Des chantiers majeurs prévus à l'aéroport de Montréal

MONTRÉAL — Les voyageurs qui passeront par l’Aéroport de Montréal (ADM) dans les prochains mois et les prochaines années devront s’armer de patience ou bien organiser leurs déplacements s’ils veulent s’assurer de se rendre à temps à l'aérogare.

Le site de l’aéroport n’a pas été conçu pour recevoir autant d’automobiles. Les débarcadères sont surutilisés, les stationnements sont insuffisants, la congestion est fréquente et «ça refoule même jusque sur l’autoroute», a expliqué Jérôme Conraud, l’un des responsables de la planification aéroportuaire à l’ADM.

«L’an passé, on avait 22,5 millions de passagers et l’achalandage continue de croître», a-t-il mentionné lors d’une rencontre avec les médias mardi matin.

Dans les dernières années, plusieurs reportages ont montré des passagers pris dans les embouteillages sur l’autoroute, contraints de continuer à pied pour ne pas manquer leur vol.

L’aéroport a donc lancé plusieurs chantiers qui se dérouleront sur plusieurs années pour améliorer la fluidité, mais ces travaux auront nécessairement des impacts sur la circulation.

«On rentre vraiment dans le nerf de la guerre où on commence les projets d'investissement majeurs qui visent à améliorer l'aéroport, améliorer l'expérience aux usagers, rendre l’aéroport plus connecté et plus accessible», a indiqué Jérôme Conraud.

«Si les gens ne suivent pas nos conseils, ça va peut-être représenter un casse-tête venir à YUL», a pour sa part prévenu Anne Marcotte, directrice des relations publiques de YUL lors d’un breffage technique à l’intention des médias.

Dans les prochains mois et prochaines années, ADM va reconfigurer certains accès routiers, construire de nouveaux débarcadères, démolir le grand stationnement étagé actuel pour en construire un nouveau plus loin, ajouter des stationnements, ajouter une jetée satellite et agrandir la salle de bagages, construire un bassin de retenue des eaux de pluie au sud de l'aéroport et accueillir le REM.

Des mesures de mitigations

Dès l’été 2025, des mesures de mitigations seront mises en place.

«Cet été, on va commencer à avoir des fermetures sur certaines bretelles d'accès. À la fin de l’année, on va démolir et fermer le stationnement étagé et on va mettre beaucoup de mesures d'atténuation pour aider les usagers à vivre cette période», a expliqué Jérôme Conraud.

Deux débarcadères alternatifs, appelés «express», desservis par un service de navette qui roule sur une route dédiée pour accéder à l’aérogare, ont été mis en place. Les visiteurs qui viennent déposer ou chercher les voyageurs sont donc priés d’utiliser ces débarcadères.

«Essayez-les, ça vous évite de vous retrouver dans la congestion», a indiqué M. Conraud.

Les 40 premières minutes sont désormais gratuites, dans la plupart des stationnements, pour éviter que les visiteurs augmentent la congestion en attendant avec leur voiture devant l’aérogare.

«C'est sûr qu'une habitude qu'on souhaiterait éviter et corriger, c'est surtout les accompagnateurs qui viennent chercher quelqu'un à l'aérogare et qui tournent en rond sur le réseau. On a 25 % des automobilistes qui tournent plus qu'une fois sur le réseau et ça contribue à l'engorgement. Alors il faut aller aux débarcadères express ou dans les stationnements qui sont gratuits», a ajouté Jérôme Cornaud, qui est vice-président adjoint, à la stratégie, la gouvernance et la planification aéroportuaire pour ADM.

Un «bassin d’attente virtuel» pour les taxis et le service Uber a aussi été conçu pour éviter que plusieurs véhicules bloquent la circulation devant le terminal.

Stéphane Blais, La Presse Canadienne