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UN APPEL POUR LE CHEF LUCIEN POULIN

durée 04h00
9 août 2020
duréeTemps de lecture 113 minutes
Par
Pierre Morin

LA SOCIÉTÉ HISTORIQUE SARTIGAN

Le 911 n'existait pas à cette époque. Il y avait un numéro direct où on pouvait appeler la police. Le policier recevant un appel dans son auto devait toujours avoir un pincement au coeur, craignant de devoir se rendre sur la scène d'un drame ou d'une tragédie impliquant des morts. M. Poulin est devenu le premier policier permanent de la ville le 2 août 1943, il fut alors «chef» pendant 9 ans. L'historien Garant a retracé ses conditions de travail à ses débuts: «Il gagnait 50$ par mois, plus 10% sur les taxes de commerce et de locataire, à percevoir. Le téléphone, l'eau, l'électricité, le chauffage, le loyer et l'uniforme fournie. Le 2 avril 1951, il retourna dans l'entreprise privée et fut contremaitre à l'emploi de Kennebec Construction pendant encore 9 ans. On embaucha alors comme chef M. Arnold Bonenfant de La Tuque, lequel fut remplacé d'août 1951 à 1959 par Randall Pozer. La Ville rappela Lucien Poulin en 1959, et il y reprit son rôle de chef de police jusqu'en 1976». Il avait vraiment le physique de l'emploi, il faisait près de 6'4", sa principale qualité était de savoir se faire respecter par son seul regard et le ton de sa voix. Il imposait le respect. Il était gentil mais il ne fallait pas lui piler sur les pieds. À l'époque, il n'y avait pas de GPS, mais lui, il avait le GBS (gros bon sens). On constate encore plus sa taille impressionnante à la 2e photo, vers 1966, en compagnie du maire Pinon et de quelques échevins, alors qu'il prend possession d'un tout nouveau véhicule de police. Sur la 3e photo, un duo de choc qu'il valait mieux ne pas provoquer: le chef en compagnie de son adjoint Henri-Louis Maheux, deux hommes taillés sur mesure pour ce genre de travail. Enfin, 4e photo, l'Hôtel de Ville à l'époque où M. Poulin était chef: comme il devait être disponible 24h sur 24, non seulement pour son travail de policier mais aussi de pompier, on lui fournissait le logement, au rez-de-chaussée à droite des portes de garage, où il habita et éleva sa famille jusqu'à la date de sa démolition, en avril 1965. Il est décédé le 24 juillet 1976 à l'âge de 59 ans. Un grand homme, dans tous les sens du mot.


Photo 1 du fonds Marie Barbeau. Photo 4 du fonds Claude Loubier. Texte et recherches de Pierre Morin.


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