leur entourage, car ils croient être un fardeau pour eux, alors que c'est le contraire qui se produit », relate M. Deblois, en spécifiant que le suicide d'une personne a des répercussions sur au moins une trentaine d'autres. Si on considère qu'environ 31 000 personnes ont commis l'acte dans les 25 dernières

 
Renaud Fortier, directeur du CEPS, ne baisse pas les bras devant le travail à accomplir
années au Québec, c'est presque un million d'âmes qu'on peut compter affecter par ce phénomène durant cette période.

Un coup de fil payant
Succès de l'événement ou pas, les organisateurs misaient eux sur l'importance de parler du suicide, même si parfois les mots à employer pour toucher ce sujet peuvent faire peur ou gêner certaines personnes. Bien qu'il ne soit pas évident de convaincre quelqu'un d'appeler à un service anonyme, on ne doit pas se sentir jugé quand vient le temps de décrocher le téléphone. Dans bien des cas, une fois la discussion entamée, se sont les plus gênés qui parlent le plus et s'ouvrent à l'autre, ce qui leur procurent un grand bien, aux dires des intervenants.

« Il faut accrocher les gens à quelque chose pour les inciter à aller demander de l'aide. Ceux qui ne donnent pas de signe sont très très rares », constate M. Fortier. Selon celui-ci, demander de l'aide est loin d'être un signe de faiblesse. Il s'agit là d'un acte de courage énorme et qu'on devrait davantage valoriser. « Il y a du travail qui se fait en ce sens, mais il en reste encore à faire... », conclut M. Fortier.

Vous pouvez joindre l'équipe du CEPS en appelant au (418) 228-0001 ou un intervenant professionnel du SERVICE URGENCE-DÉTRESSE Chaudière-Appalaches au 1 866-APPELLE (1-866-277-3553).


Jocelyn Deblois, répondant en prévention du suicide au CLSC, invite les gens à décrocher le téléphone avant qu'il ne soit trop tard

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