Décès de Béatrice Picard: la famille reçoit les condoléances du public à Longueuil

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Par La Presse Canadienne, 2025
LONGUEUIL — La famille de l'actrice québécoise Béatrice Picard, l’une des plus vigoureuses bâtisseuses de la culture québécoise, recevra les visites et condoléances du public dimanche, de 11h à 18h, à la Maison Darche, à Longueuil, sur la rive sud de Montréal.
Béatrice Picard est décédée paisiblement dans son sommeil le 9 décembre dernier, à l'âge de 96 ans. Cette grande dame laisse un héritage immense, après 75 ans de carrière et 350 productions artistiques très diversifiées.
Béatrice Picard laisse dans le deuil quatre fils et plusieurs petits enfants, sans compter le public québécois.
Comédienne énergique, au physique et à la voix très caractéristiques, elle était pour les plus âgés «madame Bellemare» ou «Angélina», et pour les plus jeunes la voix rocailleuse de Marge Simpson.
Actrice extrêmement polyvalente, ouverte à toutes les formes et à tous les genres, passant de la comédie burlesque au théâtre réaliste, Béatrice Picard a occupé le paysage culturel québécois pendant plus de 75 ans.
En 2023 encore, elle était de la distribution du long-métrage de fiction de Guy Édoin «Frontières», dans lequel elle fait une courte apparition.
En 2016, l'octogénaire tournait un court métrage, réalisé par la comédienne Marianne Farley avec Sandrine Bisson. «Marguerite» a raflé plusieurs prix un peu partout dans les festivals du monde, et valu à l'actrice octogénaire le prix de la meilleure interprétation féminine au gala «Prends ça court!» des Rendez-Vous Québec Cinéma de 2018.
Née à Montréal le 3 juillet 1929, Béatrice Picard a amorcé sa carrière artistique en 1947 à la radio. Dès le début des années 1950, grâce à la télévision naissante, elle acquiert une grande notoriété en jouant Angélina, amoureuse du «Survenant», dans le téléroman tiré de l’œuvre de Germaine Guèvremont. Elle sera d'ailleurs en 1958 nommée «Miss radio télévision» — l'équivalent à l'époque des «Métrostar».
D'abord présente dans les radioromans, Béatrice Picard obtient rapidement des rôles à la télévision lors de l'apparition du petit écran au Québec en 1952. Elle a incarné Ramona Plouffe dans «Le Petit Monde du père Gédéon», Rosette Desgagnés dans «Rue de l’Anse» et Alice, la femme d'Olivier Guimond dans «Cré Basile».
Plusieurs se souviennent aussi de madame Bellemare, mère du croque-mort Oscar Bellemare (Jean-Louis Millette), dans «Symphorien». Le petit écran lui réserve toujours une place de choix dans la décennie 1970, que ce soit dans «Le Paradis terrestre», «Les Berger», «Les Forges de Saint-Maurice», «Grand-papa» ou «Les Brillant».
Elle a été plus tard dans un chapitre de «L'Amour avec un grand A», qui lui valut une nomination aux prix Gémeaux, dans «Sous un ciel variable», «Virginie», «Un gars, une fille» («la belle-mère») ou plus récemment «Les Jeunes Loups».
Au théâtre, elle fut entre autres de plusieurs productions de «Bonjour, là, bonjour», de Michel Tremblay. Du même auteur, elle a été des «Belles-Soeurs» montées par Denise Filiatrault en 1993, ainsi que de «L’État des lieux», mise en scène par André Brassard.
Béatrice Picard a aussi tourné au cinéma, notamment dans «L’Initiation» (1970), «Taureau» (1973), «Il était une fois dans l’est» (1974), tiré de l’univers de Tremblay, «Le Sourd dans la ville» (1987), «Le Nèg’» (2002), «Idole instantanée» (2005) et «Dans les villes» (2006). En 2007, elle a obtenu son tout premier grand rôle au grand écran, celui d’une vieille dame extravagante, «Ma tante Aline», menacée d’être «placée» dans un foyer.
Aussi très active dans l'art du doublage, elle a prêté sa voix de 1990 à 2023 à Marge Simpson dans l’adaptation québécoise du populaire dessin animé américain. C'est aussi elle qui avait prêté sa voix à Marge pour le film tiré des «Simpson», sorti à l’été 2007. Auparavant, elle avait été la voix de la mère de Délima dans la version québécoise des «Pierrafeu».
Nommée officière de l’Ordre national du Québec en 2012 et nommée membre de l’Ordre du Canada en 1988, Béatrice s’était aussi impliquée dans des organismes culturels et à vocation sociale, comme Les Petits Frères.
D'ailleurs, au lieu des fleurs, des dons faits en son nom à la Fondation des Petits Frères seraient grandement appréciés par la famille, indique l'avis de décès.
La Presse Canadienne