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L'écrasante majorité des jeunes Québécois posent des gestes philanthropiques généreux

durée 05h00
14 novembre 2025
La Presse Canadienne, 2025
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4 minutes

Par La Presse Canadienne, 2025

MONTRÉAL — Contrairement à ce que certains pourraient croire, les jeunes Québécois ont le cœur sur la main et sont massivement majoritaires à poser des gestes philanthropiques, même s’ils n’en sont pas nécessairement conscients.

Un sondage Léger réalisé pour le compte de l’Institut Mallet montre que 87 % des Québécois âgés de 18 à 40 ans ont posé un geste philanthropique au cours de la dernière année. La directrice générale de l’Institut, Christine Richard, accueille les données de la première enquête du genre avec beaucoup d’espoir: «C'est une bonne nouvelle de voir que les jeunes, bien qu’ils ne se conçoivent pas comme des philanthropes le sont. C'est une bonne nouvelle, un pour le secteur philanthropique, oui, mais aussi pour notre société.»

Des gestes à la portée des jeunes

La notion de philanthropie évoque souvent les grandes fondations et les dons de personnalités fortunées, mais Mme Richard rappelle qu’un geste philanthropique peut être «un don de temps, d'expertise, de biens ou d'argent, évidemment selon les moyens. Il faut prendre en considération que ces jeunes, à un certain moment, sont à l'école ou en début de carrière. On voit les dons se transformer avec le temps, mais on voit surtout que le réflexe du don est déjà présent.»

En décomposant les données du sondage, on constate même que plusieurs jeunes ont posé plus d’un geste altruiste de nature différente, car s’il y en a 87 % au total, on note que 71 % ont fait un don en biens matériels, 55 % ont fait un don en argent, 49 % ont offert des denrées alimentaires et 32 % ont donné de leur temps.

Dans les catégories argent et temps, des données plus fines nous apprennent que si le don d’argent moyen des jeunes est de 162 $, quand on soustrait ceux qui n’ont pas donné un sou, la moyenne de ceux qui en ont donné est de 296 $. Côté temps, la moyenne générale est de 13 heures données, mais là aussi, quand on exclut du calcul ceux qui n’ont pas donné de temps, cette moyenne grimpe à 40 heures.

Plus d'impact que l'on pense

Pourtant, les jeunes ne sont pas très conscients de l’importance de leurs gestes philanthropiques. Le sondage nous apprend que 66 % d’entre eux ont «l’impression que mes gestes ne sont pas assez importants face à l’ampleur des enjeux sociaux, humanitaires ou environnementaux».

Or, cette perception est non seulement fausse, elle est source d’inquiétude pour les organismes spécialisés en philanthropie comme l’Institut Mallet, souligne Christine Richard: «Ça nous parle énormément dans le sens qu’il ne faut pas que ça devienne un frein au don. Ça devient encore plus important d'expliquer que chaque geste compte lorsqu'on parle de philanthropie, puis de rappeler aux jeunes l'importance de chaque don et que oui, le geste philanthropique a un impact.»

Sans surprise, la moitié des jeunes croient que «la philanthropie est réservée à des gens mieux établis (financièrement ou professionnellement) que moi», une conception erronée là aussi qui soulève la nécessité d'expliquer ce qu’est la philanthropie: «Ce n'est pas qu'un don en argent. C'est selon les disponibilités financières, mais les disponibilités et l'engagement qu'on souhaite mettre, lorsqu'on parle d'un don de temps, d'un don de biens. C'est surtout le réflexe du don qu'il faut entretenir selon nos capacités puis nos intérêts», insiste Christine Richard.

Des causes qui étonnent

Les causes qui préoccupent le plus les jeunes en surprendront plusieurs. Le top 10 des causes prioritaires selon eux sont, dans l’ordre: 1- les enfants vulnérables; 2 - la santé mentale (numéro un chez les 18-25 ans); 3 - l’éducation; 4- la recherche médicale; 5 – l’aide aux personnes démunies; 6 – la violence envers les femmes; 7 – la défense des animaux; 8 – la protection de l’environnement; 9 – l’aide internationale ou humanitaire et; 10 – la défense des droits de la personne.

«Les causes nous ont étonnés, avoue Mme Richard. Quand on voit les jeunes vulnérables ou même la santé mentale en tête, on voit vraiment une évolution importante. Je pense que ça explique beaucoup le contexte dans lequel ils sont, les problématiques qu'ils voient et qu'ils vivent.»

Le sondage n’est toutefois pas assez précis pour savoir si cet ordre correspond au choix des gestes philanthropiques. En d’autres termes, on ne peut déterminer s’il y a eu plus de gestes philanthropiques posés pour les enfants vulnérables ou la santé mentale, par exemple, que pour la défense des animaux ou l’environnement.

Mentionnons enfin que, parmi les données du sondage, un peu plus de la moitié des jeunes ont entendu parler de philanthropie à l’école, mais 86 % d’entre eux estiment que «la philanthropie et l’engagement social devraient être intégrés au programme d’enseignement primaire et secondaire». La philanthropie en éducation, «c’est à géométrie variable», se désole Catherine Richard.

Le sondage a été mené en ligne du 28 août au 7 septembre 2025 auprès de 1000 adultes québécois âgés de 18 à 40 ans. À titre indicatif, pour un échantillon probabiliste de même taille, la marge d’erreur maximale est de +/- 3 %, 19 fois sur 20.

Pierre Saint-Arnaud, La Presse Canadienne

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