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L'homme qui poursuit la succession de Norval Morrisseau nie ce qu'elle dit

durée 20h36
26 septembre 2025
La Presse Canadienne, 2025
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Temps de lecture   :  

3 minutes

Par La Presse Canadienne, 2025

VANCOUVER — Un Britanno-Colombien qui poursuit la succession du célèbre artiste autochtone Norval Morrisseau, alléguant avoir été agressé sexuellement par le peintre, conteste les allégations formulées par la succession en réponse à la poursuite.

Mark Anthony Jacobson réclame 5 millions $ à la succession en dommages-intérêts généraux, majorés et punitifs, ainsi qu'en dommages-intérêts pour perte financière. Il affirme que Morrisseau a glissé la main dans son pantalon et l'a touché aux fesses après que son assistant lui a suggéré qu'il pouvait guérir ses maux de dos.

En réponse à la poursuite, la succession a affirmé que Morrisseau «n'était pas en état d'être physiquement ou socialement agressif» au moment de l'agression présumée de 2006, qu'il «n'avait aucune libido», qu'il était maintenu assis dans un fauteuil roulant par des sangles et qu'il était à un stade avancé de la maladie de Parkinson avant de mourir l'année suivante à l'âge de 75 ans.

Aucune des allégations des deux parties n'a été examinée en justice.

Dans sa dernière déclaration sous serment déposée cette semaine en Colombie-Britannique, devant la Cour suprême, M. Jacobson affirme que le PDG de la société associée à la succession, Cory Dingle, a été malhonnête dans sa déclaration sous serment en réponse à l'affaire.

M. Jacobson affirme reconnaître que Morrisseau souffrait de la maladie de Parkinson, mais qu'il était «encore capable d'utiliser ses bras et ses mains en 2006, avec assistance».

La succession a déclaré dans sa réponse à la plainte, déposée le 9 septembre, que M. Jacobson avait contacté M. Dingle en 2022 et demandé à être promu «seul successeur spirituel et artistique» de Morrisseau.

M. Dingle affirme dans une déclaration sous serment avoir refusé et que, le lendemain, M. Jacobson a lancé une «campagne de diffamation ignoble et blasphématoire par textos et sur Internet» contre Morrisseau et la succession.

M. Jacobson affirme «nier catégoriquement» avoir demandé à être nommé «successeur spirituel ou gardien du style Woodlands».

Il affirme également n'avoir lancé aucune campagne de diffamation, mais avoir simplement décidé de «dire la vérité publiquement».

«Il s'agissait de dire la vérité, et non de diffamation», soutient-il dans le document.

La succession affirme que Jacobson peint dans le style de Morrisseau et qu'il a, dans une certaine mesure, façonné son personnage artistique d'après Norval Morrisseau, se surnommant lui-même «Rainbow Thunderbird» d'après le nom anishnaabek de Morriseau, «Copper Thunderbird».

M. Jacobson a également nié cette affirmation, reconnaissant que son style pictural est influencé par l'œuvre de Morrisseau, mais rejetant l'idée qu'il se soit forgé un personnage, ajoutant qu'il avait développé ses propres «techniques et perfectionnements». Il a également précisé que son nom spirituel lui avait été donné par un aîné lors d'une cérémonie du calumet sacré en 2005.

«Il n'a pas été choisi par lui-même et n'imitait pas le nom anishnaabek de Noval», précise la déclaration sous serment.

Pionnier des artistes autochtones contemporains du Canada, Morrisseau a reçu de nombreuses distinctions, dont l'Ordre du Canada.

Son style pictographique distinctif et coloré a également été largement contrefait. Au moins 6000 faux tableaux de Morrisseau ont été découverts, causant des pertes de 100 millions $ à sa succession, un phénomène que la police a qualifié de plus grande fraude artistique de l'histoire mondiale.

Brieanna Charlebois, La Presse Canadienne

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