Cinq grands enjeux ennuient l’Association pour l’intégration sociale
En Beauce-Sartigan, l’Association pour l’intégration sociale (AIS) a profité de la Semaine québécoise de la déficience intellectuelle pour faire connaître ses cinq grandes préoccupations aux médias le 3 mars.
Lors d’une conférence de presse, il a été longuement question du transport, du loisir, du travail, de l’habitation et bien sûr de la pauvreté qui est toujours en trame de fond selon Lise Mathieu, responsable de la promotion à l’Association.
En mars 2007, l’AIS a reçu le mandat d’organiser des activités de loisir pour ses membres, et ce, sans subvention supplémentaire de l’Agence de santé et des services sociaux. Le Centre de réadaptation de déficience intellectuelle était auparavant mandaté pour tenir ce genre d’activités. L’Association soutient avoir eu que des fonds de tiroirs jusqu’à aujourd’hui pour s’occuper des loisirs. Les sommes dont elles disposent couvrent la saison estivale, mais n’incluent pas le transport ce qui pose problème.
Ces jeunes n’ayant pas de revenus suffisants pour se déplacer par taxi doivent se fier au transport adapté, l’Autonomie. Cet organisme offre des transports sur le territoire Beauce-Etchemin. Cependant, le service actuel privilégie les déplacements pour le travail et les soins de santé laissant peu de place aux loisirs. L’an dernier, l’organisation a dû amasser des fonds supplémentaires pour assurer le transport à 19 de ces membres à la colonie de la Fondation Victor Cloutier de Notre-Dame-des-Pins. L’Autonomie faute de fonds ne pouvait desservir ces jeunes de Saint-Georges.
« Cela représente 1932 heures de services. Alors quand on parle de répit aux familles et de santé mentale pour la clientèle, le transport, c’est un dossier sur lequel on se penche présentement avec l’Agence de santé et de services sociaux », soutient Mme Mathieu.
L’organisme tente d’aller chercher jusqu’à 15 000 $ supplémentaires pour opérer ce volet. Par ailleurs, l’organisme doit gérer 140 transports semaine, et ce, même si cela ne fait pas partie de son mandat. « Un travail de moine », dit-elle.
L’AIS compte 303 membres dans la communauté de Beauce-Sartigan et dispose d’un budget opérationnel de 250 000 $.
L’habitation aussi
Les participants d’un forum tenu en octobre dernier, majoritairement atteints de déficiences intellectuelles, ont ciblé le besoin d’habitation. Les parents de ces enfants à l’Association sont aussi largement préoccupés par cette problématique selon Mme Mathieu. « On est de la génération que nos enfants ont toujours vécu chez eux, et non en institution. On rêve que nos enfants aient leurs chez-eux et pas à n’importe quel prix. C'est-à-dire, un déménagement vers un chez-soi. On veut avoir l’assurance qu’ils auront le soutien nécessaire pour avoir les services selon leurs conditions individuelles. C’est bien important », elle-même parent d’un enfant atteint de déficience.
L’Association a amorcé une réflexion sur un projet d’habitation tout en tenant compte du facteur pauvreté. En province, de multiples formules d’hébergement pour les personnes vivant avec une déficience intellectuelle sont observées. Parmi les trois types d’hébergement, il y a le logement à soutien gradué, des appartements supervisés ou des logements sociaux (HLM).
Le travail
L’autre point qui tracasse l’Association est sa clientèle au travail. Près de 50 % de sa clientèle est en entreprise régulière ou en stage. La plus grande difficulté est que la plupart des participants ne travaillent pour presque rien soit à des stages de travail non rémunéré. Certains reçoivent des allocations de 5 $ qu’ils doivent redonner en presque totalité pour se rendre à leur travail. De plus, selon Mme Mathieu, seulement 1 % de ces gens parviennent à se trouver un travail au salaire minimum.
Lise Mathieu en compagnie d'Olivier Rancourt, maître de cérémonie de la conférence de presse.
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