Champagne à Copenhague pour tisser des liens économiques, notamment dans l’Arctique


Temps de lecture :
3 minutes
Par La Presse Canadienne, 2025
COPENHAGUE — Le ministre des Finances et du Revenu national, François-Philippe Champagne, a conclu samedi un voyage à Copenhague, au Danemark, où il a pris part à la réunion des ministres de l’Économie et des Finances de l’Union européenne (UE).
M. Champagne avait été invité à rejoindre ses homologues du Royaume-Uni, de la Norvège, de l’Ukraine et des États membres de l’UE par le Danemark, qui assure actuellement la présidence du Conseil de l’UE. Il a abordé diverses priorités internationales avec ses homologues européens, notamment pour renforcer la productivité et la résilience économique dans le contexte géopolitique actuel.
En conférence téléphonique avec des médias canadiens, M. Champagne a indiqué qu'il a abordé diverses priorités internationales avec ses homologues européens. Il a parlé de la nécessité de tisser des liens plus étroits en matière de défense et de sécurité avec nos partenaires européens.
Durant sa visite à Copenhague, le ministre a également participé à une table ronde sur la sécurité dans l’Arctique avec des intervenants locaux.
Le Canada et le Danemark ont notamment augmenté leur financement pour assurer la sécurité territoriale dans l'Arctique, dont les ressources naturelles, qui pourraient devenir plus accessibles avec les changements climatiques, suscitent de l'intérêt de certains pays situés à proximité, comme la Russie et les États-Unis.
«C'était une table ronde avec des experts. Il y avait un aspect sur la défense, un aspect sur les minéraux critiques et des idées de partenariat et une idée, fort intéressante, sur les développements des communautés nordiques», a expliqué M. Champagne lorsqu'interrogé par La Presse Canadienne sur ce sujet.
D'ailleurs, le ministre a dévoilé son intention «d'être l'hôte au Canada d'une réunion des ministres des Finances des pays nordiques, c'est-à-dire Finlande, la Suède, le Danemark et la Norvège» dans une ville nordique canadienne, peut-être d'ici la fin de l'année, quoiqu'aucune date officielle n'a encore été fixée.
«Ça été très bien reçu que l'on s'assoit ensemble (pour discuter) que ce soit en matière de défense, de développement économique régional avec les communautés autochtones, de projets miniers ou d'échanges commerciaux (...) On est très proches les uns des autres et je pense que c'est une relation qu'on a avantage à solidifier», a expliqué M. Champagne.
«Si vous prenez le PIB, on serait probablement autour de la quatrième économie mondiale et on partage les mêmes valeurs et largement les mêmes politiques. On a aussi une responsabilité en termes de sécurité dans tout ce qui est de l'Atlantique Nord et même de l'Arctique», a-t-il fait valoir.
Priorité sur le budget au retour
Lorsqu'il sera de retour au pays, l'attention du ministre fédéral des Finances sera toutefois portée sur le premier budget du gouvernement libéral actuel, celui de Mark Carney, qu'il devra présenter aux Canadiens le 4 novembre prochain à la Chambre des communes. Les yeux seront notamment rivés sur l'ampleur du déficit qui sera annoncé et sur les compressions dans les dépenses gouvernementales et au sein de la fonction publique, qui semblent inévitables.
«Les Canadiens se serrent la ceinture depuis un moment, alors c'est normal que l'État fédéral se serre la ceinture après quasiment une décennie d'expansion. C'est sûr qu'on veut ramener la taille des dépenses fédérales à un niveau qui est plus raisonnable», a dit d'emblée François-Philippe Champagne.
Le ministre des Finances maintient toutefois que, malgré les défis liés au contexte économique mondial et les tensions commerciales avec les États-Unis, son budget sera marqué par «un investissement générationnel dans l'avenir du pays».
«Avec tout ce qui se passe dans le monde, je pense que les gens ont bien compris que, un peu comme en 1945, il faut se réinventer. C'est pour ça qu'on a dû faire des investissements importants en matière de logements, d'infrastructures, avec des projets d'intérêt national», a-t-il expliqué en faisant référence à l'ère de prospérité qui a suivi la fin de la Seconde Guerre mondiale.
«L'ordre économique mondial est en pleine transformation. Il nous faut être ambitieux dans nos investissements, mais en même temps rigoureux dans nos dépenses», a conclu le ministre Champagne.
Helen Moka, La Presse Canadienne