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Amir Khadir plaide coupable à 12 infractions et s'expose à 12 mois de radiation

durée 16h56
28 octobre 2025
La Presse Canadienne, 2025
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Par La Presse Canadienne, 2025

MONTRÉAL — L’avocate d’Amir Khadir, Me Sibel Ataogul, a fait l’impossible pour présenter au conseil de discipline du Collège des médecins des facteurs atténuants dans l’espoir d’obtenir de celui-ci une sanction moins importante que la suspension d’un an que réclame le syndic à l’endroit de l’infectiologue.

L’ancien co-porte-parole de Québec solidaire a reconnu sa culpabilité, mardi, à 12 chefs d’infraction de ne pas avoir respecté l’engagement qu’il avait pris, en juin 2020, de cesser de prescrire des antibiotiques au-delà de 28 jours pour traiter des personnes atteintes de la maladie de Lyme.

L’avocate a présenté les démarches entreprises par le docteur Khadir pour mener des recherches en bonne et due forme après que le Collège l’eut enjoint à cesser cette pratique qui n’était pas soutenue par des recherches préalables.

Amir Khadir a notamment raconté comment une patiente avait eu une réaction très positive à la suite de ce traitement, au point de renoncer à l’aide médicale à mourir après de longues souffrances.

Le docteur Khadir, à l’époque où il était député, avait sensibilisé le gouvernement sur la nécessité d’entreprendre des recherches et il a expliqué comment, après avoir quitté la politique, il avait mené de multiples démarches pour mettre sur pied un protocole de recherche et obtenir le financement pour le mettre en place. Tout au long de ses démarches, il avait reçu l’assentiment des milieux médical et politique, mais le financement n’était pas venu, Québec allouant des fonds pour un groupe de cliniques spécialisées dans la COVID longue et les maladies infectieuses comme la maladie de Lyme, mais sans qu’un budget de recherche y soit associé.

Amir Khadir a reconnu devant le conseil de discipline, présidé par Me Manon Lavoie, avoir cédé à l’empressement, continuant à offrir le traitement d’antibiothérapie au-delà de 28 jours en dehors d’un cadre de recherche. «Je regrette de ne pas avoir fait les choses dans le bon ordre», a-t-il déclaré durant son témoignage. Il s’agissait, a-t-il ajouté un peu plus tard, «d’une erreur de jugement lamentable».

Témoignant avant le docteur Khadir, le syndic adjoint du Collège, le docteur Steven Lapointe, a dit être inquiet face à une éventuelle récidive parce qu’Amir Khadir, selon lui, s’est montré davantage intéressé à expliquer pourquoi il avait agi de la sorte plutôt que d’exprimer des regrets de l’avoir fait.

Aucun patient n’a porté plainte contre le docteur Khadir. La plainte fait plutôt suite à une inspection professionnelle du Collège des médecins. Amir Khadir avait échappé à une première plainte après que sa pratique eut été signalée au Collège par deux médecins. C’est à ce moment, en juin 2020, qu’il avait pris l’engagement de ne plus offrir d’antibiothérapie de plus de 28 jours pour traiter la maladie de Lyme. Une inspection professionnelle réalisée en décembre 2023 avait démontré qu’il continuait de le faire en dehors d’un cadre de recherche réalisé selon les règles de l’art.

Amir Khadir s’expose à une sanction allant de la simple réprimande à l’interdiction de pratiquer durant un an. Le docteur Lapointe estime qu’une radiation de 12 mois est nécessaire pour «envoyer un message» à la profession.

Pierre Saint-Arnaud, La Presse Canadienne

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