Nous joindre
X
Rechercher
Publicité

Sylvie Fréchette : une femme déterminée et inspirante

durée 15h41
17 mars 2009
ici

commentaires

ici

likes

 

vues

imprimante

Véritable symbole de détermination et de dépassement de soi, Sylvie Fréchette, la célèbre nageuse synchronisée, a inspiré près d’une cinquantaine de personnes hier soir au Domaine La Guadeloupe.

Athlète et femme d'affaires accomplie, Sylvie en était à sa première visite en sol beauceron.  Pendant près de 75 minutes, la médaillée d’or aux Jeux de Barcelone a raconté ses exploits personnels et professionnels, malgré les épreuves de la vie 

L’athlète a perdu son père dès l’âge de 4 ans. Frappé par un chauffeur de taxi ivre dans le fameux tunnel de la mort à Montréal. Il n’était âgé que de 29 ans. Sa mère monoparentale tombait seule pour élever Sylvie et son frère alors âgé de huit mois.

L’athlète qui aimait l’eau dès son jeune âge. Sa mère a donc cru bon de lui offrir des cours de natation avec la Croix rouge. C’est par hasard qu’elle a découvert la nage synchronisée en 1974. Son unique entraîneuse, Julie Sauvé, l’a remarqué dès l’âge de 7 ans.

Pour devenir la nageuse qu’on connaît aujourd’hui, elle aura consacré de nombreuses années d’effort et d’entraînement. À l’adolescence, elle a véritablement choisi de travailler ardemment, et ce, tous les jours. Dès son enfance, elle consacrait plus de 30 heures semaines à la piscine. Après ses cours à l’école secondaire, elle partait s’entraîner de 15  h à 21 h. Ensuite, elle faisait 45 minutes d’autobus pour revenir chez elle, pour faire ses devoirs, se laver et se coucher. Le samedi était aussi consacré à l’entraînement soit de 7 h à parfois jusqu’à 15 h. Le dimanche était la journée de repos.

C’est à 13 ans qu’elle est devenue championne canadienne avant d’intégrer l’équipe nationale de nage synchronisée à 15 ans. En 1986, elle rafle l'or aux Jeux du Commonwealth. Sept années s’écouleront avant de redevenir la championne canadienne en 1989. Cependant, âgée de 22 ans, elle obtient l’argent à sa première Coupe du monde. Elle visait l’or, c’est à son retour au pays qu’elle a failli tout lâcher.

« Ma première claque sur la gueule était à mon retour de cette coupe du monde. J’ai eu la chance d’avoir ma belle grosse photo couleur sur la première page. Le titre en dessous, en grosses lettres rouges : Décevante médaille d’argent pour Sylvie Fréchette. Cela m’a fait tellement mal, j’ai tout lâché », se rappelle cette dernière.

Pourtant, sa discipline de vie était des plus exigeantes puisqu’elle s’entraînait déjà 45 heures semaines, tout en étant à l’université à plein temps. « J’avais tout donné », explique l'athlète.

Étant désagréable avec ses proches, elle a décidé de reprendre l’entraînement encore plus intensément. Elle a appris qu’on n’apprend rien à blâmer les autres. « Cela va arriver à tout le monde un moment donné de se dire qu’on n’est pas content et que l’on n’a pas ce qu’on mérite. Qu’est-ce qui fait la différence entre un leader et un loser ? C’est de la façon dont on réagit face à nos objectifs. Le leader choisira de se retrousser les manches et tu te bas ou tu t’écrases par terre et tu bougonnes », a-t-elle philosophé.

L’année suivante, elle a poussé l’audace plus loin tout en travaillant plus fort afin d’atteindre la plus haute marche du podium. Pour se faire, elle s’est fixé des objectifs tel un escalier.  En 1991, elle a établi sept marques parfaites de 10 au Championnat du monde aquatique d'Australie. Un nouveau record mondial qui la sacré championne du monde. Elle était au sommet de son art. « Pour les gens qui visent l’excellence et qui arrivent en haut de la pyramide, un piège vous guette en haut. Le pire ennemi de l’excellence est le confort. C’est quoiqu’on cherche dans la vie, c’est le confort.  Pendant qu’on est confortable, il y a des opportunités qui passent. Trop souvent, lorsqu’on arrive en haut de la pyramide, on se contente de cela. La petite tape dans le dos, puis l’on est confortable », illustre Mme Fréchette.

« La compétition, il y en a partout et pas seulement aux olympiques. Si vous voulez être excellent ou vous êtes déjà excellent, il faut viser plus loin. Il faut déjà être 10 pas en avant, en avant de la parade et de mener. Il ne faut pas peur de défier, de se réinventer et de rehausser la barre de l’excellence tout en regardant les autres essayer de l’atteindre. C’est une responsabilité de vouloir et rester excellent. Il faut donc rester loin du La-Z Boy », indique-t-elle.

Sylvie Fréchette entreprend les Jeux de Barcelone complètement démolie au plan de vue personnel. D'abord affligé par la mort de son grand-père quelques mois avant le grand événement, son fiancé se suicide quatre jours avant son départ pour les Jeux. Malgré le deuil elle tient à poursuivre son rêve olympique. « J’ai senti le besoin de me prouver que j’étais vivante… J’ai aucune idée comment j’ai fait », lance-t-elle.

Alors qu'elle effectue la performance de sa vie, une erreur technique de la juge brésilienne la recale à la quatrième place aux figures imposées. Elle termine deuxième au combiné malgré sa routine presque parfaite. Sylvie Fréchette réalisait son rêve de 3 minutes et demie. Elle a travaillé pendant 18 ans de sa vie pour atteindre ce « casse-tête du moment parfait ». « C’est tellement intense qu’après 17 ans, j’en ai toujours la chair de poule », raconte fièrement cette dernière tout en souhaitant aux spectateurs leur moment de gloire.

C'est la déception, puisqu’elle savait qu’elle méritait l’or. Il lui faudra attendre 16 mois grâce à Dick Pound et une révision de son dossier pour caresser sa médaille d'or. Rappelons-nous qu’elle l’avait reçue lors d'une cérémonie retransmise à travers le pays du Forum de Montréal.

Presque deux ans plus tard, Sylvie reprend l'entraînement avec sept autres membres du Club Montréal Synchro. En équipe elles raflent l'argent aux Jeux olympiques d'Atlanta en 1996. Sylvie quitte ensuite le sport amateur vers le Cirque du Soleil.

Elle a aussi raconté son expérience avec le Cirque du Soleil où elle se consacrera totalement à monter un spectacle, intitulé « O. ». Elle y était à la fois artiste, chorégraphe et entraîneure et même coordonnatrice artistique. Ce spectacle a tourné pendant sept ans au fameux théâtre du Casino le Bellagio.

Aujourd'hui, mère de deux fillettes, la conférencière a la chance de parcourir le pays et même faire un saut en Europe. Elle cherche à son tour de motiver les gens qu'elle rencontre à faire face aux défis de la vie et à ne jamais lâcher afin d'atteindre leurs objectifs. « Si vous êtes incapable de le rêver ou incapable de le visualiser, comment voulez-vous que ça vous arrive », questionne cette dernière.

Toujours bien engagée dans de multiples projets, elle sera mentor de la délégation canadienne aux Jeux olympiques de Vancouver. Par ailleurs, elle agit aussi en tant que mentor de l’équipe de nage synchronisée qui remonte au classement général. Aux derniers, jeux l’équipe a terminé au 4e rang. Elle est aussi porte-parole d’Oxfam Québec.

Une carrière exceptionnelle
De 1989 à 1992 elle est l'athlète canadienne de l'année en sports aquatiques. En 1993, l'Association canadienne pour l'avancement des femmes dans le sport et l'activité physique lui décerne le prix Grace Under Pressure. Et c'est le prix Per Ludos Fraternitas de l'Association internationale contre la violence dans les sports qui lui est décerné par le Prince Albert de Monaco.

Toujours en 1993 le Canadian Sports Awards crée le Trophée Sylvie Fréchette remis à l'athlète qui a surmonté une situation difficile. Sylvie elle-même, Silken Laumann et Yves Laroche ont été les premiers récipiendaires. En 1994, Sylvie Fréchette reçoit, avec quatre autres athlètes, l'Ordre olympique du Canada remis pour la toute première fois. En 1999 Sylvie Fréchette est devenue membre du Temple de la renommée des sports du Canada.

commentairesCommentaires

0

Pour partager votre opinion vous devez être connecté.

RECOMMANDÉS POUR VOUS


Publié à 10h00

La Maison de la Famille Beauce-Etchemins célèbre ses bénévoles

La Maison de la Famille Beauce-Etchemins a souligné, ce lundi 28 avril, l’engagement précieux de ses bénévoles en organisant l’événement « Le pont du cœur » à la salle L’Entrecours du Cégep Beauce-Appalaches, à Saint-Georges. Cette rencontre visait à mettre en lumière le rôle essentiel des bénévoles œuvrant dans le service d’aide alimentaire sur ...

Publié à 8h00

Les reliques de Sainte-Thérèse de Lisieux feront un arrêt en Beauce

Les reliques de Sainte-Thérèse de Lisieux feront un arrêt à l'église Saint-Georges, du 15 au 17 mai. Cette visite fait partie de la pérégrination des reliques au Canada, dans le diocèse de Québec et celui de Montréal, du premier au 29 mai, dont trois jours en Beauce. Déclarée sainte et docteur de l'Église par l'Église catholique, cette ...

Publié hier à 6h00

Près de 150 bénévoles honorés à Beauceville

La ville de Beauceville a réuni près de 150 bénévoles dans la salle René-Bernard du Club de golf de Beauceville à l'occasion du « brunch du dimanche » tenu la fin de semaine passée. Dès 10h, les invités ont pu se rassembler et échanger sur leur diverses implications avec des organismes communautaires, des associations sportives et culturelles, ...

app-store-badge google-play-badge