Curieusement, la pire inondation de l'histoire de notre ville eut lieu en plein été, le 31 juillet 1917, non pas à la suite d'une débâcle, mais en conséquence d'un orage électrique d'une violence inouïe qui dura 11 heures. Mais la pire débâcle résultant du départ des glaces de la rivière se produisit du 14 au 22 avril 1896. Voyez le montage photographique illustrant plusieurs scènes de désolation qui fut publié quelque temps plus tard dans une revue québécoise. Ce fut une véritable tragédie. Le village fut partiellement détruit par des montagnes de glaces qui envahirent la 1re avenue, défonçant les solages et culbutant les maisons de bois comme des châteaux de cartes. Au début du mois de mai, il y avait encore de dix à quinze pieds de glace sur les routes, ce qui inclut des tonnes de boue et de détritus de toutes sortes. Des centaines d'animaux ont péri. Voici une liste partielle des maisons détruites: le moulin de Mme Morency, les établissement commerciaux de Joseph Gagnon, du photographe J.A. Gagnon, de l'orfèvre Perron, du marchand Curadeau, du ferblantier Martinette, du marchand Georges Lemelin, du libraire et pharmacien Moïse Poulin, du cordonnier T. Drouin, du charretier Charles Grondin, du forgeron Ludger Poulin, etc. Les ponts ont été emportés, y compris celui de David Roy. L'unique passage entre l'est et l'ouest a été supprimé. Les pertes matérielles furent énormes, quel désastre. Mais les géorgiens reprirent courage et reconstruisirent leur ville dans les semaines et les mois suivants.
Remarquez au bas de la photo, l'orthographe de notre ville: Saint-George pas de «S» à la fin, ce qui confirme que certains l'écrivaient ainsi à la fin du 19e siècle, dans sa forme anglaise.
Photos J.A. Gagnon. Texte et recherches de Pierre Morin.
|
Pour partager votre opinion vous devez être connecté.