La Chaudière-Appalaches mieux outillée pour contrer la détresse et le suicide chez les jeunes adultes
La Chaudière-Appalaches mieux outillée pour contrer la détresse et le suicide chez les jeunes adultes
La coordonnatrice du projet Élaine Robitaille, qui montre un arbre des ressources et Rodrigue Gallagher, de l’Agence de santé et de services sociaux de Chaudière-Appalaches, qui tient l’affiche de la future campagne de promotion. Derrière : Alain Grenier, président de la Commission scolaire de la Côte-du-Sud, Charles-Henri Lecours, président de la Commission scolaire de la Beauce-Etchemin, le Dr Philippe Lessard, directeur de la santé publique, Alain Faucher, attaché politique du ministre des Affaires municipales, des Régions et de l’Occupation du territoire, Laurent Lessard, Judith Riopel, secrétaire-trésorière du Forum jeunesse régional, Thérèse Lachance, administratrice de la Conférence régionale des élus, Jocelyne Labbé, de la Commission scolaire des Navigateurs et Paule Desharnais, de la Commission scolaire des Appalaches.
Le 10 mai à Sainte-Marie, les responsables du projet Action jeunesse structurante en prévention du suicide ont brossé un portrait du travail accompli pour contrer la détresse psychologique et le suicide chez les jeunes adultes. En effet, plusieurs outils ont été mis en place à l’intention des clientèles des centres d’éducation des adultes et de formation professionnelle de Chaudière-Appalaches.
Lancé il y a trois ans, ce projet a été articulé pour fournir une aide rapide et adaptée aux jeunes et adultes en détresse ou en crise suicidaire pour faire face aux obstacles qui se présentent dans la vie de tous les jours.
À ce jour, ce projet a permis d’établir des équipes de crise dans les centres; former des intervenants sociaux; implanter de réseaux de « sentinelles » en prévention du suicide; organiser des ateliers de sensibilisation pour le personnel scolaire; concevoir et diffuser un outil interactif permettant d’offrir à l’élève en difficulté des ressources d’aide adaptées à ses besoins et élaborer une trajectoire d’aide dans chaque centre. « L’ensemble des membres du personnel ayant reçu la formation nous dit qu’ils se sentent plus à l’aise d’aborder les étudiants pour lui offrir de l’aide ou lui poser des questions. Pour nous, c’est déjà une très grande réussite », mentionne la coordonnatrice du projet Élaine Robitaille.
Prochainement, une campagne de promotion intitulée aura pour but d’inciter la clientèle, particulièrement masculine, à demander de l’aide. Cette campagne, qui aura lieu à l’automne, sensibilisera également la clientèle sur l’importance d’être à l’écoute des signes précurseurs de détresse ou de dépression. « Elle insistera sur l’importance de renforcer les facteurs de protection telle la capacité d’adaptation, le sentiment d’avoir du contrôle sur sa vie, développer un bon réseau d’ami et de confidents pour nous aider à travers les difficultés que la vie nous mets sur notre chemin », confirme Mme Robitaille.
Soulignons que les partenaires du projet ont investi 729 000 $ dans ce projet. Ceux-ci sont la Conférence régionale des élus de la Chaudière-Appalaches, le Forum jeunesse régional Chaudière-Appalaches, le ministère des Affaires municipales, Régions et Occupation du territoire, l’Agence de la santé et des services sociaux Chaudière-Appalaches ainsi que les commissions scolaires des Appalaches, de la Beauce-Etchemin, de Côte-du-Sud et des Navigateurs
Les quatre commissions scolaires de la région Chaudière-Appalaches comptent 13 centres de formation professionnelle et trois points de service, ainsi que 10 centres d’éducation des adultes et six points de service. Au total, ces établissements desservent annuellement près de 14 000 élèves.
Un besoin réel
D’après les données les plus récentes de l’Institut de la statistique du Québec, 70 personnes se sont enlevées la vie en Chaudière-Appalaches en 2008. Les hommes représentent 80 % de tous les suicides complétés dans la région en 2008 et 40 % de tous les suicides dans la région ont été des jeunes de 15 à 34 ans.
Bien que la région ait observé une diminution du taux de suicide depuis 2003, la région accuse un taux ajusté de mortalité par suicide supérieur à celui du reste du Québec. Elle occupe le 6e rang sur 15 régions au Québec. « Au Québec, ce type d’actions, ces outils et ce travail de longue haleine commencent à donner des résultats depuis quelques années. Nous avons eu un taux de suicide très élevé dans l’ensemble du Québec à la fin des années 1990. Nous voyons que la tendance est à la baisse là où il y a eu des actions qui ont été posées », remarque Rodrigue Gallagher, de l’Agence de santé et de services sociaux de Chaudière-Appalaches.
À ce stade-ci de l’implantation du projet, les huit partenaires sont convaincus que cette démarche permettra à court et moyen terme, de réduire la détresse psychologique et offrira à la clientèle des centres de la région, des outils durables pour faire face à l’adversité. « Dans les centres d’éducation aux adultes et dans les centres de formation professionnelle, il y avait peu d’aide. On a constaté qu’il y avait des situations de détresse dans les centres. Depuis deux ou trois ans, nous nous en occupons, insiste M. Gallagher. Les actions vont se faire sentir. On veut maintenir le même modèle pour développer l’ensemble du Québec. C'est-à-dire une action qui va se maintenir à long terme. Nous espérons avoir des résultats dans deux à cinq ans. »
Selon Mme Robitaille, l’ensemble de la population pourra profiter de ces gens formés ou sensibilisés à propos de la détresse psychologique et du suicide.