Depuis quelques jours, la municipalité de Saint-Victor semble vivre dans un film de Sergio Leone. On peut presque entendre les échos de Morricone et son harmonica mélancolique lorsqu’on traverse l’allée centrale de la rue Ambroises pour accéder au site des Festivités western de Saint-Victor. Les Honda et les Ford ont été remplacées par des Palominos et des Appaloosas, l’odeur du bitume a fait place celle de la paille fraîche, et les sympathiques Beaucerons ont tous été transformés en de téméraires cowboys… non moins sympathiques, précisons-le. Une fois plongé dans cet univers particulier, difficile de résister à l’appel de la nature.

Le ciel a gratifié les festivaliers d’un léger vent d’ouest et d’un soleil timide, mais chaleureux, ce mercredi, journée centrale des célébrations. La 32e édition n’a pas échappé à la tradition, alors que la famille a pris une place importante au sein de la programmation, avec jeux gonflables, clowns, et même initiation au cirque. La matinée a aussi marqué le départ de la Grande Randonnée, qui a pris la direction de Saint-Benoît pour un périple de deux jours. Pour sa part, le ring a accueilli des cavaliers de calibre international pour le Team Penning, l’une des rares disciplines équestres à se pratiquer en équipe.

Grande fête pour les tout-petits
Les enfants ont été choyés par une panoplie d’activités diversifiées, élaborées en leur honneur pour la traditionnelle journée familiale du festival. Il s’agit en fait de la 5e année consécutive où l’on célèbre la famille. D’année en année, cette branche courue par les plus jeunes a pris de l’ampleur en accumulant les profits réalisés pendant la journée pour les réinvestir directement dans l’élaboration des jeux et des divertissements locaux.

Cette année, ce sont trois nouveaux jeux gonflables qui ont empli l’aréna, en plus d’une variété de défis d’habileté, de tables de maquillage et d’animation en tout genre. Les clowns Nanou et Atchoum étaient sur place pour jouer quelques tours et donner un spectacle coloré, qui a été fort apprécié des enfants.

Le fondateur de l’Espace Cirque de Beauce, André Deschamps, était aussi sur place en compagnie de quelques apprentis jongleurs et acrobates pour permettre aux jeunes curieux d’explorer les disciplines du cirque.

À travers champs et vallées
La journée du mercredi marque aussi le départ de la Grande Randonnée, un parcours de plaisance à dos de cheval ou en carriole, en milieu rural et urbain, qui traverse champs et vallées pour parvenir jusqu’à Saint-Benoît. Un impressionnant convoi comptant plus d’une centaine de plaisanciers. Leur retour est prévu aujourd’hui, en après-midi.

Dans le ring
Quant à la compétition, tout se déroule dans le ring. Chapeau de cowboy et bottes de cuire, regard de fer, chevauchant un magnifique Palomino, l’organisateur et cavalier attaquant Carl Pomerleau, de l’Association team penning du Québec (ATPQ), n’a qu’une seule idée en tête : séparer trois bovins du troupeau qui se meut devant lui pour les isoler dans un enclos. Et ce, en moins d’une minute, ne comptant que sur l’aide de deux acolytes. Voilà l’exploit qu’ont tenté de relever près d’une centaine de compétiteurs ce mercredi, lors du Team Penning.

Ce sport s’est principalement développé chez nos voisins du sud, dont quelques-uns nous ont d’ailleurs rendu visite hier. En effet, l’entraîneur et compétiteur de renom, Chris Wonderley, s’est amené par avion avec ses collègues et ses bêtes pour montrer aux amateurs comment l’on pratique le Team Penning aux États-Unis. Une démonstration pour le moins épatante, un savant alliage de contrôle et de maniabilité parfaite du cheval, où précision, rapidité et agilité sont des critères de bases.

Retour à la normale
L’ATPQ est revenue en force cette année, après deux ans d’absence. Une initiative du président de l’Association régionale équestre western Chaudière-Appalaches (AREWCA) et responsable du ring, Maxime Poulin, qui a tout mis en œuvre pour redonner une certaine crédibilité au ring. En effet, le terrain de compétition a donné quelques difficultés aux cavaliers il y de cela quelques années, où l’on y avait reporté plusieurs chutes et accidents. Ces incidents avaient eu pour effet de rebuter certaines associations, dont l’ATPQ.

Aujourd’hui, ce n’est plus le cas. En collaboration avec le comité organisateur des Festivités western de Saint-Victor, M. Poulin a réaménagé l’espace de telle sorte qu’il soit sécuritaire pour les chevaux et les cavaliers, et qu’il puisse répondre à un plus grand nombre de critères demandés par les associations équestres. En ce sens, ce dernier poursuit toujours le même but, soit la volonté de montrer le plus grand nombre de disciplines équestres possible.

Prévisions
D’année en année, les Festivités s’affichent comme un événement incontournable dans le monde équestre. En ce sens, il devient important pour l’organisation de répondre à de plus hauts standards de qualité.
Le président du festival, André Longchamps, précise : « Nous tenons à véhiculer une image soignée des festivités, et pour ce faire, nous nous sommes fixés des objectifs réalisables. Cette année, nous avons réussi à relever le niveau d’un cran par rapport aux rodéos. Avec la présence des productions Wild Time, nous avons affirmé notre présence sur la scène provinciale. À court terme, nous aimerions pouvoir doter le ring d’un toit, et en faire un lieu permanent en dehors des contraintes de Dame Nature ».

On parle aussi de spécialiser les équipes de travail et les sous-comités, pour solidifier les bases de l’organisation. Bien que M. Longchamps vise ultimement l’élaboration d’un événement d’échelle internationale, il affirme qu’il faudra encore attendre quelque temps puisque le festival n’est pas encore prêt pour cette prochaine étape.

Soulignons qu’il y aura en tout près de 50 000 $ qui seront remis en bourses pendant les compétitions, et ce sont plus de 30 000 personnes qui fouleront le sol accueillant de Saint-Victor tout au long des festivités. À surveiller ce soir, le rodéo professionnel de l’Équipe de rodéo du Québec, dès 19 h 30.