Amendements au projet de loi 97 sur le régime forestier: Legault tempère les attentes


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Par La Presse Canadienne, 2024
LONGUEUIL — François Legault a cherché à modérer les attentes des nombreuses organisations qui ont critiqué le projet de loi 97 sur le nouveau régime forestier présenté par la ministre des Ressources naturelles et des Forêts, Maïté Blanchette Vézina.
Ce nouveau régime forestier a été vertement dénoncé par l'ensemble des utilisateurs de la forêt à l'exception des acteurs de l'industrie forestière, à qui les opposants reprochent au gouvernement d'avoir donné carte blanche pour exploiter la ressource.
La ministre Blanchette Vézina a toutefois soulevé plusieurs attentes, vendredi, en annonçant sur le réseau X que «des amendements importants seront apportés, notamment en collaboration avec les Premières Nations». La ministre promet de revenir avec un «projet de loi bonifié, à la hauteur des défis auxquels fait face la forêt.»
«Pas de grands changements»
Interrogé à ce sujet, lundi, alors qu'il était de passage à Longueuil pour une annonce dans le domaine aérospatial, François Legault a toutefois été très clair: «Il n'y a pas de grands changements qui, pour l'instant, sont prévus, mais des ajustements.»
Les propos du premier ministre ne laissaient d'ailleurs pas de doute sur les intentions déjà clairement exprimées du gouvernement caquiste de soutenir l'industrie, déjà mise à mal par l'interminable conflit du bois d'œuvre, qui se retrouve aux prises avec les imprévisibles droits de douane du président américain Donald Trump: «Maïté Blanchette-Vézina a toujours dit qu'elle était pour consulter en commission, ce qu' elle a fait. Évidemment, quand on consulte, c'est pour améliorer le projet de loi, mais essentiellement, le projet de loi va continuer d'être un nouveau régime qui donne plus de prévisibilité, qui assure des emplois dans toutes les régions du Québec.»
«Mais effectivement, on a écouté les peuples autochtones, on a écouté les gens qui veulent protéger le caribou», a-t-il concédé, «mais il faut que ça soit équilibré», a-t-il pris soin d'ajouter.
Blocus
Une grande part des communautés autochtones estime que la réforme forestière leur est inacceptable, y voyant une ouverture de grandes portions de leur territoire ancestral à une exploitation sur laquelle elles n'auraient pas de contrôle. Des militants autochtones ont d'ailleurs déjà installé des barricades à certains endroits, ce que la ministre n'a pas manqué de condamner dans son bref message: «Nous avons tous la responsabilité d'échanger dans le respect et les blocus doivent cesser, a-t-elle écrit.»
Outre les Premières Nations, les groupes environnementaux dénoncent le nouveau régime forestier pour son manque de respect de la biodiversité et son absence de mesures de protection du caribou. Les pourvoiries sont également très inquiètes de voir leurs territoires ouverts à l'exploitation forestière.
La Société pour la nature et les parcs (SNAP-Québec) a demandé au gouvernement Legault de retirer complètement le projet de loi 97 et de refaire ses devoirs.
Pierre Saint-Arnaud, La Presse Canadienne