Face au cancer : si fragile...

Par Salle des nouvelles
NDLR: Julie DeBlois a appris en octobre dernier qu’elle était atteinte d’un cancer du col de l’utérus de type « Adénocarcinome », soit une forme agressive de la maladie. Puisque celle-ci a accepté de partager son expérience au quotidien face à cette maladie, EnBeauce.com diffuse l'intégralité de ses textes dans la section Blogues.
Je suis présentement bien chaudement installée dans un magnifique chalet sur le bord de la Baie-Des-Chaleurs, dans un tout petit village de 300 chaleureux habitants.
Bien que ce soit encore froid à ce temps-ci de l'année, le soleil est au rendez-vous. Les vagues qui déferlent devant moi sont hypnotisantes. Je me perds dedans à les regarder. Je me perds entre le passé et le futur. Mais heureusement, la nature a aussi cette capacité de nous ramener dans l'instant présent.
Et de plus en plus, je réalise que c'est tout ce qui compte.
J'ai reçu l'invitation de la part de mes amis pour venir ici en octobre 2015, juste avant de recevoir mon diagnostic d'adénocarcinome. Nous avions déjà commencé à imaginer notre venue à Anse Bleue, là où la famille de mon ami demeure. Je m'imaginais déjà respirer le grand air marin, remplir mes poumons d'oxygène pur, imprimer les images de paysages grandioses dans mon esprit et profiter de précieux moments entre amis.
J'ai le sentiment que depuis ce moment où le voyage n'était qu'une image dans le lointain, j'ai vécu une 2e vie. Et ça ne fait que 6 mois. À ce moment, je ne savais pas ce qui m'attendait. La vie aurait bien pu décider que je ne me retrouverais pas dans cette couverture orange toute chaude, un café à mes côtés, mon ordinateur sur les genoux et mes yeux sur la Baie-des-Chaleurs (et sur mon ordinateur!).
Mais non.
Je suis encore là.
Mais être encore là, c'est un privilège que la vie peut reprendre n'importe quand, à n'importe qui.
Et au moment d'écrire ces lignes, je constate que demain sera le 3e anniversaire du décès de mon père. Et je me rappelle de l'une de ses chansons préférées, que nous avions fait jouer à ses funérailles : SI FRAGILE, de Luc de Larochellière. Les paroles des 2 premiers couplets disent tout et résument exactement ce que je tente d'exprimer ici (je pensais que le paysage m'inspirerait plus que ça pour m'expliquer, mais je vais laisser Luc vous faire le message...)
On ne choisit pas toujours la route
Ni même le moment du départ
On n'efface pas toujours le doute
La vieille peur d'être en retard
Et la vie est si fragile
On ne choisit jamais de vieillir
On voudrait rêver un peu plus
La vie n'est pas faite pour mourir
On meurt souvent bien entendu
Car la vie est si fragile
Je crois que ça dit tout.
Alors, célébrons le simple fait d'être encore là.
Célébrons la vie, cet inestimable privilège qui nous est donné.
Et rappelons-nous au quotidien que la vie est si fragile...
Pour connaître la suite de l'histoire dans l'ordre chronologique, consultez les textes à partir du bas de page dans le blogue « Face au cancer: la vie selon Julie » (ici).
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