Le Barrage Mégantic a été fermé treize heures après le déversement
Le débit du Barrage Mégantic a été réduit au minimum samedi à 14h afin de stopper la propagation de substance toxique. C'est donc dire qu'il s'est écoulé environ treize heures entre le déversement pétrolier, survenu à 1h du matin, et la fermeture partielle du barrage.
Le Ministère du Développement durable, de l’Environnement, de la Faune et des Parcs (MDDEFP) dispose pourtant d’un protocole à suivre en cas de déversement pétrolier. La première étape à suivre est celle d’endiguer le pétrole pour ainsi minimiser le plus possible l'écoulement d’hydrocarbures.
Ce n’est pourtant que vers midi que les vannes du Barrage Mégantic, situé à un kilomètre de l’explosion, ont été fermé. Ce délai de treize heures s’explique de différentes façons, selon Christian Blanchet d’Urgence-Environnement. Il explique que la situation de crise a temporairement désorganisé les effectifs en place : «Notre équipe a agi aussi rapidement que possible dans les conditions de travail extrêmement difficiles dans laquelle elle se trouvait.» La fermeture du barrage n’était toutefois pas la priorité lorsque les intervenants ont été dépêchés sur les lieux dans la nuit de vendredi à samedi «On était en mode gestion de crise, et on était d’abord préoccupé par le feu qui faisait rage et les vies à sauver.»
La fermeture a également pu être retardée par l’inaction du MMA. Le protocole stipule que la responsabilité revient aux exploitants (dans ce cas-ci, la compagnie ferroviaire) d’aviser le Ministère en cas de déversement de pétrole. Cela n’a toutefois pas été fait, puisque c’est le Service des Incendies de Lac Mégantic qui a communiqué en premier avec Urgence-Environnement pour leur en informer.
Mais la situation exceptionnelle de Mégantic a encore une fois rendu la tâche difficile à l’équipe d’urgence. «Aussitôt qu’on a eu cette information, on a fait appel aux spécialistes et on a commandé le matériel nécessaire à la décontamination. Mais les équipements comme des pompes, des camions-citernes, des estacades, il n’y en avait pas à proximité. On a donc dû les faire venir de Québec, Montréal, Toronto. En pleine nuit, en plus, ça a retardé le processus, puisqu’il fallait réveiller les responsables.»
M. Blanchet affirme aussi que la fermeture d’un barrage n’est pas une opération anodine : «Il faut avoir l’autorité pour le faire. Ce n’est pas seulement un levier à enclencher, il faut disposer de certains outils. On parle quand même d’un barrage important qui, si mal exploité, peut avoir des incidences considérables. On ne voulait pas se ramasser avec des inondations en plus.»
Le barrage fermé que partiellement
Le barrage a finalement été partiellement fermé (à un débit de 3,3 mètres cube par seconde) aux alentours de 14h: «On a demandé d’abaisser le débit au minimum, assez pour empêcher les fuites de pétroles, tout en permettant une irrigation adéquate pour préserver la faune et la flore. »
Des estacades ont ensuite été installées dans différentes municipalités adjacentes afin d’endiguer les fuites toxiques. À Saint-Georges, elles ont été placées sur la rivière samedi soir, vers 21 h.
Le déversement d'hydrocarbures, estimé à 100 000 litres, continue d’inquiéter les citoyens des villes voisines, alors que des images d’eau brune, prélevée à même la Chaudière, circulent sur Internet. Certaines municipalités comme Beauceville ont déjà interdit l'accès à ce cours d'eau.
3 commentaires
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Ça s`appelle de l`incompétence....pur et simple
Il ne faut pas 13 hres pour réagir à une situation d`urgence.
Au ministère ils sont payer pour être près!
Ils ne l`était pas.
Pendant ce temps le pétrole coulait à flot sur la chaudière....
C`est ce que j`appelle de l`incompétence...
guy rossignol
....de l'incompétence