Nous joindre
X
Rechercher
Publicité

Gestion de l'offre : les producteurs de lait, d’œufs et de volailles déplorent les propos de Maxime Bernier

durée 06h00
19 mai 2016
3ici

commentaires

ici

likes

 

vues

imprimante
Sébastien Roy
email
Par Sébastien Roy, Journaliste

Les producteurs de lait, d’œufs et de volailles de la Chaudière-Appalaches sont déçus des récents propos du député fédéral de Beauce et candidat à la chefferie conservatrice, Maxime Bernier, concernant la gestion de l’offre.

Rappelons qu’il a mentionné dans une entrevue accordée à Sun Media que s’il était élu, il abolirait le système de la gestion de l’offre dans les secteurs du lait, des œufs et de la volaille.

« Encore l’automne dernier, à la veille des élections, les députés conservateurs de la région, incluant Maxime Bernier, nous promettaient que la gestion de l’offre serait préservée », rappelle le président de la Fédération de l’Union des producteurs agricoles (UPA) de la Chaudière-Appalaches, Paul Doyon. « Ce virage à 180 degrés du député fédéral de Beauce est décevant pour les centaines d’entreprises agricoles sous gestion de l’offre en Chaudière-Appalaches. Néanmoins, cette course à la chefferie conservatrice a le mérite de nous dévoiler le vrai visage de Maxime Bernier et de nous rappeler l’idéologie qui l’anime. »

On dénombre 1 420 entreprises agricoles sous gestion de l’offre en Chaudière-Appalaches dans ces trois domaines. « Maxime Bernier a déjà qualifié les producteurs qui tiennent à la gestion de l’offre d’illettrés économiques. S’il mettait de côté un instant son utopie libertarienne et qu’il prenait le temps de compter, M. Bernier comprendrait que la fin de la gestion de l’offre entraînerait des conséquences désastreuses sur la rentabilité de milliers d’entreprises agricoles et sur l’économie de nos régions rurales. »

En effet, la baisse de la demande chinoise, l’embargo russe sur les produits européens et l’augmentation soudaine de la production laitière européenne découlant de l’abandon de la gestion de l’offre en 2015 ont entraîné une crise mondiale du lait. Seulement 8 % de la production laitière mondiale est exportée, mais ce marché marginal dicte le prix intérieur des pays exportateurs.

En Europe, les producteurs de lait subissent une baisse de revenus de quelque 30 % depuis un an. L’Union européenne a dû débloquer 500 millions d’euros d’aide d’urgence, en plus des quelque 60 milliards d’aide annuelle à l’agriculture prévus par sa politique agricole commune. Malgré toutes ces subventions, les producteurs n’arrivent plus.

Pour la Nouvelle-Zélande, qui exporte plus de 90 % de sa production, c’est pire encore. Les producteurs de lait absorbent une baisse de revenu de plus de 50 %. La dette des fermes a triplé depuis trois ans et 85 % des producteurs produisent à perte. De plus, les consommateurs ne profitent pas de la situation et paient leur litre de lait plus cher qu’ici. En 2014, le litre de lait se vendait 1,69 $ en Nouvelle-Zélande et 1,46 $ au Canada. Le litre de lait américain se vendait alors seulement 1,27 $, mais il faut spécifier que la production laitière américaine est subventionnée à coup de milliards par le biais du Farm Bill, contrairement au Canada et au Québec. « Ici, on ne subventionne pas du tout la production du lait, de la volaille et des œufs, grâce à la gestion de l’offre que Maxime Bernier souhaite éliminer », rappelle M. Doyon.

« Certains croient encore à la magie du libre marché mondial en agriculture et se demandent pourquoi les producteurs sous gestion de l’offre n’ouvrent pas leur marché au reste du monde. La réponse est simple : pour éviter ce chaos et pour continuer de vivre décemment de leur production sans dépendre des subventions gouvernementales, comme leurs collègues européens et américains. En plus d’être subventionnés pour le produire, les Américains contournent notre système avec leur lait diafiltré. La porte est déjà entrouverte pour les tricheurs du libre marché et Maxime Bernier souhaite l’ouvrir davantage », déplore M. Doyon.

commentairesCommentaires

3

Pour partager votre opinion vous devez être connecté.

  • GM
    grand-mère
    temps Il y a 7 ans
    Je suis d'accord avec M.Doyon et les producteurs devraient se rappeler de ce mot si gentil de M. Bernier à la prochaine élection. On sait lire plus qu'il ne le croit. Une ex-productrice de lait
  • PB
    Patricia Brullhardt
    temps Il y a 7 ans
    C'est incroyable d'être aussi "illetré économique" que Maxime Bernier. La belle campagne québécoise risque de faire pitié, peur, honte si demain on laisse tomber la gestion de l'offre. Les conséquences économiques seront énormes et personne n'a l'air de le comprendre. On mange 3 x par jour. Comme le disait mon grand-père né en 1914 : le pain n'est jamais dur, mais pas de pain ça c'est dur..... Un jour l'homme apprendra que l'argent ne se mange pas
  • N
    Nicki
    temps Il y a 7 ans
    Je pense que c'est lui l'illettre économique y a rien compris au système de la gestion de l'offre cela fait plus de 40 ans que ça fonctionne
AFFICHER PLUS AFFICHER MOINS

RECOMMANDÉS POUR VOUS


durée Hier 13h46

Le MAPAQ confirme l'annulation du permis de l'Escouade Canine MRC

Le Ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation du Québec (MAPAQ), a confirmé à EnBeauce.com l'annulation du permis de l'Escouade Canine MRC à partir de ce mercredi 1er mai.  Cette décision a été prise après les différentes accusations portées à l'encontre de son propriétaire, Simon Bédard.  « Nous confirmons que le permis ...

durée Hier 5h00

Quelques trucs pour réussir son projet de famille recomposée

Se lancer dans un projet de famille recomposée est tout un défi. Il y a bien sûr le désir, sinon  l’amour, ressenti l’un pour l’autre par les deux personnes qui sont sur le point de former un  nouveau couple. L’un et l’autre s’amène avec sa sensibilité propre, son histoire, sa rupture réglée  ou pas, compliquée ou pas, et au final, les enfants ...

1 mai 2024

Intoxications préméditées dans les bars: comment s'en prémunir?

Avec le retour de l'été, des sorties entre amis dans les bars et la saison des festivals qui débute, la population de la Beauce et plus généralement celle du Québec est en proie à un véritable fléau : l'intoxication involontaire par la drogue. Si le phénomène n'a rien de nouveau, l'importance de la sensibilisation à l'aube de la saison estivale ...