«Ça appartient» aux députés bloquistes d'aller ou non au PQ, selon Blanchet


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Par La Presse Canadienne, 2025
QUÉBEC — Alors que le Parti québécois caracole en tête des sondages depuis plusieurs mois, le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, juge qu'il «appartient» à ses députés de déterminer s'ils seront plus utiles au niveau provincial.
M. Blanchet a fait ces commentaires mardi après-midi, à Québec, en clôture de la réunion de son caucus présessionnel, où il a beaucoup été question des élections québécoises de 2026 et du rôle que joueront les bloquistes dans le scrutin qui pourrait mener à une victoire des indépendantistes.
Le chef du Parti québécois (PQ), Paul St-Pierre-Plamondon, a promis de tenir un référendum sur la souveraineté dans un premier mandat et le Bloc québécois assure qu'il appuie son parti frère malgré des tensions apparentes entre les deux leaders.
Interrogé en conférence de presse à savoir s'il craignait de perdre des membres de son équipe au profit du PQ, M. Blanchet a d'abord indiqué qu'il ne s'était pas posé la question, car il présupposait que tous finiraient leur mandat.
Il a toutefois ajouté qu'il «appartenait» aux députés de prendre cette décision: «Chacun choisira le lieu de son action politique.»
«Ça appartient à chacun et le devoir des autres souverainistes est de respecter ça», a-t-il poursuivi.
M. Blanchet a d'ailleurs réitéré qu'il laisserait entièrement au Parti québécois la responsabilité de déterminer la marche à suivre pour le référendum et qu'il sera présent pour aider si on le lui demande.
Devant des militants réunis lundi soir, le chef bloquiste avait eu recours à un juron lorsqu'il avait évoqué la relation entre les deux partis frères.
«Je le dis et je le répète que les choix, les stratégies, le programme du pays à Québec, l’approche référendaire relèvent de la prérogative exclusive du Parti québécois, du chef du Parti québécois», avait-il lancé.
«Si vous me passez le vernaculaire: "crisse", c’est tu clair?», a-t-il ajouté en riant.
À qui s'adressait ce message? M. Blanchet est resté évasif, mardi, évoquant «l'émotivité» de cette question pour lui. «À tous les gens qui sont prêts à reprendre la réflexion vers l'accession du Québec au statut de véritable pays.»
Lors de l'événement de lundi soir, le député péquiste Pascal Paradis était sur les lieux, mais son chef, Paul St-Pierre-Plamondon, n'était pas présent.
Priorités pour la session
Les 22 députés bloquistes étaient réunis à Québec lundi et mardi pour leur caucus présessionnel en vue de la rentrée parlementaire à Ottawa le 15 septembre.
Cette session s'annonce mouvementée avec la présentation du premier budget de l'ère Carney et l'application prochaine de la nouvelle loi sur les grands projets nationaux. Le projet de loi C-5, qui a été adopté sous bâillon, permet aux ministres fédéraux de désigner des projets comme étant d’intérêt national. En obtenant cette désignation, la réalisation pourra se faire sans que les initiatives n’aient à être conformes à de multiples lois, dont la Loi canadienne sur la protection de l’environnement.
En conférence de presse, M. Blanchet a qualifié la loi de «rouleau compresseur de centralisation» du premier ministre Mark Carney.
«Les soi-disant projets d'intérêt national sont essentiellement destinés à justifier des investissements d'abord et surtout dans les hydrocarbures de l'Ouest canadien», a-t-il déploré.
M. Blanchet a aussi insisté pour dire que l'étoile du premier ministre Carney pâlit, arguant que les négociations commerciales avec les Américains n'ont donné que des «insuccès».
Si les élus souverainistes ont moins de poids dans les votes à la Chambre des communes, ils auront toutefois la balance du pouvoir dans les comités qui étudieront les projets de loi. Les bloquistes sont passés de 33 à 22 députés lors des élections du printemps dernier, mais le Nouveau Parti démocratique (NPD) a été réduit à sept sièges, ce qui permet au Bloc de prendre plus de place en comités.
Le Bloc a aussi l'intention de présenter des projets de loi, dont un pour que le Québec soit soustrait à l'application de la Loi sur le multiculturalisme canadien.
Vicky Fragasso-Marquis, La Presse Canadienne