Anandasangaree épinglé à dire que la police peine à faire respecter le rachat d'armes


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Par La Presse Canadienne, 2025
OTTAWA — Le ministre de la Sécurité publique, Gary Anandasangaree, a récemment suggéré qu'une personne ne devrait pas craindre d'être arrêtée pour avoir refusé de remettre une arme à feu prohibée, car la police municipale dispose de peu de ressources à consacrer à ce genre de situation.
Dans un enregistrement audio d'une conversation tenue dimanche avec un propriétaire d'arme non identifié, M. Anandasangaree indique que la dernière phase d'un programme fédéral de rachat d'armes à feu sera annoncée mardi, ainsi qu'un projet pilote en Nouvelle-Écosse.
La Coalition canadienne pour le droit aux armes à feu a diffusé l'enregistrement, réalisé à l'insu du ministre.
Depuis mai 2020, le gouvernement fédéral a interdit environ 2500 types d'armes à feu, qu'il qualifie d'armes d'assaut.
Le gouvernement affirme qu'un programme fédéral de rachat indemnisera équitablement les propriétaires d'armes à feu prohibées.
Une période d'amnistie a été décrétée jusqu'au 30 octobre afin de protéger les propriétaires d'armes à feu illégales de toute responsabilité pénale pendant qu'ils remettent ou désactivent leurs armes.
Dans l'enregistrement, le ministre Anandasangaree minimise l'idée que sa connaissance risquerait d'être emmenée menottée pour non-respect de la consigne.
«Je ne pense tout simplement pas que les services de police municipaux aient les ressources nécessaires pour faire cela», déclare le ministre dans l'enregistrement.
M. Anandasangaree y précise également que le budget du programme de rachat est plafonné à 742 millions $.
Dans une déclaration publiée lundi par son bureau, le ministre de la Sécurité publique a indiqué que la conversation avait eu lieu avec «une personne que je connais depuis de nombreuses années, qui l'a enregistrée à mon insu avant qu'elle ne soit diffusée par un lobbyiste des armes à feu».
M. Anandasangaree a assuré qu'il mettait un point d'honneur à parler aux Canadiens qui n'appuient pas l'approche du gouvernement libéral en matière de sécurité des armes à feu et à écouter leurs préoccupations.
«En essayant de répondre aux frustrations de cette personne, mes commentaires étaient malavisés», a-t-il expliqué. Il a ajouté que les Canadiens «ont attendu assez longtemps pour que cette politique soit mise en œuvre et j'ai pleinement l'intention de respecter cet engagement».
À la Chambre des communes, le chef conservateur Pierre Poilievre a utilisé les commentaires de Gary Anandasangaree sur l'enregistrement comme preuve que le ministre ne croit pas au rachat.
«Nous n'avons pas le temps pour la politique, alors pourquoi ce ministre est-il enregistré en train de faire de la politique avec des armes à feu?» a demandé M. Poilievre.
Le ministre a répliqué que les Canadiens souhaitent un contrôle responsable des armes à feu.
«Monsieur le Président, pourquoi les conservateurs s'opposent-ils à ce que les armes à feu soient interdites dans nos rues?» a-t-il répliqué.
Le chef conservateur a accusé les libéraux d'utiliser des centaines de millions de dollars qui pourraient aider la police et la sécurité frontalière «pour s'en prendre aux chasseurs et aux tireurs sportifs titulaires d'un permis, respectueux des lois, formés et testés».
Jim Bronskill, La Presse Canadienne