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L'UPA dénonce la fin de l'ASRA pour les cultures de maïs-grains et de soya

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20 juillet 2016
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Sébastien Roy
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Par Sébastien Roy, Journaliste

Des représentants de l’Union des producteurs agricoles (UPA) de Lotbinière-Nord, Lotbinière-Sud et de la Chaudière-Appalaches dénoncent la fin du Programme d’assurance stabilisation des revenus agricoles (ASRA) dans certaines productions agricoles.

Ceux-ci se sont réunis chez le producteur de grains Forfaits Marco, à Sainte-Croix-de-Lotbinière pour dénoncer l’abolition de l’ASRA pour les cultivateurs de maïs-grains, de soya et de pommes de terre.

D’abord, mentionnons que les productions de maïs-grain et de soya étaient auparavant éligibles à deux principaux programmes. Il y a l’ASRA, qui est un programme de partage des risques, qui protège les entreprises contre la volatilité des prix sur les marchés. Les producteurs agricoles y contribuent au tiers et le reste est assumé par la Financière agricole du Québec (FADQ). Ce programme sert donc à garantir un prix minimum aux producteurs pour les années où le marché est à la baisse.

Pour les bonnes années, un producteur peut cotiser aux différents programmes Agri, comme Agri-Québec. Ce programme basé sur l’épargne permet aux entreprises de déposer annuellement un montant dans un compte et recevoir en contrepartie des contributions gouvernementales équivalentes.

Ces derniers mois, par l’entremise de la FADQ, le ministre de l’Agriculture du Québec, Pierre Paradis, a demandé aux producteurs concernés de faire un choix entre l’ASRA et les programmes AGRI. « Même si les producteurs ont toujours démontré la nécessité des deux programmes, dans un prétendu grand souci de trans­parence démocratique, le ministre Paradis leur a demandé lequel des deux programmes il allait leur couper », a dénoncé le président de la Fédération de l’UPA de la Chaudière-Appalaches, Paul Doyon. Le 29 juin dernier, la FADQ confirmait le « choix » des producteurs en éliminant l’ASRA dans les productions du maïs-grain, du soya et des pommes de terre.

M. Doyon a rappelé qu’à l’origine, ces programmes ont été mis sur pied notamment pour stimuler la production de céréales au Québec. « Des productions importantes pour le Québec, comme la volaille et le porc pour ne nommer que celles-là, ont besoin de grains pour alimenter leurs bêtes. Ces programmes ont permis au Québec d’atteindre une certaine autosuf­fisance pour l’alimentation animale et assuraient davantage de stabilité aux producteurs. Désormais, nous serons davantage soumis aux aléas des marchés mondiaux pour nous nourrir », a-t-il expliqué.

De son côté, le président des Producteurs de grains de la Chaudière-Appalaches, Ghislain Bélanger, a déploré la situation dans laquelle les producteurs ont été placés pour faire ce choix qui n’en est pas un : « Le minis­tre Paradis a profité du prix plus élevé sur les marchés pour abolir l’ASRA. Tôt ou tard, les prix vont redescendre, ce qui est la réalité des marchés agricoles mondiaux. N’ayant plus d’assurance pour stabiliser leurs prix, les producteurs seront démunis et l’avenir de plusieurs entreprises sera en jeu. »

« La FADQ n’a pris aucune considération des impacts à long terme de sa décision pour les producteurs. Qu’arrivera-t-il lorsque les récoltes seront mau­vaises ou que les prix seront à la baisse? Quel jeune agriculteur de la relève sera intéressé à reprendre les rênes d’une entreprise dans un secteur devenu aussi risqué », s’est questionné M. Bélanger. Notons que la région compte 1 267 producteurs de grains, lesquels génèrent un chiffre d’affaires de 61 M$.

M. Doyon a rappelé que des solutions moins drastiques avaient pourtant été présentées au ministre au printemps 2015 par le Groupe de travail sur la sécurité du revenu en agriculture, entre autres composé de représentants de l’UPA, de la FADQ et du MAPAQ : « Ces trois organisations étaient d’accord pour dire qu’il faudrait injecter 130 M$ dans l’ASRA, les AGRI et autres aides à l’investissement. La FADQ en avait amplement les moyens, elle qui cumule des surplus de plus de 100 M$ par année depuis cinq ans. Malheureusement, le ministre Paradis n’en a fait qu’à sa tête, ignorant même les recommandations des spécialistes de son propre ministère. »

« À eux seuls, les producteurs de grains québécois présentent un chiffre d’affaires annuel de plus d’un milliard de dollars, alors imaginons les retombées, en revenus de taxation, pour le gouvernement de toutes les productions sous ASRA réunies. Le gouvernement aurait été gagnant d’investir quelques millions supplémentaires en agriculture. Encore une fois, le ministre Paradis démontre un manque de vision à long terme pour l’agricul­ture », a conclu le président de la Fédération de l’UPA de la Chaudière-Appalaches.

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