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LE VIEUX COLLÈGE DE SAINT-GEORGES OUEST

durée 13h00
28 septembre 2019
duréeTemps de lecture 3 minutes
Par
Pierre Morin

LA SOCIÉTÉ HISTORIQUE SARTIGAN

Son vrai nom était «Académie Notre-Dame du Sacré-Coeur». Il fut construit en 1912 dans ce qui fut plus tard appelé la rue du Collège, précisément à cause de cet édifice qui y était situé. Ne cherchez plus cette rue du Collège, elle a été renommée 16e rue dans les années '70, puis on l'a rebaptisée la «rue Pozer» il y a quelques années, c'est la rue sur laquelle on aboutit lorsqu'on sort du pont en arrivant dans l'ouest. Aujourd'hui, le site serait sur le stationnement situé entre l'École Pozer et l'École Beaudoin. Le couvent des filles, avec les soeurs du Bon-Pasteur, situé pas très loin, fut érigé en 1881. Les garçons, eux, devaient se contenter de fréquenter l'école dans une maison privée «par-devant le couvent», aussi appelée la maison Croteau, du nom de la première enseignante, épouse de M. Philibert Gonthier. Le collège pour garçons fut enfin construit en 1912 (photo 1 vers 1925 et photo 2 vers 1946). La communauté des Frères Maristes acceptent la charge de la nouvelle institution. Tout marche à merveille jusqu'en1921, alors que surgissent des difficultés. Il y aurait eu des mésententes entre le curé Fortier, l'inspecteur d'école et les Frères au sujet de rapports contradictoires interprétés par les commissaires d'école, concernant un prétendu manque de compétence au niveau des plus basses classes. Les Frères Maristes sont contraints de quitter, en dépit de l'appui de la population. On a tenté de les faire revenir quelques années plus tard, mais en vain. L'enseignement est temporairement confié à des institutrices, dont Mmes Rachel Bourque et Louise-Alvine Morin. Les Frères de la Charité arrivent en 1925. Avec l'expérience acquise à l'École de Réforme du Mont Saint-Antoine de Montréal, ils avaient les aptitudes pour tempérer l'ardeur des jeunes de la rive Ouest et de l'Est qui se livraient parfois à des batailles rangées après la classe. Selon l'historien Garant, même le juge Godbout avait acheté des gants de boxe à ses fils en vue de les entraîner à la victoire!

Suite à la construction de l'École Supérieure (aujourd'hui École Dionne) en 1952, les élèves y furent transférés en janvier 1953, et le vieux collège fut désaffecté. Hélas, dans la nuit du 27 au 28 juillet 1953, des vandales ont allumé un incendie dans la cuisine de ce vénérable édifice qui fut complètement détruit (photo 3). Les pompiers ont travaillé sans répit entre 23h et 3h du matin. À deux reprises, le feu a pris sur le toit de la salle paroissiale voisine, mais les pompiers ont réussi à l'éteindre et éviter que cet autre bâtiment soit aussi rasé. Le lendemain, on a dû utiliser des câbles d'acier et de la dynamite pour abattre les cheminées. Dans les jours suivants, on a vu le frère Émile (photo 4) marcher en pleurs dans la rue en face des débris de l'École où il avait enseigné aux élèves de première année pendant plus de 20 ans. Entre leur arrivée en 1925 et leur départ aux environs de 1980, 123 Frères de la Charité ont vécu dans notre ville et 107 y ont enseigné soit au vieux Collège, soit à l'École Dionne. Des centaines de géorgiens maintenant âgés se souviennent avoir étudié sous l'égide de ces religieux. Merci à ces hommes généreux qui ont consacré une grande partie de leur vie à l'éducation de garçons de notre ville. 

Photo 1 du fonds Daniel Lessard. Photos 2 et 4 du fonds Claude Loubier. Photo 3 courtoisie de Victor Baril. Texte et recherches de Pierre Morin.


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