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L'usine Moderna de Laval a commencé à livrer ses premiers vaccins contre la COVID-19

durée 18h16
19 septembre 2025
La Presse Canadienne, 2025
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Par La Presse Canadienne, 2025

LAVAL — «Plus jamais on ne va se retrouver dans cette situation.»

C’est ainsi que le ministre de l'Innovation, de la Science et de l’Industrie, Mélanie Joly, a souligné la livraison des premières doses du vaccin contre la COVID-19 de Moderna à son usine de Laval, vendredi, rappelant à quel point le Canada s’était retrouvé à la merci des États-Unis, de l’Union européenne et de l’Inde pour son approvisionnement en vaccins durant la pandémie.

«On bâtit une capacité industrielle forte, une capacité industrielle aussi souveraine, qui fera en sorte qu'on ne sera pas dépendants d'autres pays au niveau de notre production de vaccins.»

L’usine de Moderna produira 30 millions de doses de vaccin contre la COVID-19 par année, avec une capacité d’en produire jusqu’à 100 millions en cas d’urgence.

«Le Canada croit à la science»

Mais cela ne s’arrêtera pas là, a promis le directeur général de Moderna Therapeutics à l’échelle mondiale, Stéphane Bancel, faisant valoir que la technologie de l’ARN messager (ARNm) ciblant la COVID n’était que le début du développement d’autres vaccins contre les maladies infectieuses, les maladies génétiques rares et même le cancer.

Sans nommer l’administration Trump, Mélanie Joly a tenu des propos qui la visaient clairement: «Alors que d'autres pays tournent leur dos à la science, le Canada croit et investit en science parce que la science sauve des vies.»

Du même souffle, elle n’a pas caché l’intention canadienne de marauder les cerveaux américains auxquels les nouveaux maîtres de la Maison-Blanche tournent le dos. «Nous pensons que nous avons une occasion à saisir pour attirer des talents d'à travers le monde, des talents qui pourraient par ailleurs être dans des juridictions comme les États-Unis.»

Quant à la menace de tarifs sur les produits pharmaceutiques, le directeur général de Moderna Canada, Stefan Raos, a fait valoir que l’entreprise ne visait pas le marché américain de toute façon. «Notre focus, c'est de produire des vaccins au Canada pour le Canada. La menace sur nos lignes d'approvisionnement n'est pas une menace à l'heure actuelle.»

Tarifs: que du bruit pour l'instant

Mélanie Joly, pour sa part, a souligné que cette question de droits de douane sur les produits pharmaceutiques n’était que du bruit pour l'instant. «À ce stade, il n'y a toujours ni de décisions qui ont été prises par la Maison-Blanche, ni même d'enquêtes qui ont été lancées par la Maison-Blanche à ce sujet.» Les produits pharmaceutiques sont pour l’instant épargnés de cette menace puisqu’ils sont compris dans l’accord de libre-échange, qui reste à l’abri des droits de douane, du moins jusqu’à nouvel ordre.

Ironiquement, la livraison des premières doses du vaccin Moderna aux provinces canadiennes, cette semaine, coïncide avec l’annonce par Québec de ne plus l’offrir gratuitement à l’ensemble de la population, mais bien seulement aux personnes de 65 ans et plus, aux personnes immunosupprimées et à d’autres clientèles vulnérables. Stéphane Raos s’est montré très prudent lorsqu’interrogé sur cette décision. «La décision appartient au Québec. (…) Je pense qu'ils ont pris cette décision à la lumière du Conseil d'immunisation du Québec. Le message que cela envoie aux Québécois, c'est que ceux qui sont les plus vulnérables auront une couverture du ministère de la Santé du Québec.»

Pierre Saint-Arnaud, La Presse Canadienne

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