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Fusillade de masse en Nouvelle-Écosse: rapport sur les progrès de la GRC

durée 20h27
9 octobre 2025
La Presse Canadienne, 2025
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Temps de lecture   :  

4 minutes

Par La Presse Canadienne, 2025

HALIFAX — La Gendarmerie royale du Canada (GRC) et les gouvernements ont encore beaucoup de travail à faire avant de mettre en œuvre les changements recommandés par une enquête sur la fusillade de masse de 2020 en Nouvelle-Écosse, qui a coûté la vie à 22 personnes, selon un comité indépendant.

Dans un rapport annuel publié jeudi, le comité de suivi, nommé par les gouvernements fédéral de la Nouvelle-Écosse, indique avoir examiné 14 catégories de recommandations et constaté que seul deux d'entre elles avaient été mises en œuvre.

Malgré ces chiffres, la présidente du comité, Myra Freeman, s'est dite satisfaite des progrès réalisés à ce jour, ajoutant que les changements ne peuvent jamais être assez rapides.

Elle a également félicité la GRC pour la mise en œuvre des recommandations relatives à la gouvernance et à l'engagement en matière d'intervention en cas d'incident critique.

«La GRC a fait preuve d'un engagement solide et sérieux à l'égard de ces recommandations», a déclaré Mme Freeman, ancienne lieutenante-gouverneure de la Nouvelle-Écosse.

Le rapport de 50 pages souligne que des progrès sont réalisés sur plusieurs autres fronts, notamment la gestion des urgences, la surveillance réglementaire, le bien-être mental et la prévention de la violence fondée sur le sexe. Les efforts de la GRC pour améliorer les alertes publiques et d'autres aspects de l'intervention en cas d'incident critique sont décrits comme étant sur la bonne voie.

Le rapport note cependant que beaucoup est encore à faire quant au soutien aux victimes par le ministère fédéral de la Justice. Ce dernier a obtenu la note plus basse de l'évaluation.

Les représentants du ministère ont informé le comité du Fonds d'aide aux victimes, qui soutient des projets visant à améliorer l'accès à la justice et à mieux faire connaître les services aux victimes d'actes criminels.

«Le comité a reconnu qu'une grande partie du travail de recherche et de mobilisation a été effectuée par le ministère, reconnaît le rapport, mais des exemples plus précis sont nécessaires sur les communautés qui ont été mobilisées et sur la façon dont le financement soutient les communautés marginalisées en Nouvelle-Écosse.»

Évaluer la GRC

Ce deuxième rapport annuel du comité est également la première évaluation de l'intervention de la GRC. Le premier rapport, publié en novembre dernier, était peu détaillé sur ce service de police.

Mme Freeman a plutôt choisi à l'époque de se concentrer sur les progrès des deux gouvernements dans la mise en œuvre de programmes de prévention de la violence fondée sur le sexe. Elle a également évoqué les progrès réalisés dans le cadre d'un plan national pour mettre fin à la violence fondée sur le sexe.

Un mois plus tard, une membre du comité a déclaré que des survivantes de violence fondée sur le sexe s'étaient plaintes auprès d'elle du manque d'action du gouvernement.

Jeudi, Mme Freeman a déclaré que la violence fondée sur le sexe serait un thème clé dans l'évaluation du comité pour sa troisième et dernière année.

Le dernier rapport a été publié plus de cinq ans après qu'un homme armé solitaire déguisé en agent de la GRC a fait 13 heures de carnage dans le nord et le centre de la Nouvelle-Écosse avant d'être abattu par deux agents de la GRC au nord d'Halifax le 19 avril 2020.

En mars 2023, la Commission fédérale-provinciale sur les pertes massives a émis 130 recommandations, la plupart visant à améliorer la sécurité publique, à réformer la police nationale, à limiter l'accès aux armes à feu et à s'attaquer aux causes profondes de la violence fondée sur le sexe.

Environ la moitié de ses recommandations portaient sur le maintien de l'ordre.

Le rapport en sept volumes de l'enquête est allé jusqu'à suggérer qu'Ottawa repense le rôle central de la GRC dans le maintien de l'ordre au Canada et a formulé des critiques virulentes à l'égard de la réponse de la GRC à la fusillade. Son rapport final a révélé que la GRC n'avait pas détecté les signes avant-coureurs concernant le tueur, notamment les signalements de violence familiale, sa possession d'armes à feu illégales et ses démêlés répétés avec la justice.

Il a également constaté, entre autres, que la GRC était mal organisée et n'avait pas alerté le public assez rapidement pour sauver certaines victimes.

Les trois commissaires qui ont mené l'enquête ont été informés que la GRC avait l'habitude d'ignorer les rapports appelant au changement. C'est pourquoi ils ont demandé la création du comité de suivi.

«Il reste beaucoup de travail aux gouvernements provincial et fédéral et à la GRC», a déclaré Mme Freeman jeudi.

«Nous savons que la mise en œuvre de toutes les recommandations prendra du temps, mais en tant que comité, nous sommes encouragés par la grande priorité que la GRC et les gouvernements de la Nouvelle-Écosse et du Canada ont accordée à ce travail.»

Michael MacDonald, La Presse Canadienne

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