C'est aux environs de 1900 que fut graduellement érigée une véritable route gravelée entre Lévis et Jackman. La longueur totale, de Lévis à la frontière, est de 92 miles. Déjà en 1913, le Ministère de la Voirie la classait au nombre des premières «routes nationales». Le 1er janvier 1929, la route en question a reçu officiellement le numéro 23 du réseau routier de la Province, qui en comptait alors 46. En 1930, elle croisait en plein centre-ville la route 24 (maintenant 204) qui va d'est en ouest, de Mégantic à Saint-Jean-Port-Joli. Dans notre ville, la route 23 correspondait à la 2e avenue. Cette 2e avenue fut érigée principalement de 1912 à 1914. À plusieurs endroits, il a fallu faire du remblai pour aplanir et niveler une étendue suffisante pour y aménager une voie assez large pour y circuler. La 1re photo nous montre le genre de convoi qu'on utilisait pour transporter le matériel de remplissage, soit un gros véhicule mécanique à la vapeur en tête et plusieurs wagons remplis de terre. Il semble que l'on se soit servi entre autre du matériel provenant d'une île qui existait à cette époque dans le secteur dit du village Morency pour s'approvisionner du gravier requis pour remblayer, ce qui a fait disparaître cette île qu'on peut voir sur d'anciennes photos (photo 2). C'est l'île au premier-plan de la photo, et non celle vis-à-vis du pont.
À ses débuts, la 1re avenue était connue sous le nom de «rue principale» et, par la suite, au fil des décennies, avec l'arrivée de nombreux commerces, elle fut aussi appelée «rue commerciale» à Saint-Georges. Quand on ouvrit ce que nous appelons aujourd'hui la 2e avenue, on l'appela le «chemin d'en haut» pour la différencier du «chemin d'en bas», qui était la 1re avenue. On possède des documents qui démontrent que ces expressions étaient encore populaires en 1935: livre de l'histoire de Saint-Georges de l'historien Vézina, page 121, et même en 1944, annonce publicitaire du Garage Baril dans le journal l'Éclaireur du 23 mars 1944, page 87 (photo 3). Au milieu du siècle dernier, le trafic considérable généré par cette route nationale 23 fit de la 2e avenue l'artère la plus importante en ville (hôtels, garages, restaurants, magasins...) jusqu'à ce qu'on érige le viaduc en 1955 sur le boulevard Lacroix, ce qui eut pour effet de transférer le plus gros de ce trafic sur ce nouveau boulevard beaucoup plus fluide et mieux accessible. La dernière photo nous montre le croisement de la 120e rue (route 24) et de la 2e avenue (route 23) au début des années '50. C'était alors la plus importante, voyez les panneaux routiers affichant les numéros de ces routes ainsi que les directions pour les villages voisins. Aujourd'hui, ces routes ont non seulement changé de numéros (173 et 204) mais la 173 n'est plus là, elle est rendue sur la 4e avenue (Boulevard Lacroix).
Photos du fonds Claude Loubier. Texte et recherches de Pierre Morin.
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