La zoothérapie au service de nos aînés
Depuis près d'un an, Céline Doyon visite les écoles et les foyers pour personnes âgées de la région en compagnie de son chien Fripon, afin de faire bénéficier les gens de la communauté des réels bienfaits de la zoothérapie. Nous l'avons dernièrement suivie au foyer de l'ouest lors d'une de ses visites.
Ayant été longtemps infirmière et travaillant maintenant pour le compte de la SPA Beauce-Echemin, Céline Doyon a débuté les séances de zoothérapie sans vraiment avoir de visées thérapeutiques. « Au départ, on venait plus pour l'aspect loisir. On voulait divertir les personnes âgées, les amuser un peu. Mais un moment donné, on s'est rendu compte qu'on pouvait aller beaucoup plus loin, sur le plan cognitif entre autres », illustre Mme Doyon.
« L'animal n'a pas de préjugé »
Au foyer de l'ouest, Mme Doyon reçoit la collaboration de Maryse Boutin, éducatrice spécialisée responsable des loisirs. « Pour plusieurs, c'est un rendez-vous attendu. Ça sort les personnes de leur isolement et leur permet de socialiser », raconte Mme Boutin, en parlant de nombreux cas où le contact avec l'animal redonnait très rapidement le sourire aux personnes visitées, en plus d'en inciter d'autres à parler davantage. « L'animal n'a pas de préjugé. Il va vers les gens, c'est instantané et naturel, alors le contact est très facile », poursuit-elle.
L'éducatrice fait même état de véritables petits miracles s'étant produits lors de séances de zoothérapie, dont celui d'une dame souffrant de la maladie d'Alzheimer. Celle-ci n'arrivait plus à se souvenir du nom de son fils. Alors que ce dernier était auprès de sa mère, Fripon est passé rendre visite à la dame en question, qui est alors devenue beaucoup plus lucide, allant même jusqu'à se souvenir du nom de son fils, qui en fût très ému.
De nombreux bienfaits
Les deux femmes nous parlent également des bienfaits physiques et moraux de la zoothérapie. Elles voient en effet souvent des personnes crispées et recroquevillées sur elles-mêmes se détendre et s'ouvrir aux autres en présence de Fripon. Que ce soit au niveau de la communication, du langage, de la mobilité et de la cognition, l'impact est en effet facilement observable. « Des gens vont ouvrir les mains pour le flatter, ce qui les amène à faire des sourires et nous lancer des regards qu'on ne voit jamais ou très rarement. Ça a de gros effets », signale Mme Boutin. « On vient émues quand on voit ça », ajoute Mme Doyon.
La simple présence du chien réactive souvent une certaine réminiscence au niveau des souvenirs des clients rencontrés. « En voyant Fripon, beaucoup de personnes âgées vont s'éveiller et se remémorer plein de choses », indique Mme Doyon. La présence du petit chien délie aussi les muscles et les langues. « Des personnes qui sont très renfermées se mettent à nous parler beaucoup plus facilement quand Fripon est là, alors que d'autres qui bougent peu ou pas habituellement vont le faire davantage ».
Aller plus loin
Les employés du foyer aussi bénéficient des visites de Fripon. « Quand ils voient les clients qui ont des réactions en présence de Fripon, ils se disent que ces gens-là peuvent réagir, alors ça les encourage à faire des interventions pour les ramener à la réalité et les sortir de l'isolement », fait valoir Mme Doyon.
Heureuse que les portes des foyers de Saint-Georges lui soient ouvertes, cette dernière souhaite que le milieu de la santé s'ouvre à la présence des animaux, afin que davantage de pensionnaires bénéficient des bienfaits qu'ils apportent. « Nous, on n'interdit pas les visiteurs de venir avec des animaux. C'est un milieu ouvert et un milieu de vie ici », signale Mme Boutin, en précisant que les visiteurs à poils doivent bien entendu être vaccinés et propres lors de la visite. « J'aimerais beaucoup développer ça, approfondir le programme », poursuit-elle, en laissant planer le désir d'un animal (chat ou chien) qui resterait en permanence dans le foyer.
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Carmen et Alphonse