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UNE ÉOLIENNE MULTIPALE AU CENTRE-VILLE IL Y A PLUS DE 100 ANS

durée 04h00
1 novembre 2020
duréeTemps de lecture 3 minutes
Par
Pierre Morin

LA SOCIÉTÉ HISTORIQUE SARTIGAN

Voici trois photos du centre-ville de Saint-Georges entre 1907 et 1910. Une éolienne multipale était alors en usage, pour tirer l'eau du sol. Le concept des éoliennes fut apporté au Canada au XVIIe siècle par les Français qui les ont utilisées d'abord pour moudre le grain. Ensuite pour pour puiser l'eau dans le sol. Ici, l'éolienne semble installée près (au nord) de la résidence de l'horloger Alfred Perron, sur la 1re avenue. Elle ne fut en usage que pendant environ 4 ans, de 1907 à 1910. Dans les années 1880, il n'y avait pas de système d'aqueduc chez nous, soit que les gens avaient une source à proximité de leur terrain, soit qu'ils avaient un puits. Mais il semble que l'approvisionnement en eau a constitué une préoccupation des géorgiens dès la fin des années 1880. En 1889, un groupe de citoyens du côté Est fut autorisé à construire un aqueduc avec privilège d'opérations pour 20 ans. C'était un aqueduc avec conduite en bois, desservant uniquement un secteur restreint de la 1re avenue au centre-ville (la 2e avenue n'a été érigée qu'en 1912-14). En 1913, le conseil rejeta une requête demandant la construction d'un aqueduc municipal. Mais en 1928, le conseil tenta vainement de municipaliser le réseau d'aqueduc (qui appartenait alors à M. J.-Adalbert Gagné) et d'aller chercher l'eau aux lacs de Saint-Benoit. Ce projet fut fortement contesté et avorta. En 1929, M. Gagné l'offrit à la ville pour la somme de 11,000$, mais le conseil tergiversa, espérant construire ses propres systèmes d'aqueduc et d’égout. En septembre de la même année, Édouard Lacroix l'acheta pour la modique somme de 6000$. Il le raccorda au ruisseau d'Ardoise et le revendit à M. Gagné en fin d'année au prix qu'il l'avait payé. Au fil des ans, les gens se plaignaient de plus en plus de la qualité de l'eau fournie par la compagnie d'Aqueduc Saint-Georges. En 1944, la ville adopte un règlement d'emprunt de 130,000$ approuvé par les contribuables pour municipaliser le réseau, mais on ne réussit pas à s'entendre sur le prix avec la compagnie. En 1947, le maire Louis Drouin obtient le raccordement de l'aqueduc au réseau de Saint-Georges-Ouest qui reçoit l'eau du Lac Poulin. Finalement, en 1958, la ville, sous la gouverne du maire J.-Adalbert Gagné, devient enfin propriétaire du réseau d'aqueduc et d’égout pour la somme de 275,000$. En 1960, le maire suivant Émile Poirier s'entend avec l'Ouest pour la construction d'une nouvelle conduite d'amenée d'eau directement du lac Poulin à Saint-Benoit. Le 25 mai 1975 est inaugurée par le maire Sylvester Redmond une nouvelle usine de filtration de 4$ millions, avec prise d'eau au barrage Sartigan. À partir de ce moment, il n'existe plus aucune crainte de manquer d'eau puisque celle-ci est puisée à même la rivière Chaudière. En 2007, sous la direction du maire Carette, la ville a remplacé cette usine de filtration par une nouvelle, ultramoderne, capable de fournir une eau d'une excellente qualité pour une population jusqu'à 70,000 habitants (photo 4). Le coût a été de 33$ millions. On est loin de l'eau pompée par une éolienne.


Photos 1 et 3 du fonds Claude Loubier. Photo 2 courtoisie de Paulin Poirier. Texte et recherches de Pierre Morin


 Fondée en 1992, la Société Historique Sartigan est un organisme à but non-lucratif,
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