Beaucoup de bonnes raisons à se faire vacciner
Alors que plusieurs hésitent à se faire vacciner, la vice-présidente du Conseil des médecins, dentistes et pharmaciens (CMDP) du Centre de santé et services sociaux de Beauce, Dre Catherine Déry s’est clairement prononcée en faveur de cette vaccination. Elle presse la population d’agir de façon responsable et de prendre le vaccin.
Selon Mme Déry, le public a été mal informé dès le départ, même si le vaccin est très sûr avec des résultats d’au-delà 90 %. « C’est un vaccin sécuritaire. C’est un vaccin tué et fragmenté. Il ne peut pas se répliquer. Si vous étiez tués et fragmentés, vous ne pourriez pas vous répliquer », indique cette dernière.
Le vaccin est monovalent ce qui veut dire d’une seule souche contrairement aux vaccins saisonniers. « Comme il est monovalent, le vaccin de la grippe A H1N1 a été rapide à fabriquer. Il n’a pas été bâclé. Il est techniquement plus facile à fabriquer puisqu’il comporte qu’une seule souche. C’est un vaccin qui contient des antigènes du virus H1N1 et un adjuvant. C’est une forme de gras qui va faire une goutte de gras sur lequel on greffe le virus H1 et N1. Il permet d’exposer les antigènes de la grippe plus longtemps et favorise un meilleur développement des anticorps. Deuxièmement, cet adjuvant permet de fabriquer de plus grandes doses. L’Organisation mondiale de la santé avait recommandé un vaccin avec un adjuvant et c’est ce que le Canada a fait », lance Mme Déry.
L’adjuvant est composé de la vitamine 1, du scalène, un gras produit par le corps, et du thimérosal (l’éthylmercure). Cette molécule est bien différente du méthylmercure, un produit toxique pour le corps humain. « L’éthylmercure se transforme rapidement dans le corps humain dès l’injection. Il est métabolisé et excrété. Il n’a jamais été relié à aucune intoxication », explique Mme Déry. Ces composantes sont d’ailleurs utilisées dans plusieurs autres vaccins depuis de nombreuses années. Dre Déry souligne que les risques postvaccinales du syndrome de Guillain Barré demeurent très faibles.
Une maladie qui prend de l’ampleur
Le nombre de régions touchées par cette deuxième vague de grippe A prend de l’ampleur tant aux Étas-Unis qu'au Canada, mais le vaccin demeure l’une des meilleures façons de contrer cet élan. « C’est un nouveau virus donc moins de 10 % de la population ont des anticorps pour se défendre. Deuxièmement, l’impact de cette maladie-là dépend du nombre de gens qui vont être malades, qui vont consulter, être hospitalisés et qui vont mobiliser des lits d’hôpitaux et de soins intensifs. Donc, ils vont mobiliser les services usuels des hôpitaux ainsi que les ressources de la santé qui sont sur une base quotidienne assez débordés. L’impact de cette maladie-là, va devenir très lourd dans le fonctionnement et les bons services rendus à la population. C’est pour cela qu’il faut se faire vacciner », insiste Mme Déry.
« D'une part, c’est pour se protéger contre la maladie, protéger nos proches, les jeunes enfants et pour permettre au Service de santé ne soit pas engorgé par la maladie », réitère docteure Déry.
Elle souligne que les enfants de moins d’un an sont parmi les groupes les plus à risques d’attraper et mourir. Atteignant 32 cas sur 100 000 de population, ce virus a touché une centaine de jeunes à l’Hôpital Sainte-Justine et a occasionné des décès. Depuis trois semaines, la pédiatre explique les bienfaits à ses patients de se faire vacciner.
« Je prends deux heures de retard par jour, (pauvre dernier patient). En cinq minutes, je suis capable de convaincre ma clientèle. D’une part, les gens ont été mal informés. Je n’accuse pas les médias. Ils ont été mal informés par les gens de l’entourage et c’est le résultat de la peur», anaylse docteure Déry.
«Le vaccin que l’on donne aujourd’hui est tué et fragmenté. C’est un vaccin avec des produits utilisés depuis des années dans d’autres vaccins qui n’ont pas causé des effets secondaires. Les gens sont prêts à payer pour le vaccin de la grippe ordinaire, et là on vous le donne et il est tout à fait comparable. La grippe saisonnière, oui elle est importante et cause des décès. Cette grippe-là, presque personne n’est protégé dans la population et cela touche, rend malade et cela tue les jeunes », insiste-t-elle.
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