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UNE INTERSECTION SINUEUSE AU PONT DE FER DE 1929

durée 13h30
25 mars 2019
duréeTemps de lecture 134 minutes
Par
Pierre Morin

LA SOCIÉTÉ HISTORIQUE SARTIGAN

Dans les années '30, le centre-ville, dans l'ouest, était situé autour de l'église et de la rue principale (1re avenue). Les ponts de 1912 et de 1929 furent construits au même endroit, tout juste en face de l'église. La sortie du pont dans l'ouest donnait sur une belle rue menant tout droit à l'église (photo 1), mais cette rue était en forme de fer à cheval, elle bifurquait devant l'église et revenait sur la 1re avenue. L'arrivée de la Dionne Spinning Mills sur le boulevard Dionne, en 1940, provoqua un grand développement et la création de plusieurs rues nouvelles. La manufacture Dionne était située au coin du boulevard Dionne et de la 20e rue. Dès les premières années suivant la construction de son usine, Ludger Dionne espérait pouvoir bénéficier d'une rue directe au pont, en face de l'église. À l'époque, il y avait tout juste une ruelle entre le Couvent et le cimetière, assez large pour laisser passer une voiture à cheval, mais incapable de recevoir une véritable circulation. Dionne voulait une vraie rue et au début des années '40, il fit des pressions à ce sujet, menant une campagne en faveur de la création de cette artère. Il eut l'habileté de suggérer qu'on l'appelle la rue «Saint-Édouard» pour obtenir le soutien des deux Édouard importants de Saint-Georges: Édouard Lacroix et le curé Édouard Beaudoin (qui étaient d'ailleurs cousins). En 1940, il y avait près de l'église un stationnement pour les autos et un autre pour les voitures à cheval, mais c'était limité comme voie de circulation pour se rendre au pont. Il eut finalement gain de cause et, vers 1947, on «perça» une nouvelle rue qui reliait le boulevard Dionne au pont. La 2e photo illustre les travaux d'élargissement de la descente vers le pont et d'autres travaux d'améliorations sur la 1re avenue en prévision de la nouvelle rue projetée. La 3e photo démontre la rue en fer de cheval devant l'église ainsi que la nouvelle rue à gauche, soit la rue Saint-Édouard, qui fut réalisée dans la seconde moitié des années '40. Examinez bien la 4e photo (vers 1958): il y a une grosse borne en béton en plein milieu de l'entrée du pont sur laquelle est écrit «Gardez la droite». Le problème, c'est que cette rue n'arrivait pas exactement vis-à-vis du pont, mais à gauche. Les autos descendant de la rue Saint-Édouard (18e rue) et ceux arrivant de la 1re avenue par le nord avaient l'obligation de contourner cette borne par la droite pour s'engager sur le pont. C'était l'enfer pour les camions articulés (semi-remorques) qui devaient ralentir et zigzaguer pour réussir l'exploit de contourner cette satanée borne. Cette anomalie subsista aussi longtemps que le pont lui-même, soit jusqu'en 1971, année au cours de laquelle on ouvrit le pont actuel. Le pont de fer fut démoli au cours de la même année.

Photos du fonds Claude Loubier. Texte et recherches de Pierre Morin. 


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